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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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demeura donc avec Mondreville. Le voleur avait apporté plusieurs arbalètes et expliqua au commis des tailles, un sourire pervers aux lèvres, à quoi elles allaient servir.
    Voile dressée, quelques foncets 4 descendaient le fleuve mais aucune barque halée ne le remontait. Afin d'éviter de mauvaises surprises, le prévôt des maréchaux et le vicomte de l'Eau avaient interdit les passages sur le chemin de halage depuis le péage de Vernon jusqu'à Mantes, leur avait appris Nardi.
    Trois heures s'étaient écoulées quand ils aperçurent les premiers soldats, puis la troupe entière, et enfin les mulets qui tiraient une petite gabarre à fond plat en forme de navette. Gueule-Noire et Fouille-Poche hissèrent alors la voile, tandis que Petit-Jacques prenait la barre. Chacun savait désormais ce qu'il avait à faire.
    Ayant abandonné la nacelle, la gribane reprit avec élégance le cours du fleuve et passa tout près des premiers soldats que Gramucci salua de grands signes amicaux. L'embarcation se précipitant à toute vitesse vers la barque de transport de la recette, à quelques toises, Gueule-Noire, Fouille-Poche et les deux Italiens levèrent les arbalètes, jusque-là dissimulées, et tirèrent sur les mariniers et les gardes. Arrivant droit sur eux, ils ne pouvaient les manquer. Presque au même instant, les deux barques furent bord à bord et les corsaires d'eau douce sautèrent dans la gabarre. Un homme avait échappé aux tirs d'arbalète mais, avant qu'il n'ait pu réagir, Gueule-Noire le frappait avec sa hache, tandis que Fouille-Poche tranchait les câbles de halage. En même temps, Nardi attachait une corde dont l'autre bout était déjà noué à la gribane.
    L'amarrage étant fait, Petit-Jacques donna un brusque coup de gouvernail. La gribane reprit le vent, dérapa un moment à cause de sa nouvelle charge et de la faiblesse de sa quille, mais entraîna quand même la barque capturée vers le chenal du petit bras de la Seine, en aval de l'îlot sableux où elle s'était dissimulée.
    L'assaut n'avait pas duré une minute.
    Les premiers coups de pistolets éclatèrent tandis que les flibustiers jetaient à l'eau les cadavres des bateliers et des gardes. Quelques sergents de l'escorte venaient de comprendre qu'ils avaient eu affaire à d'audacieux voleurs, mais leurs armes se révélaient trop imprécises à cette distance. Le temps qu'ils installent les mousquets sur les fourquines, les barques avaient déjà atteint le bras mort de la rivière et étaient devenues invisibles.
    Ã€ nouveau, Petit-Jacques manœuvra avec une habileté diabolique. Il connaissait chaque banc de sable et savait jusqu'où la barque pouvait le porter avec le vent de travers. Affolant canards et cygnes qui nageaient paresseusement entre les feuilles de nénuphars et les roseaux, il parvint à faire virer la gribane exactement à l'endroit où les deux chariots attendaient, près d'un talus caillouteux, dissimulés par un épais taillis.
    Aussitôt, Petit-Jacques affala la voile. Gueule-Noire et Fouille-Poche sautèrent dans l'eau pour amarrer l'embarcation à un saule, tandis que Mondreville et Petit-Jacques montaient dans la gabarre. Immédiatement, ils commencèrent à faire passer les lourdes caisses aux deux Italiens déjà sur la rive.
    Le déchargement fut rapide. Il ne restait plus que trois transferts quand Gramucci bouscula Gueule-Noire. Déséquilibré par la caisse qu'il portait, celui-ci trébucha. Aussitôt l'Italien le poignarda de sa dague. Le voyant faire, Fouille-Poche comprit qu'on allait aussi l'occire. Il se précipita vers Petit-Jacques pour qu'ils s'entraident, mais Mondreville lui fit un croche-pied et le voleur tomba. Voyant que Mondreville hésitait à jouer du couteau, Petit-Jacques réagit, se jeta sur son complice et enfonça son poignard dans sa nuque, murmurant seulement :
    â€” Désolé, compaing !
    Immédiatement, le brigand courut à la gribane où il se saisit d'un pistolet à rouet caché sous un banc. Nardi, aux voitures, n'eut pas le temps de l'en empêcher et écarta seulement les mains en signe de d'impuissance.
    â€” Vous ne risquez rien avec nous, Petit-Jacques, nous n'avons qu'une parole ! fit-il, inquiet que l'autre ne tire.
    â€” Bien

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