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La mémoire des flammes

La mémoire des flammes

Titel: La mémoire des flammes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Armand Cabasson
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gigantesque qui n’avait plus de raison d’être maintenant que la paix était signée. Une centaine de régiments d’infanterie et trente-huit de cavalerie furent supprimés. Cette mesure concernait peu les simples soldats, car le départ des conscrits entraînait déjà une baisse importante des effectifs. En revanche, des milliers d’officiers durent abandonner leur commandement, pour être remplacés par d’anciens chefs chouans ou par des nobles émigrés maintenant de retour et désireux de faire une carrière militaire. Le roi en profita pour se débarrasser des républicains et des partisans de Napoléon. Pour faire des économies et par esprit de vengeance, il fut décidé que ces officiers quittant le service actif ne toucheraient qu’une demi-solde, ce qui, dans la majorité des cas, ne représentait pas assez d’argent pour vivre. Margont se retrouva donc en demi-solde. Lefine, Jean-Quenin Brémond et Piquebois aussi. Saber avait survécu à ses blessures et avait été fait prisonnier par les Russes. Comme l’ordre du maréchal Marmont avait été dûment retranscrit et que Napoléon aurait certainement confirmé cette promotion s’il en avait eu l’occasion, Saber était en quelque sorte le général « mort » d’un empire décédé. Les nouvelles autorités remédièrent à cette anomalie : colonel en non-activité. En demi-solde, bien sûr.
    Malgré ses demandes, Margont ne put obtenir des Russes qu’ils lui remettent le curare que l’on avait retrouvé sur Varencourt.
    Jugeant que cette époque n’aimait décidément pas les journalistes libres-penseurs, Margont abandonna son vieux rêve. Et comme il n’était pas homme à vivre sans une passion, il s’en trouva une autre ! Il se lança dans des études de médecine, à la plus grande joie de Jean-Quenin. Chaque fois qu’il le pouvait, il se rendait à la Salpêtrière, où Pinel l’accueillait à bras ouverts.
    Varencourt survécut lui aussi à ses blessures. Le Tsar décida de l’épargner et le fit envoyer dans un camp de prisonniers perdu quelque part en Sibérie. Grâce à ses précieuses connaissances médicales, Charles de Varencourt fut relativement bien traité. Vingt-deux ans plus tard, le successeur d’Alexandre, Nicolas I er , le gracia. Varencourt demeura en Sibérie, où il avait fini par refaire sa vie.
    Le vicomte de Leaume et les rescapés de son organisation ne furent pas récompensés par Louis XVIII, car les nouvelles autorités ne voulaient pas se compromettre avec des individus liés à l’assassinat d’un dignitaire impérial et qui avaient failli – même si c’était involontairement – causer la mort du Tsar. Écoeuré, Louis de Leaume s’en alla tenter sa chance dans le Nouveau Monde. Quand il débarqua en Louisiane, d’ambitieux projets scintillaient déjà dans ses pensées.
    Catherine de Saltonges s’était toujours opposée à tous les plans violents du groupe, le vicomte de Leaume le confirma. Elle put donc rester à Paris, où elle finit par se remarier.
    Se conformant à l’adage « les bons comptes font les bons amis », la justice royale envoya le baron Honoré de Nolant en prison. Il y passa le restant de ses jours.
    Ce fut Claude Bernard, un physiologiste français élève de Magendie, qui, des années plus tard, découvrit que le curare agissait au niveau de la jonction neuromusculaire, mais en affectant uniquement le nerf. Cette découverte fit faire un immense bond en avant dans la compréhension du fonctionnement du système nerveux. Claude Bernard, pour cette découverte et d’autres encore, fait partie des savants mythiques dont s’enorgueillit l’Humanité.
    Après maintes discussions, les Alliés décidèrent d’envoyer Napoléon sur l’île d’Elbe, dont il aurait la souveraineté. Une cour restreinte l’y accompagna. On le surveillait de près. L’Empereur se mit à se promener, à jardiner, à recevoir des invités, à discuter de futilités, à aménager son empire-confetti... L’Europe finit par croire qu’il allait passer ainsi le restant de ses jours. Mais, en réalité, il comptait les erreurs de Louis XVIII... À chaque faute commise par la monarchie française, Napoléon songeait qu’il venait de faire un pas de plus vers Paris...

 
    La 2 e légion de la garde nationale de Paris fut en réalité commandée par le comte Saint-Jean-d'Angély, puis par le chef de bataillon Odiot.
    La situation exacte de sa caserne est inconnue.
    En revanche, son lieu

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