La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

bien que lorsqu’elle s’en
vint bourdonner à ses oreilles, il la chassa et la blessa. Quand il revint au
chêne, la dryade, mécontente du peu d’attention accordé à ses paroles et du mal
fait à sa messagère, frappa Rhésos de cécité.
     
Salmonée
    Son histoire illustre une fois de plus combien il est fatal
aux mortels de tenter de rivaliser avec les dieux. Ce qu’il entreprit est
tellement absurde que souvent, plus tard, on le taxa de folie.
    Il prétendait être Zeus. Son char était conçu de telle façon
qu’un grand bruit d’airain entrechoqué le suivait à chaque tour de roue. Au
jour du festival de Zeus, il conduisit furieusement son attelage à travers la
ville, jetant par-dessus bord torches et tisons et criant à la foule de
l’adorer car, disait-il, il était Zeus lui-même, le dieu tonnant. Mais un vrai
coup de tonnerre se fit soudain entendre, accompagné d’un éclair aveuglant.
Salmonée tomba de son char, foudroyé.
    Il y aurait peut-être une signification à cette légende et
on la fait souvent remonter aux temps où se pratiquait la magie climatique.
Selon ce point de vue, Salmonée aurait été un magicien qui tenta de provoquer
un orage de pluie en en imitant le bruit, ce qui est une méthode magique fort
répandue.
     
Sisyphe
    Il était Roi de Corinthe. Un jour, il aperçut un aigle
immense, plus grand et plus beau qu’aucun oiseau mortel, qui emportait une
jeune fille vers une île voisine. Peu après, le dieu-fleuve Asopos vint lui
dire que sa fille Egine avait été enlevée et qu’il soupçonnait Zeus d’être
l’auteur de ce rapt ; il supplia Sisyphe de l’aider à retrouver son
enfant. Le Roi lui raconta alors ce qu’il avait vu et par là s’attira la colère
de Zeus. Précipité dans le Hadès, il fut condamné à rouler sans cesse une
grosse roche jusqu’au haut d’une montagne, d’où elle redescend aussitôt.
Sisyphe ne put aider Asopos ; le dieu-fleuve parvint bien jusqu’à l’île,
mais Zeus l’en repoussa au moyen de son foudre. L’île fut dès lors appelée
Egine en l’honneur de la jeune fille, dont le fils Eaque, fut le grand-père
d’Achille, lui-même parfois nommé Eacide ou descendant d’Eaque.
     
Tyro
    Elle était la fille de Salmonée. Elle donna deux fils à
Poséidon, mais craignant la colère de son père s’il venait à apprendre la
naissance des enfants, elle les abandonna. Ils furent trouvés par le
palefrenier de Salmonée, qui les éleva avec l’aide de sa femme. Celle-ci nomma
l’un Pélias et l’autre Nélée. Au bout de quelques années, Créthée, mari de
Tyro, découvrit les relations qu’avaient eues sa femme et Poséidon. Il en fut
très irrité et la répudia pour épouser une de ses suivantes, Sidéro, qui traita
fort mal la malheureuse Tyro. À la mort de Créthée, leur mère adoptive révéla
aux jumeaux le secret de leur naissance, et ils s’en furent aussitôt à la
recherche de Tyro. Ils la trouvèrent vivant dans un dénuement absolu et
résolurent de châtier Sidéro. Mais celle-ci, avertie de leur venue et de leurs
intentions, s’était réfugiée dans le temple d’Héra, où Pélias l’égorgea,
provoquant ainsi le ressentiment de la déesse. Héra attendit des années pour se
venger. Le demi-frère de Pélias – fils de Tyro et de Créthée – était le père de
Jason que Pélias tenta de faire disparaître en l’envoyant à la Conquête de la
Toison d’Or. Mais ce fut Jason qui devint la cause indirecte de la mort de
Pélias, car celui-ci mourut, tué par ses filles abusées par Médée, femme de
Jason.

VII
La mythologie des Nordiques

Introduction à la mythologie nordique
    Le monde de la Mythologie nordique est étrange. Asgard, le
lieu où demeurent les dieux, n’est pareil à aucun autre ciel rêvé par les
hommes. On n’y trouve nul rayonnement de joie, nulle assurance de félicité.
C’est un endroit grave et solennel au-dessus duquel plane la menace d’un destin
inévitable. Les dieux savent qu’un jour ils seront terrassés, détruits. Tôt ou
tard, ils rencontreront leurs ennemis et sous leurs coups, ils succomberont à
la défaite et à la mort. Asgard tombera en ruines. Les forces du bien luttent
contre les forces du mal, mais leur cause est désespérée. Les dieux cependant,
combattront jusqu’à la fin.
    Ceci est nécessairement vrai pour l’humanité. Si les dieux
sont finalement impuissants devant le mal, les hommes et les femmes doivent
l’être bien davantage