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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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Introduction à la mythologie classique
    Dans les temps anciens, la race hellénique se
distinguait des Barbares par un esprit plus prompt et plus dégagé de toute
absurdité.
    Hérodote I : 60.
     
    On a cru longtemps que les mythologies grecque et romaine
reflétaient les sentiments et les idées de la race humaine en des temps
immémoriaux. Selon cette théorie, nous pourrions – par le truchement de ces
récits – suivre la trace qui remonte de l’homme civilisé, si éloigné de la
nature, jusqu’au primitif qui vivait en étroite communion avec elle ; et l’intérêt
de ces mythes tiendrait à ce qu’ils nous reportent à un âge où le monde était
jeune, où ses habitants entretenaient avec la terre, avec les arbres, les mers,
les fleurs et les montagnes des relations dont nous ne connaîtrons jamais
nous-mêmes l’équivalent. Il nous est donné à entendre qu’au moment où ces
récits légendaires prirent forme, il existait fort peu de distinction encore
entre le réel et le fantastique. L’imagination était vivement éveillée et la
raison ne la contrôlait pas ; ainsi était-il loisible à quiconque se
promenait dans un bois d’y voir une nymphe fuyant à travers les arbres, et s’il
se penchait pour boire sur une source limpide, d’y apercevoir le visage d’une
naïade.
    La perspective d’un voyage de retour vers ces ravissements
se présente à tous ou presque tous les écrivains qui se proposent d’aborder la
mythologie – et surtout aux poètes. Dans ces temps infiniment reculés, l’homme
primitif pouvait :
    Voir Protée se levant sur la mer
    Ou le vieux Triton soufflant dans sa trompe en
forme de conque.
    et à travers les mythes qu’il nous a laissés, nous pourrions
nous-mêmes, pendant un bref instant, entrevoir ce monde animé d’une vie étrange
et belle.
    Mais un très rapide examen des coutumes des peuples non
civilisés – de tous lieux et de toutes époques – suffit à dissiper cette illusion
romantique. Aucun fait n’apparaît plus clairement : l’homme primitif, que
ce soit de nos jours en Nouvelle-Guinée ou bien il y a 20 000 ans dans la
jungle préhistorique, n’est pas et n’a jamais été enclin à peupler son univers
de ces fantaisies plaisantes. C’est l’horreur qui se tapit dans la forêt vierge,
et non la nymphe ou la naïade ; la terreur y vit, avec son escorte obligée :
la magie, et son palliatif le plus fréquent : le sacrifice humain. L’espoir
d’échapper à la fureur des divinités repose, pour l’humanité primitive, dans
certains rites dépourvus de logique mais impressionnants, ou dans quelque
offrande, dont la souffrance qui l’accompagne fait tout le prix.

La mythologie des Grecs
    Un monde sépare cette sombre peinture des récits de la
mythologie classique, et ce n’est pas chez les Grecs que l’on trouvera à se
documenter sur la façon dont l’homme primitif envisageait son entourage. La
brièveté avec laquelle les anthropologistes traitent des mythes grecs est à
souligner.
    Les Grecs, bien entendu, plongeaient eux aussi leurs racines
dans le limon des premiers âges. Ils s’étaient déjà élevé au-dessus de la
sauvagerie et de la brutalité ancienne. Seuls quelques vestiges de ces temps demeurent
dans leurs récits fabuleux.
    Nous ignorons quand, pour la première fois, ces légendes
furent contées dans leur forme actuelle : quoi qu’il en soit, il est
certain que la vie primitive était déjà largement dépassée. Les mythes, tels
que nous les connaissons, sont la création de grands poètes. L’Iliade est le premier document écrit de la
Grèce. La mythologie grecque commence avec Homère qui, suivant l’opinion
généralement reçue, vivait dix siècles avant le Christ. L’Iliade est – ou renferme – la plus ancienne
littérature grecque ; il est écrit dans une langue riche, subtile et
magnifique, aboutissement manifeste d’une recherche expressive séculaire, preuve
irréfutable de civilisation.
    On parle souvent du « miracle grec » et par cette
formule on tente d’exprimer la nouvelle naissance du monde qui coïncida avec l’éveil
de la Grèce. « Les choses anciennes sont mortes ; voyez, toutes
choses se renouvellent. » C’est à peu près ce qui se passa en Grèce, mais
nous en ignorons le pourquoi et le comment. Tout ce que nous savons, c’est qu’un
point de vue s’offrit aux premiers poètes grecs, point de vue qui n’allait
jamais plus quitter le monde. Avec la

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