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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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le jeu et d’acheter un sari pour Lisa. Elle porterait à merveille ce vêtement à la fois noble et ravissant. Il en choisit un d’un vert céladon dont les broderies en fils d’or se retrouvaient sur l’autre face d’un bleu pâle et délicat. N’était-ce pas le meilleur moyen d’engager la conversation ?
    — Je suppose que vous fournissez aussi le Diwan sahib ? fit-il négligemment en passant une main caressante sur la douce mousseline qu’il espérait bien draper lui-même sur le corps de Lisa ; elle serait si belle là-dedans !
    — En effet, mais le Diwan sahib est âgé, son épouse – il n’en a qu’une ! – l’est aussi et elle possède tant de belles choses qu’elle en achète rarement…
    — À ce propos, reprit Morosini tandis que le marchand enveloppait son œuvre d’un morceau d’étoffe de soie comme il l’eût fait d’un papier, je voudrais lui rendre visite. Pouvez-vous m’indiquer sa demeure ?
    — Bien sûr, sahib, bien sûr ! C’est très facile. Je vais vous montrer…
    Après lui avoir remis son paquet, il conduisit Aldo jusque dans la rue, désignant, au-delà de la porte moghole, l’enchevêtrement luxuriant d’arbres fleuris qui débordait d’un haut mur blanc, simplement percé d’une porte basse en cèdre ouvragé.
    — C’est là-bas ! Quelques pas seulement, sahib ! Avec tous mes remerciements, sahib ! Soyez certain que je garderai…
    Morosini était déjà parti mais, quand il atteignit la porte indiquée, il se vit soudain encadré de deux gardes du palais qu’un officier accompagnait :
    — Je crois qu’il serait temps pour Votre Excellence de regagner ses appartements, dit cet homme avec les marques du plus profond respect.
    — Plus tard ! dit Morosini sèchement. Je désire auparavant rendre visite au Premier ministre.
    — Il n’est certainement pas chez lui, Excellence, fit l’officier d’un air désolé. À cette heure le Diwan sahib est au palais auprès de Son Altesse… qui d’ailleurs attend Votre Excellence. Et elle n’aime pas attendre.
    — Et moi je n’aime pas que l’on me dicte ma conduite ! L’heure n’est pas encore venue où je devais rejoindre votre maître. Et si le Diwan est absent, vous souffrirez peut-être que je poursuive ma promenade comme je l’entends !
    L’officier prit un air désespéré :
    — Le maharadjah m’envoie spécialement chercher Votre Excellence. Il s’est aperçu que le temps lui dure de vous retrouver…
    Insister serait cruel, pensa Aldo qui, sous l’air navré du jeune homme, devinait une angoisse. La même angoisse toujours !
    — Comme vous voudrez, capitaine. Nous rentrons, mais je vous demanderai de laisser vos hommes à l’arrière-garde. Je n’ai aucune envie de déambuler dans cette ville entre deux soldats…
    — C’est bien naturel. Pour ma part, je vais vous guider… sans trop en avoir l’air.
    Or, à ce moment, la porte devant laquelle on discutait s’ouvrit et le Diwan en personne fit son apparition. Du coup Morosini foudroya du regard le jeune capitaine :
    — On vient de me dire que vous étiez au palais, Diwan sahib. Apparemment il n’en est rien ?
    Le vieil homme d’État eut un fin sourire :
    — Ce n’est qu’une question de temps. Je m’y rends de ce pas… Mais je suppose que vous vouliez des nouvelles de votre ami ?
    — J’aurais voulu le voir, surtout !
    — C’est impossible ! Vous savez qu’il m’est confié et Sa Grandeur n’aimerait guère que je transgresse ses ordres. Mais, rassurez-vous, se hâta-t-il d’ajouter devant le mouvement de colère ébauché par Morosini, il va très bien. Il est allé avec deux de mes fils chasser le sanglier. Ferons-nous route ensemble ?
    Partant de ce principe qu’il y a toujours à s’instruire dans la conversation d’un homme intelligent, Aldo accepta et ils prirent le pas de promenade tandis que les militaires s’écartaient.
    Ils trouvèrent le maharadjah dans l’une des cours du palais, celle sur laquelle ouvrait le « hakhi-kana », l’écurie des éléphants, une bâtisse haute comme une cathédrale où logeaient une dizaine des nobles animaux. Le prince, vêtu avec la même simplicité que le matin, parlait avec le chef de cette écurie d’un genre particulier, mais se détourna aussitôt en voyant arriver les deux hommes :
    — Désolé, mon cher ami, de vous avoir fait chercher ! s’excusa-t-il avec ce séduisant sourire qu’il avait parfois, mais je me

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