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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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ce qu'il avait vu jusqu'ici.
    A une très lointaine époque, l'écorce terrestre, constituée de sédiments calcaires, de grès et de schiste, s'était soulevée et avait formé de hauts sommets coiffés de glace. Ces roches tendres s'étaient alors mélangées à
    des roches cristallines plus dures rejetées par les volcans en éruption.
    Ces montagnes entouraient une vaste mer intérieure dont le bassin, asséché, deviendrait un jour l'immense plaine que les deux frères avaient traversée durant l'été. Pendant des millions d'années, le déversoir de cette mer intérieure avait creusé un passage à travers les montagnes qui, à l'époque, reliait les hautes chaînes du nord à celles du sud, finissant par assécher complètement cette mer intérieure.
    Mais l'eau n'avait pu attaquer que les parties tendres des montagnes et, comme les roches plus dures lui résistaient, le passage qu'elle s'était frayée ne constituait qu'un étroit défilé. C'est par là que s'engouffraient les eaux de la Grande Rivière Mère, grossies de celles de la Soeur et de tous les autres affluents. Long d'environ cent kilomètres, ce défilé se terminait par une succession de quatre gorges et, après être passé à
    travers ces portes, la Grande Rivière Mère se dirigeait vers sa destination finale. Alors qu'à certains endroits de son parcours le fleuve atteignait près de deux kilomètres de large, dans ce défilé il ne mesurait plus parfois que cent soixante dix mètres et coulait alors entre de hautes falaises aux parois nues.
    Au cours du processus qui avait permis de traverser de part en part cent kilomètres de chaîne montagneuse, l'eau qui se déversait de la mer intérieure avait formé des torrents, des chutes d'eau et les lacs qui, bien après l'assèchement de cette mer, avaient laissé des traces dans toute la région.
    En haut de la paroi rocheuse qui bordait la rive gauche du fleuve, non loin de l'étroit passage emprunté par les deux frères, se trouvait un vaste renfoncement : une large plate-forme dont la base était parfaitement plane.
    Il y avait eu précédemment à cet endroit une petite baie, l'anse protégée d'un lac qui s'était vidé au cours du temps. En disparaissant, ce lac avait laissé derrière lui une terrasse en forme de U, bien plus haute que le niveau des eaux existantes. Si haute que, même pendant les crues printanières, les eaux du fleuve n'atteignaient jamais cette plate-forme rocheuse.
    La terrasse était recouverte d'une couche de terre suffisamment épaisse pour que l'herbe pousse jusqu'à l'extrême bord de la corniche. A partir du milieu apparaissaient des buissons et des arbustes qui se cramponnaient dans les anfractuosités rocheuses. Près du mur du fond, les arbres atteignaient une taille respectable et les buissons, plus épais, s'accrochaient le long de la forte pente. Sur une des parois latérales, à
    l'arrière, se trouvait un surplomb en grès, profondément creusé par en dessous, qui faisait tout l'intérêt de cette haute terrasse. Sous ce surplomb, il y avait plusieurs abris en bois, qui constituaient autant d'habitations, et une aire circulaire avec un grand foyer et d'autres plus petits, servant à la fois d'entrée et de lieu de rassemblement.
    Cette terrasse possédait un autre atout : dans l'angle opposé se trouvait une cascade. Jaillissant au-dessus d'un éperon rocheux, elle bondissait parmi des rochers déchiquetés, puis coulait sur un petit surplomb avant de former une retenue d'eau. Ensuite, ce torrent longeait la paroi rocheuse et passait par-dessus le bord de la corniche. C'est là que Dolando et quelques hommes attendaient les deux frères.

    Dès que Thonolan et Jondalar, qui venaient de contourner la saillie rocheuse, s'avancèrent sur la terrasse, Dolando les héla. Puis, sans les attendre, il enjamba le rebord de la corniche pour descendre vers le fleuve. Thonolan traversa la terrasse en petites foulées, suivi par Jondalar, et lorsqu'il arriva à l'endroit o˘ Dolando se trouvait l'instant d'avant, il enjamba à son tour le rebord de la corniche et s'engagea dans le sentier périlleux qui longeait l'itinéraire emprunté par le petit torrent. Celui-ci rebondissait sur une succession de saillies rocheuses et rejoignait le fleuve. A certains endroits du parcours, aucun homme n'aurait pu passer, aussi avait-on taillé la roche pour former des marches étroites, et placé le long de la descente une solide corde qui servait de garde-corps. Le torrent

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