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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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fît renverser l’un des deux verres de vin, déjà plus qu’à moitié vide. Le directeur les conduisit dans un petit salon où Louise fut étendue sur un canapé, la tête soutenue par des coussins. Elle parut s’y trouver bien et se mit en chien de fusil, un vague sourire aux lèvres. Ce que ne put que constater le médecin du casino appelé d’urgence :
    — C’est incroyable, constata-t-il, mais elle fonctionne parfaitement. Simplement, elle dort !
    — Comment ça, elle dort ? s’étonna Adalbert, jouant le jeu.
    — Constatez vous-même !
    Adalbert lui appliqua des tapes qui n’obtinrent d’autre résultat qu’un léger ronflement.
    — A-t-elle bu ou mangé autre chose que vous ? demanda-t-il à Adalbert. Elle sent l’alcool.
    — Ici, non. Quand je suis allé la chercher, je sais qu’elle venait d’assister à un cocktail…
    Parfaitement imaginaire mais qui faisait joli dans le tableau.
    Le médecin leva des épaules impuissantes :
    — Le mieux est de la laisser dormir. Ramenez-la chez elle, Monsieur, et confiez-la à sa femme de chambre qui, au besoin, appellera son médecin traitant, ce que je n’ai pas l’honneur d’être, ajouta-t-il avec un sourire indiquant qu’il savait à qui il avait affaire.
    Adalbert reprit alors la parole :
    — Malheureusement c’est le jour de sortie de sa camériste…
    — Si vous le souhaitez, je peux vous accompagner ? proposa aussitôt Marie-Angéline.
    — Je vous en serais reconnaissant, Madame ! Pourriez-vous, Monsieur le directeur, prier le portier d’avancer ma voiture, dit-il en rendant le numéro qu’on lui avait donné. En outre, faites-moi apporter ma note.
    Ce fut vite expédié. Quelques minutes plus tard, tous trois prenaient la direction de la Villa Amanda mais les deux complices se gardèrent de parler, dans l’ignorance de la profondeur du sommeil de leur victime.
    Enfin la voiture s’arrêta devant la maison obscure.
    — Je suppose qu’elle a sa clef, fit Plan-Crépin en s’emparant du sac de soirée en satin brodé.
    — D’abord sonner ! Il y a le maître d’hôtel… Il s’appelle Ramon.
    Un moment s’écoula avant qu’il ne parût à l’une des fenêtres du premier étage, visiblement réveillé de frais.
    — Qu’est-ce que c’est ?
    — M. Vidal-Pellicorne et une demoiselle de l’Armée du Salut. Nous ramenons M me  Timmermans qui a eu un malaise…
    — Je viens ! Mais elle a sa clef, vous savez ?
    Encore un qui n’aime pas être tiré de ses couvertures en pleine nuit ! songea Adalbert. Il serait certainement ravi d’y retourner.
    Cinq minutes après, les deux hommes portaient Louise à travers la maison, suivis de l’imperturbable salutiste qui suggéra :
    — Il faudrait peut-être prévenir sa femme de chambre ?
    — C’est son jour de sortie : elle ne sera là que demain matin et la cuisinière n’habite pas la villa… Faut-il appeler un docteur ?
    — Celui du casino Bellevue vient de l’examiner. Il dit que le mieux est de la laisser dormir. Je ne voudrais pas médire… mais elle a dû boire un petit peu trop. Vous verrez demain si elle exprime le désir de le consulter…
    Ramon eut un soupir de soulagement :
    — Ah, je préfère ! Si vous avez l’obligeance de continuer à m’aider, Monsieur, nous pourrions la porter dans sa chambre où Mademoiselle acceptera peut-être de la mettre au lit.
    — Bien volontiers !
    Tandis que l’on montait M me  Timmermans, le cœur d’Adalbert battait la chamade. Celui de Marie-Angéline, à l’unisson, en dépit de la froide dignité de son maintien. Allaient-ils enfin être payés de leur peine ou l’éventail qu’ils cherchaient n’était-il qu’une illusion de plus ?
    L’appartement de la reine du chocolat ressemblait à une bonbonnière. Ce n’étaient que mousselines blanches, satins brochés roses, coussins, et, en dehors du lit drapé desdites mousselines, quelques jolis meubles Louis XVI bien choisis et parfaitement authentiques. Sur la coiffeuse nappée de dentelles de Malines, des flacons de cristal gravé d’or, plusieurs parfums différents, une collection de brosses et de peignes, sans compter nombre de petits pots de crèmes de beauté. Quelques gravures d’un goût sûr ornaient les murs.
    Une fois Louise déposée sur son lit – la couverture était faite et une chemise de nuit de crêpe de Chine blanche disposée sur l’oreiller –, les deux hommes se retirèrent. Adalbert ayant annoncé

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