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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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signifie que vous m’avez trompé, que vous n’avez pas les émeraudes et que vous espériez me prendre au piège…
    — Enlevez-moi ces menottes, vous verrez bien !
    Sur un signe impératif, l’un des sbires délivra les poignets d’Aldo qui sortit alors de la poche à fermeture Éclair ménagée dans la doublure de sa veste en whipcord le sachet de daim noir dont il fit glisser le contenu sur le brocart ancien recouvrant le guéridon voisin :
    — Les voici !
    Il y eut un silence total. Chacun des hommes présents retint son souffle. Sous les feux du chandelier à dix branches posé près d’elles, les émeraudes de Montezuma se mirent à irradier d’une incomparable lumière verte. Un instant, le bandit lui-même parut changé en statue tandis que se dilataient ses sombres prunelles. Et la main qu’il tendait vers les pierres tremblait d’excitation. Mais Aldo fut plus rapide : en un tournemain il escamota les joyaux puis recula jusqu’à s’appuyer à la cheminée.
    — Un moment ! Elles ne sont pas faites pour des pattes sacrilèges. N’oubliez pas qu’il s’agit de pierres sacrées… Avant de poursuivre d’ailleurs et puisque vous avez tué Vauxbrun, je veux savoir quelque chose.
    — Quoi ?
    — Ce qui s’est exactement passé le jour du mariage et l’explication de l’incroyable comportement de Vauxbrun.
    L’autre haussa les épaules :
    — L’explication est facile dès l’instant où la drogue entre en jeu, et surtout avec un homme quasi prosterné devant sa fiancée. Quand on l’a rejoint, rue de Poitiers, il n’y a eu qu’à lui dire que Don Pedro acceptait, pour l’aider, de lui prêter le collier mais qu’il fallait passer le prendre au Ritz. On serait juste un peu en retard à l’église, mais il ferait patienter. Une fois en sa possession, nous avons exécuté notre plan et il s’est retrouvé prisonnier.
    — Vous êtes de fieffés misérables ! Et la chaussure retrouvée près de la Mare-aux-Fées ?
    — Un petit plus pour la police ! On avait d’ailleurs jeté la deuxième de l’autre côté de la route dans un buisson. Amusant, non ?
    — Je ne trouve pas. Mais, pour en revenir aux émeraudes, sachez que vous n’êtes pour moi que de simples intermédiaires.
    — D’où tenez-vous cette fable ?
    — De ce que j’ai appris de la bouche du véritable propriétaire, Don Pedro Olmedo de Quiroga. Et comme cette maison appartient à sa tante Doña Luisa de Vargas y Villahermosa où je suppose qu’il se trouve en famille, je vous serais obligé d’aller le chercher. C’est à lui seul que j’entends remettre ces émeraudes…
    Un sourire que l’on pourrait qualifier de diabolique changea l’expression d’un visage qui, au repos, était loin d’être laid :
    — Étes-vous vraiment naïf à ce point ?
    — Comment ?
    — Je veux dire : après notre entrevue du bois de Boulogne, avez-vous cru réellement travailler pour cette tribu mexicaine ?
    — Dans mon esprit, il n’a jamais été question d’autre chose. Et si j’ai déploré les moyens employés pour rentrer en possession d’un trésor plusieurs fois centenaire, j’ai fini par comprendre, à défaut d’admettre. Cela dit, je voudrais au moins savoir où se trouvent celle qui est toujours M me  Vauxbrun et les siens ?
    — Chevaleresque, hein ?
    — N’exagérons rien. Sachez que j’aime savoir où je mets les pieds.
    — Alors je vais vous rassurer : cette maison reste la propriété de l’affreuse Doña Luisa et de la ravissante Doña Isabel. Vous pourrez même les saluer tout à l’heure avant de…
    — Avant de quoi ?
    — Rien. Nous en parlerons l’heure venue…
    — Il n’en demeure pas moins que je veux voir Don Pedro, fit Morosini en appuyant sur chaque syllabe. Sinon…
    — Sinon, quoi ? Vous n’êtes guère en état de poser des conditions.
    — En êtes-vous sûr ? Disons que je pourrais laisser tomber le collier dans le feu…
    — Imbécile !
    Le geste ébauché par l’inconnu en vue de lancer deux de ses hommes sur Aldo se figea net. Le poing soudain armé du prince qui venait de se baisser rapidement était pointé vers sa tempe.
    — Si l’un de vous bouge, je tire ! prévint-il. Et maintenant j’exige de voir Don Pedro !
    — Vous auriez du mal, intervint l’un des truands en faisant passer son chewing-gum d’une joue à l’autre. L’a eu la mauvaise idée d’vouloir faire un tour en bateau pour admirer les vagues

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