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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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qu’il savait lire à livre ouvert dans l’esprit de son ami. Mieux valait en parler :
    — Ne noircis pas trop le tableau ! fit-il en lui tendant son verre. Une chaussure perdue ne veut pas dire qu’elle l’a été par un mort !
    — Peut-être pas mais au moins par quelqu’un que l’on transportait. On ne me fera pas croire qu’il l’a balancée lui-même pour parfaire ce délirant personnage de victime d’un enlèvement programmé par lui-même. En outre, elle n’était pas sur le chemin.
    — Non. J’aurais très bien pu ne pas la voir. J’ai seulement aperçu quelque chose de bizarre dans les roseaux…
    Il se tut soudain et, laissant tomber le menu qu’il consultait, resta un moment l’œil fixe et la bouche ouverte. Aldo se retourna afin de voir ce qu’il pouvait regarder mais ne vit rien :
    — Tu entends des voix ou quoi ?
    — Non, mais tu viens de me donner une idée quand tu as dit : « On ne me fera pas croire qu’il l’a balancée lui-même. » Et si justement c’était ce qu’il s’était passé ou à peu près ?
    — Explique !
    — Voilà : les ravisseurs l’ont sorti de la voiture pour le transporter dans un autre véhicule ou dans un endroit quelconque. Il devait faire nuit puisqu’elle tombe à quatre heures en hiver et il a pu réussir à ôter une chaussure…
    — … et à l’envoyer dans les roseaux comme le Petit Poucet semait les cailloux ? Il aurait fallu qu’il ait les mains libres. Or…
    — Rien ne dit qu’il était ficelé. Je te rappelle qu’on l’a vu traverser le Ritz avec un inconnu, en ressortir et remonter dans la Delahaye.
    — C’est ça qui est incompréhensible, soupira Aldo en allumant une cigarette, et que je n’arrive pas à avaler.
    — Et s’il avait été drogué ? En dehors de la Chine, l’Amérique centrale est la plus prolifique pour ces trucs-là. Et le Mexique en particulier. Jamais entendu parler du peyotl ?
    — Non. Qu’est-ce que c’est ?
    — Un hallucinogène, très agréable à ce qu’il paraît, que l’on tire d’un cactus qui n’a pas l’air d’en être un. On le confondrait plutôt avec un caillou. On s’aperçoit que ce n’en est pas un quand il lui pousse une fleur. Il a suscité, chez je ne sais quelle peuplade indienne, un véritable culte.
    — Comment le sais-tu ? Tu t’es aussi intéressé aux civilisations précolombiennes ?
    — Oh, je les ai étudiées vaguement. En particulier à cause de mon grand-père qui faisait partie de l’état-major de Bazaine.
    — Quand on a fait un empereur de Maximilien d’Autriche ? Tu ne m’en avais jamais parlé ?
    Adalbert se mit à rire :
    — On a déjà suffisamment de sujets de conversations sans verser dans les ancêtres. À ce jeu-là, tu me battrais à plate couture. Quoique… il y a eu un Pellicorne aux croisades !
    — Et tu ne l’as jamais avoué à Marie-Angéline ? Elle serait passionnée !
    — Justement, elle ne cesserait pas d’en parler, ce qui agacerait prodigieusement notre marquise ! Mais revenons à mon grand-père ! Quand j’étais gamin, il m’a raconté des tas d’histoires. Il était intarissable sur le Mexique et s’était passionné pour les Indiens. C’est ainsi qu’il a fait l’expérience du peyotl. Mais il s’est arrêté à temps parce que c’était uniquement par curiosité et qu’il avait compris tout de suite que récidiver pouvait être dangereux. Trop facile, trop séduisant ! Il en avait vu les conséquences sur deux Européens dont l’un a fini fou et l’autre s’est suicidé…
    — Et on aurait pu en faire prendre à Vauxbrun ?
    — N’ayant essayé qu’une fois, il n’en connaissait pas suffisamment les effets. Il se souvenait seulement d’avoir fait de jolis rêves et d’avoir nagé un moment dans une totale euphorie. Pour savoir à quel point ce machin peut influer sur la volonté d’un homme, il faudrait consulter un toxicologue… mexicain de préférence ! Ce qui est une rareté chez nous ! Mais peut-être n’y a-t-il aucun rapport avec notre problème. Je n’ai fait qu’avancer une hypothèse !
    — C’est bien ainsi que je le comprends, cependant il ne faut négliger aucune explication à ce mystère…
    Le déjeuner terminé, on remonta en voiture et Aldo demanda que l’on retourne vers le lieu de l’incendie mais ils ne purent pas approcher. Les accès en étaient défendus par des piquets de gendarmes et tout ce qu’ils purent apercevoir

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