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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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l’espace sans s’arrêter, sauf pour se ravitailler en essence et boire un café.
    À huit heures du soir, il stoppait son moteur rue Jouffroy devant le luxueux et sévère immeuble où habitait son complice habituel. La nuit était venue mais un coup d’œil à la fenêtre éclairée du bureau lui apprit qu’il était au logis. Dédaignant l’ascenseur, il escalada en quelques enjambées l’étage sur entresol dont la porte vernie aux cuivres étincelants s’ouvrit devant lui sous la main d’un Théobald visiblement enchanté :
    — Oh ! Monsieur le prince ! Monsieur allait passer à table mais j’ajoute tout de suite un couvert !
    En veste d’intérieur à brandebourgs en velours usagé et « charentaises » à carreaux, ses cheveux blonds en désordre pour ne pas changer, Adalbert apparut aussitôt et, prenant Aldo par le bras, l’entraîna dans son cabinet de travail :
    — Alors, que rapportes-tu ?
    — Une déception de plus mais aussi une idée. D’abord, donne-moi quelque chose à boire ! À part deux cafés dans un bistrot de campagne, je n’ai rien avalé depuis ce matin…
    Connaissant les goûts de son ami, Adalbert le nantit d’une fine à l’eau puis l’emmena à la salle à manger où Théobald venait d’ajouter le couvert annoncé.
    — Ce n’est que du pot-au-feu, ce soir, s’excusa celui-ci.
    — À merveille ! Juste ce qu’il convient quand on vient de faire une longue route ! D’autant plus que le vôtre n’est pas celui de n’importe qui !
    Tout en savourant le délicieux consommé aux croûtons et les différentes viandes escortées de légumes dont le valet cuisinier composait une sorte de chef-d’œuvre, Morosini relata son voyage éclair et ce qu’il en résultait.
    — C’est encore pis que je ne le pensais, conclut l’égyptologue. Ça revient à chercher une aiguille dans une botte de foin ! Voyons ton idée maintenant !
    — Saurais-tu par hasard où et par qui notre ami Simon avait fait exécuter, entre autres, les copies parfaites de l’Étoile bleue et du diamant du Téméraire ?
    — Il ne me l’a jamais confié ! Tu songerais à faire reproduire ce fichu collier ?
    — À l’identique absolu, oui !
    — Pas idiot ! Encore faudrait-il savoir à quoi il ressemblait ? Cinq grosses émeraudes, d’accord, mais taillées de façons différentes et séparées par des ornements d’or. Avoue que c’est vague !
    — Pas pour moi. J’ai dans ma bibliothèque, à Venise, un vieux bouquin traitant des joyaux disparus et qui est l’une de mes bibles. Il y a tout ! Même les côtes et les nuances des pierres… Je n’ai qu’à aller le chercher.
    — Pour le porter à qui ? Je te répète que je ne sais rien de ce véritable artiste qui nous a été d’un si grand secours. Et je ne vois pas qui pourrait nous renseigner. Ceux qui composaient l’entourage immédiat d’Aronov ont été tués.
    — Pourquoi celui-là serait-il mort puisque personne n’a jamais rien su de lui !
    — Il n’empêche que ton idée débouche malheureusement sur une impasse, philosopha Adalbert en allumant sa pipe dont il tira quelques bouffées, avant d’ajouter : Tu veux un cigare ?
    — Plus tard…
    — Tu as tort : ça aide à réfléchir…
    — Alors, fumes-en un, au lieu de ta pipe de grenadier ! Et, s’il te plaît, tais-toi pendant une ou deux minutes…
    Il ne les utilisa pas. Trente seconde à peu près s’écoulèrent avant qu’il n’émette, pensant à voix haute :
    — S’il existe quelqu’un sur terre qui peut nous aider, ce ne peut être qu’un seul homme. Celui qui était son meilleur ami, l’unique dépositaire d’au moins une partie de ses secrets…
    — À qui penses-tu ?
    — Le baron Louis, voyons !
    — Rothschild ?
    — Évidemment. Souviens-toi ! C’est lui qui m’a permis de rencontrer à Prague le maître du Golem et dont le yacht nous a conduits à Jaffa pour rapporter le pectoral reconstitué.
    — Difficile d’oublier son hospitalité. Tu sais où le trouver ?
    — Normalement dans son palais de la Prinz Eugenstrasse à Vienne, mais il possède d’autres domaines et il voyage beaucoup…
    — Une excellente raison pour ne pas perdre de temps. Appelle-le ! conclut Adalbert en désignant le téléphone.
    — Tu sais qu’il peut y avoir trois ou quatre heures d’attente ?
    — Il m’est arrivé de te supporter plus longtemps ! Appelle !
    Aldo consulta son calepin de

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