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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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remarque…
    — Qu’avez-vous en tête ?
    — Rien que de très naturel…
    — Je n’ai pas l’impression d’avoir compris ! s’indigna Marie-Angéline. Nous sommes une dame âgée, fragile et tourmentée par une vilaine affaire dans laquelle notre neveu préféré est enfoncé jusqu’au cou. Alors, nous voulons demander à ce sympathique commissaire de le faire surveiller discrètement…
    — Bien que je lui aie tout raconté des derniers événements, je ne serais pas étonné qu’il le fasse déjà.
    Elle lui jeta un coup d’œil sévère :
    — Aldo, mon ami, vous êtes fatigué : c’est la version officielle. En réalité, nous allons lui faire savoir le résultat de votre visite rue de Lille et l’entrée en jeu du parquet de Lyon ! Ai-je convenablement traduit ?
    — À merveille ! À cela près que personne ne vous le demandait, et que n’ayant pas encore atteint le gâtisme absolu, j’étais parfaitement capable de m’en sortir seule…
    — N’importe, l’idée est bonne, conclut Morosini. Reste à savoir où je pourrais emmener Adalbert. Il est impossible quand Théobald ou Eulalie ne sont pas aux fourneaux !
     
    La question ne se posa pas longtemps. Au courrier du matin, il y avait une lettre de Maître Lair-Dubreuil communiquant l’adresse de Marie Moreau, la dernière femme de chambre de l’impératrice Charlotte. Et le lendemain, Morosini prenait la route de Valenciennes. Le temps devenant printanier, il avait choisi de faire le chemin en voiture pour le plaisir de conduire, un plaisir plutôt rare quand on habitait Venise…
    M me  Moreau logeait, au cœur de la vieille ville, près de l’église Saint-Nicolas dans une belle maison ancienne. C’était une femme encore jeune dont le visage régulier portait, sous les cheveux gris sévèrement tirés en chignon, les traces de vieilles douleurs. Elle reçut Morosini avec la courtoisie inhérente à ceux qui ont longtemps fait partie d’entourages royaux. Il s’était présenté à elle pour ce qu’il était, ajoutant qu’il cherchait à reconstituer, pour un client ami, la collection d’éventails ayant appartenu à la défunte souveraine du Mexique.
    — Elle aimait à s’en servir et en possédait énormément, me suis-je laissé dire. Ce qui est normal pour une jeune femme ayant séjourné longuement à Milan, à Venise, à Trieste et au Mexique. En outre, elle aurait apprécié particulièrement ces charmants objets dont le maniement gracieux a fini par constituer une sorte de langage…
    — Je pense que vous aurez du mal, prince, et que votre client ne devrait pas se limiter à la seule et malheureuse impératrice. Elle les assortissait souvent à ses toilettes – c’est ce que l’on m’a rapporté car je n’ai été à son service que sept ans – mais quand est venue la fin de ses tourments, il ne lui en restait que six…
    — Qu’en avait-elle fait ?
    — Elle en a donné, dont celui que je vous montrerai dans un instant – mais je refuse de le vendre. Cela doit rester bien entendu entre nous ?
    — Je le déplore naturellement mais ce n’en sera pas moins, pour moi, un privilège ! fit Aldo cachant sa déception sous un sourire. Que sont devenus les autres ?
    — Vous voulez parler de la collection ou des derniers ?
    — Commençons par la collection. Nous finirons comme il se doit par les derniers !
    — On lui en a volé dans les débuts de son mal où elle était autant dire captive des Autrichiens dans une dépendance du château de Miramar. D’autres ont disparu lors de l’incendie qui a détruit le château de Tervueren où la reine Marie-Henriette l’avait installée après l’avoir ramenée en Belgique. Elle en a elle-même brisé plusieurs au cours des terribles crises qui la retranchaient du monde.
    — Elles étaient fréquentes, ces crises ?
    — Davantage vers la fin, bien sûr ! Et parfois très pénibles. Elle devenait un animal furieux, griffant et mordant les téméraires qui l’approchaient. Et pourtant, dans ses périodes de rémission, c’était une dame charmante, s’intéressant aux arts et aux fleurs de son jardin. Toujours tirée à quatre épingles et soucieuse de son aspect. Vous devez savoir qu’elle est morte octogénaire, mais elle avait conservé une fraîcheur qui faisait notre admiration. Elle avait été très belle et le restait.
    Il y avait une tendresse dans la voix de cette femme, qui, cependant, avait eu à pâtir des fameuses

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