Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Le Dernier Maquisard

Titel: Le Dernier Maquisard Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Pecunia
Vom Netzwerk:
et était incapable de
dire si elle le connaissait.
    Ensuite, Georges et Émile m’avaient vachement mis sur le gril.
Ils voulaient absolument savoir tout ce que j’avais pu donner comme
information à l’inconnu, même à mon insu.
    – Mais on a parlé que de la pluie et du beau temps !
n’avais-je cessé de protester.
    J’avais failli leur dire que le type semblait être un
sympathisant de la Résistance. Mais j’avais préféré m’abstenir.
    Malgré tout, Georges était inquiet et il a décidé de
« déménager » momentanément la nuit même.
    Le lendemain matin, tout un bataillon allemand a stationné à
l’orée des bois, sur le pied de guerre, comme attendant un ordre
d’intervention. Puis ils sont remontés dans leurs camions et leurs
engins à la mi-journée et sont repartis.
    Pour Georges, ce n’était pas une coïncidence. « Par
principe », comme il disait. Pourtant, il dut admettre que
c’en était une puisque les Allemands n’avaient pas bougé et que
rien ne s’était produit.
    Mais je me suis retrouvé comme à l’index du groupe, malgré mon
Feldwebel abattu, et nous ne sommes retournés qu’une semaine plus
tard à notre camp de base. Par précaution. « Par
principe ». Et Georges a décidé de multiplier les postes de
garde de jour comme de nuit, en les redoublant.
    C’était un samedi et, le lundi suivant, alors que j’étais de
garde en avant-poste, au lieudit « La Mare » – mais il
n’y avait pas de mare, ou il n’y en avait plus, c’était juste une
légère dépression à la lisière des bois, précisément à l’endroit où
j’avais eu cette « rencontre malencontreuse », comme
disait Georges –, et j’ai vu le type en question se pointer.
    Je me suis accroupi aussitôt derrière les fourrés et je me suis
tourné vers Manuel qui se tenait à une vingtaine de mètres sur ma
gauche pour lui faire signe qu’un mec approchait.
    Mais il l’avait vu, bien sûr, et il m’a rejoint courbé en
deux.
    – C’est le type de l’autre fois, lui ai-je dit.
Laisse-le-moi. Je dois me racheter.
    Manuel a acquiescé d’un hochement de tête et m’a tendu son
couteau.
    J’ai quand même eu une hésitation avant de m’en saisir.
    – Si tou es pass capable…, qu’il a commencé avec son accent
particulier.
    – Si, si, ai-je dit précipitamment car, en fait, je n’avais pas
vraiment le choix.
    – Alors, fais-le venir ici.
    Puis il a disparu comme un chat derrière moi.
    Je me suis redressé et je me suis avancé de deux, trois mètres
devant les fourrés pour me montrer.
    Quand le type est arrivé à ma hauteur en souriant et me tendant
la main, je l’ai frappé avant qu’il n’ait eu le temps de prononcer
le moindre mot.
    Il a chancelé sans s’écrouler et ça m’a aussitôt rappelé le
Feldwebel. Je n’avais pas envie de revivre ça. Surtout qu’il était
encore capable de parler. Je ne pouvais vraiment pas me le
permettre. Alors j’ai détourné mes yeux de son regard étonné et
l’ai frappé de nouveau. Avec moins de précipitation cette fois et
en touchant le foie.
    Manuel, qui avait dû tout surveiller, est accouru aussitôt qu’il
l’a vu s’effondrer et m’a aidé à le tirer sous les fourrés.
    Il l’a fouillé rapidement, mais le type n’avait pas de papiers
sur lui.
    – Faut qu’on l’enterre, qu’il a dit.
    Bien entendu, c’est moi qui ai dû aller chercher une pelle.
    On m’a fêté comme un héros. Enfin, presque. En tout cas, je
m’étais racheté aux yeux des camarades.
    Et je n’ai pas eu de colique cette fois. Ni d’état d’âme.
C’était vraiment lui ou moi.
    La troisième fois que Georges parlait de moi, c’était dans
l’épisode de la « libération » de la ville. Me citant
parmi les rares survivants et parlant de mon comportement
exemplaire.
     
     
     
     
    6
     
     
     
     
     
     
     
    À quoi on reconnaît un divorcé ou un veuf ?
    Ils n’ont plus de bonne femme sur le dos pour les empêcher de
vider une bonne bouteille entre copains. Et Georges, il avait une
sacrée descente – ou de l’entraînement – pour son âge.
    Son vin de Loire, quoi qu’il en dise, était une sacrée piquette,
mais, au troisième verre, on l’oubliait.
    C’est moi qui avais remis le sujet sur la table le premier.
    – Et tu n’as jamais soupçonné quelqu’un en
particulier ?
    – À propos de quoi ? demanda-t-il comme surpris.
    – Le maquis vendu…
    – Ah ! Si. Peut-être. Mais, comme tu le disais

Weitere Kostenlose Bücher