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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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demoiselle de Saugis savait que je suis Pardaillan, elle me les remettrait. Cela ne fait pas de doute. Donc, je ne fais rien de mal… j’use de mon droit strictement.
    Ayant tranché ce point qui l’avait laissé si longtemps indécis et hésitant, il prit le coffret d’une main ferme et en vida le contenu sur la table.
    Il prit un à un les papiers et les parcourut très superficiellement, cherchant son nom. Il trouva, en tout et pour tout, deux feuillets qu’il mit de côté. Il remit tous les autres dans le coffret qu’il ferma à clef et il alla cacher le tout au fond d’un bahut dont il mit la clé dans sa poche.
    Ceci fait, il revint s’asseoir devant la table et prit les deux feuillets. Le premier de ces feuillets était la lettre du comte de Vaubrun dont nous avons cité les passages essentiels au moment où l’indiscrète Colline Colle la lisait.
    Pardaillan lut et relut cette lettre avec la plus grande attention. Puis, il la posa sur le bord de la table et réfléchit :
    – Qu’est-ce que c’est que ce Luigi Cappello, comte de Vaubrun, qui fut au service de M me  Fausta et se dit mon ami ?… Du diable si je me souviens !
    Il parut remonter dans des souvenirs lointains et tout à coup il s’écria :
    – Eh ! pardieu, j’y suis : Luigi Capello, comte toscan ! C’est le messager que Fausta envoyait au général Alexandre Farnèse, pour lui porter l’ordre d’envahir le royaume à la tête de son armée. C’est celui que j’arrêtai et blessai, sur la route de Gravelines. Oh ! diable, ceci ne date pas d’aujourd’hui !
    Il fouilla encore une fois sa mémoire, et il eut un sourire de satisfaction.
    – Voilà les souvenirs qui reviennent, murmura-t-il. Après l’avoir blessé, après lui avoir enlevé la lettre de Fausta, que je déchirai devant lui, je l’ai soigné de mon mieux, et il en fut très touché. Si touché que, lorsqu’il fut complètement rétabli, il vint me remercier, m’assura qu’il se considérait comme mon obligé et que je pouvais faire état de lui, comme d’un ami dévoué.
    Il eut un de ces indéfinissables sourires, et :
    – Mon obligé : hum !… C’était un peu excessif. Car enfin, si je ne l’avais pas blessé, je n’aurais pas eu le mérite de le soigner ensuite. Mon ami : cette lettre me prouve qu’il l’était réellement devenu. C’était un brave, c’était aussi un galant homme et un homme de cœur.
    Content d’avoir élucidé ce détail qui l’intriguait, il passa à un autre.
    – Saêtta !… Qu’est-ce que ce Saêtta ?… Voyons : lorsque je suivais à la piste (voici de longues années de cela) Maurevert qui s’était réfugié en Italie, je me souviens d’un maître d’armes de Florence, qui avait inventé un certain coup qu’il appelait modestement « la saêtta » : la foudre !… Peuh !… un coup d’écolier que j’ai compris dès la première fois que je lui ai vu exécuter. Cependant, soyons juste, ce maître d’armes était un escrimeur passable. Le Saêtta dont il est question dans cette lettre serait-il mon maître d’armes florentin ?… Pourquoi pas ?… La lettre dit : un spadassin, un
bravo,
un homme à tout faire. Qu’est-ce que cela prouve ? Par suite de circonstances que j’ignore, le maître d’armes peut bien être devenu un homme à tout faire.
    Il réfléchit un moment, la tête renversée sur le dossier du fauteuil, les yeux au plafond. Et il reprit :
    – Il n’y a rien d’impossible à cela. Ce Saêtta pourrait donc me renseigner. C’est à voir. Dans tous les cas, je tiens, grâce à cette lettre, ce qui m’a toujours manqué jusqu’à ce jour : un indice, un bout de ce fil. Pardieu ! J’irai jusqu’au bout de ce fil, et il faudra bien qu’il aboutisse à quelque chose… ou j’y perdrai mon nom. Il me faut donc trouver ce Saêtta… s’il n’est pas mort. C’est possible aussi, cela. S’il est vivant, je le trouverai et alors, il faudra bien qu’il me dise ce qu’est devenu mon fils… s’il le sait.
    Il répéta machinalement, perdu dans une rêverie profonde :
    – Mon fils !… C’est curieux, ce mot ne m’a jamais produit l’effet qu’il me produit en ce moment. Pourquoi ?…
    Il eut l’air de chercher et bougonna :
    – C’est ce jeune homme qui me tourneboule la cervelle !… Il m’est cependant arrivé plus d’une fois dans mon existence de me prendre d’irrésistible et soudaine amitié pour des gens que je connaissais à

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