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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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n’aurait pas cherché à lui venir en aide ?
    – Peut-être ! fit Léonora rêveuse. Où veux-tu en venir ?
    – A ceci : la jeune fille est enfermée dans une maison à trouver aux environs de Paris. Elle avise le roi, son père. Elle l’appelle à son secours.
    – Rien ne dit qu’elle le fera.
    – Elle le fera signora, dit froidement Saêtta. Ou si vous aimez mieux, nous le ferons pour elle.
    – Je commence à comprendre.
    – La jeune fille appelle donc son père à son secours. Il n’osera plus se dérober. Comme il ne veut pas faire connaître cette paternité, comme il adore ces aventures relevées par une pointe de mystère et de danger, il n’hésitera pas. Il répondra à l’appel de sa fille, mais en prenant des précautions, en se cachant, pour tout dire. Donc pas d’escorte – c’est l’essentiel, notez bien –, un ou deux de ses confidents intimes l’accompagneront et c’est tout. Croyez-vous qu’il en sera ainsi ?
    – C’est probable.
    – Eh bien, signora, triompha Saêtta, supposez qu’on avise Jehan le Brave de façon à ce qu’il arrive sur les lieux en même temps que le roi. Supposez qu’un malheur arrive au roi. Ces choses-là sont possibles, surtout si on sait s’arranger pour aider le hasard. Nous arrivons, nous, juste à point pour cueillir Jehan et le charger du meurtre du roi. Son compte est bon !… Vous êtes arrivée à vos fins… et moi aux miennes ! Qu’en dites-vous, signora ?
    – Je ne dis ni oui ni non, dit froidement Léonora. Attendons à demain. Maintenant, va, Saêtta. Je n’ai pas besoin de te dire qu’il importe essentiellement que Concini ignore mes projets… Nous n’avons pas du tout les mêmes vues à ce sujet.
    Saêtta s’inclina silencieusement et sortit. Il était sombre et mécontent. Il lui semblait que Léonora avait un plan bien arrêté dont elle ne voulait pas se départir. Et dans ce plan il n’entrait pas de faire monter Jehan sur l’échafaud.
    Il passa le reste de la nuit à méditer, dans son taudis. Un combat violent se livrait en lui. Il se trouvait acculé à une action qui lui répugnait. Il voyait bien qu’il n’avait pas d’autre issue pour arriver à ses fins, comme il disait, et cependant il hésitait.
    Le jour vint. Sa résolution enfin prise, ses hésitations et ses scrupules balayés, il ceignit sa rapière et sortit.
    Il s’en fut droit rue Saint-Honoré, chez Concini. Mais ce ne fut pas auprès de Léonora qu’il pénétra. Ce fut auprès de Concini lui-même. Il y demeura un quart d’heure environ. Quand il en sortit, il paraissait très satisfait.
    q

Chapitre 33
    L es scènes que nous retraçons se déroulent à peu près simultanément. C’est ce qui nous met dans l’obligation d’aller de l’un à l’autre de nos personnages.
    Lorsque Acquaviva eut disparu, Jehan le Brave s’éloigna à grandes enjambées. Nous savons qu’il n’était pas facile à impressionner. Cependant le ton du moine était tel qu’il avait senti un froid le saisir à la nuque.
    – Diable ! se disait-il, m’est avis que j’aurais mieux fait de laisser ces truands expédier proprement ce moine confit en douceur et qui me paraît pratiquer la reconnaissance d’une singulière façon ! Oui, mais moi, j’aurais ainsi été complice d’un assassinat. Fi donc !… Il n’en est pas moins vrai que je suis loin d’en avoir fini avec lui. Et peut-être ne serai-je pas toujours servi par la chance, comme je l’ai été jusqu’à ce jour. Bah ! arrive qu’arrive, nous verrons bien ! Mais pourquoi diable me veut-il la malemort ? Il sait bien que je ne m’abaisserai pas à le dénoncer. Il le sait si bien qu’il n’a pas hésité à me faire connaître sa demeure !… Hum ! au bout du compte, est-ce bien sa demeure ? Qui me dit qu’il n’aura pas déguerpi demain matin ? N’importe, je ne le connais pas, je ne lui ai rien fait, et il veut ma mort. Pourquoi ? Il y a quelque chose là-dessous… Mais quoi ?
    Tout en monologuant de la sorte, il était parvenu à la porte Montmartre. Il fit appeler le sergent de garde, lui montra discrètement l’insigne remis par Acquaviva et prononça le mot : « Ruilly ».
    Jusque-là, il n’était pas bien sûr que le moine n’avait pas voulu se gausser de lui. Il dut bien reconnaître qu’il s’était trompé en voyant le sergent ouvrir le guichet lui-même et lui témoigner un respect dont il fut tout éberlué.
    Dans la carrière abandonnée, où

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