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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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il ne pénétra qu’après maints détours, il avança à tâtons avec d’infinies précautions, sondant le sol à chaque pas, s’attendant à tout moment à se heurter à quelque obstacle mortel. Il ne respira vraiment que lorsque la porte secrète franchie, il se trouva dans le souterrain qui aboutissait à la grotte. Là il se sentait en sûreté.
    Parvenu dans cette grotte, il alluma une torche et s’assit sur un coffre. Il resta là longtemps à rêver. Il avait rempli une bouteille à l’un des tonneaux et il la vida à petits coups sans s’en apercevoir. Il se leva et se mit à marcher de long en large. Il passait et repassait ainsi devant l’entrée du couloir qui aboutissait au caveau… le caveau et son escalier sous lequel se trouvaient des millions. Et chaque fois, il jetait un coup d’œil de ce côté. Mais il n’y entrait pas…
    Brusquement, il s’arrêta devant cette entrée et avec un mouvement d’épaules furieux, il mâchonna :
    – Pourquoi n’irais-je pas ?… Je ne vois pas quel mal je ferais !…, Il saisit la torche et pénétra dans le caveau. Il s’arrêta devant l’escalier et le contempla longuement, sans bouger. Il s’accroupit et se mit à étudier de près la première marche en murmurant :
    – C’est là-dessous que sont les millions… si les indications que j’ai eues en main sont exactes.
    Il jeta les yeux autour de lui et il eut un sursaut. Dans un coin, à côté de l’escalier, se trouvaient divers outils pêle-mêle. Et au premier rang, tirant l’œil, une pelle et une pioche.
    – C’est bizarre, dit-il tout haut, je n’avais pas remarqué ces outils !
    Il prit la pelle et la pioche et les examina. Elles étaient en fort bon état. Seulement, les fers étaient couverts d’une épaisse couche de rouille. Evidemment ces outils devaient se trouver là depuis un long temps, des années peut-être. Il réfléchit :
    – Pardieu ! j’étais préoccupé, j’avais vraiment autre chose à faire à ce moment-là… Rien d’extraordinaire à ce que je n’aie pas remarqué ces outils. Après l’explosion, je suis revenu ici. J’ai trouvé le maudit papier et sa lecture m’a troublé. Depuis je n’ai plus remis les pieds ici. D’ailleurs, quelle apparence que quelqu’un se soit introduit ici ?…
    Cependant, le soupçon était entré dans son esprit. La torche à la main, il étudia le sol de tout près. Et il se redressa, rassuré, en disant :
    – Le sol n’a pas été fouillé depuis fort longtemps, c’est visible. Les idées mauvaises qui me hantent m’affolent et me font divaguer.
    Il quitta le caveau, s’enroula dans son manteau, éteignit la torche et se coucha sur la paille. Il dormit très mal, d’un sommeil haché, coupé de réveils en sursauts, peuplé de cauchemars hideux.
    Au matin, la tête lourde, les membres brisés, au lieu de s’éloigner vivement comme il avait fait la veille, il demeura encore un moment à rêver. Brusquement, sa résolution fut prise. Il se leva, alluma la torche et se dirigea résolument vers le caveau, en disant :
    – Il faut que je voie !… Je serai plus tranquille après… Et puis, qui sait ?… Il n’y a peut-être rien du tout.
    Il était un peu pâle. Il serrait les dents à les briser et il jetait autour de lui des regards inquiets. Il saisit la pioche et il eut une dernière hésitation. Il se secoua furieusement comme pour jeter bas le lourd fardeau de vains scrupules et il attaqua le sol.
    Il y avait plus d’une heure qu’il travaillait avec acharnement et il était en nage. De temps en temps, il s’arrêtait pour souffler et avalait une lampée de vin. Il commençait à croire que ce fameux trésor n’était qu’un leurre. En effet, la fosse était profonde d’une bonne demi-toise et il ne trouvait rien que de la terre qu’il entassait méthodiquement de chaque côté.
    Tout à coup, le fer de la pioche heurta un corps dur. Il fouilla plus loin, à différents endroits, et il rencontra partout la même résistance.
    – C’est la dalle ! se dit-il.
    Et il se remit à l’œuvre avec plus d’ardeur. Bientôt la dalle se trouva complètement dégagée. Il fallut la desceller. Il se trouva devant un trou noir. Il prit la torche et la plongea dans le trou noir. Il vit un tout petit caveau en bonne et solide maçonnerie. Il jeta les outils dedans et, la torche à la main, se laissa glisser. Sa tête dépassait le trou et il dut se baisser.
    – Le cercueil ! dit-il tout

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