Le méridien de Paris - Une randonnée à travers l'histoire
relevés sur la voiture de n’étaient pas solides et, entre-temps
Mitterrand.
Mitterrand avait lancé une contre-offensive
qui portait ses fruits. Car lui aussi en
Mitterrand ridiculisé
savait long sur ses ennemis politiques, et
Les manifestations de sympathie et de
en particulier sur le Premier ministre
solidarité affluent de toute part. L’ancien
gaulliste, Michel Debré. De plus, l’ex-
Premier ministre Pierre Mendès-France et
Premier ministre Bourgès-Maunoury
le communiste Jacques Duclos appellent
révéla que Pesquet avait tenté de le
à se mobiliser contre le fascisme. Mais le
manipuler lui aussi. L’ Express de Jean-22 octobre, Robert Pesquet donne une
Jacques Servan-Schreiber et Françoise
conférence de presse le 22 octobre. Il
Giroud, qui est alors un magazine militant,
révèle qu’il a lui-même commis cet « attentat-prend la défense de Mitterrand, soutenu par
bidon » à la demande de Mitterrand dans le
un chroniqueur célèbre et au-dessus de tout
but de manipuler la politique, de « provoquer soupçon, bien qu’ami de la famille. C’est en
des perquisitions dans les milieux d’extrême-
effet à cette occasion que François Mauriac,
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L e M é r i d i e n d e P a r i s
dans son Bloc-notes du 20 novembre 1959,
[Parcours]
écrit cette fameuse phrase que tous les
N°54 : Traverser la rue Auguste-Comte,
journaux citeront quand Mitterrand quittera
le trou est au bord du trottoir
son poste de président. Il cite en effet
devant l’entrée du jardin du
Maurice Barrès et le décrit comme un enfant
Luxembourg.
« souf rant jusqu’à serrer les poings du
N°55 : Début de toute une série de
désir de dominer la vie. »
médaillons. Tout d’abord, un mètre
après l’entrée.
Un complot politique
N°56 : Trente mètres plus loin sur l’allée asphaltée.
Des années plus tard, Robert Pesquet a
N°57 : Sur la même allée, huit mètres
reconnu qu’il s’était rendu coupable de
plus loin.
manipulations. Ancien ministre de la
N°58 : Se situait autrefois encore huit
Justice et de l’Intérieur pendant la guerre
mètres plus loin, mais apparaît
d’Algérie, François Mitterrand disposait
aujourd’hui introuvable.
certainement d’informations qui pouvaient
N°59 : À gauche du croisement
être compromettantes pour certains
asphalté.
gaullistes comme Michel Debré. Mitterrand
N°60 : A disparu.
était un réformateur, Debré un défenseur
fanatique de l’Algérie française. Ce dernier
Au jardin du Luxembourg, de gentes
craignait, pour citer Pesquet, qu’un leader
dames taillées dans la pierre tiennent
de l’opposition puisse se servir d’un
salon, qu’il pleuve ou qu’il vente. Nous
dossier sensible pour porter un coup grave
y croisons Laure de Noyes (1307-1348),
à la politique en Algérie. Ce leader, c’était Marguerite d’Angoulême (1492-1549) et
Mitterrand. Aussi, pour l’empêcher d’agir, il Valentine de Milan, duchesse d’Orléans
fallait le discréditer, l’exécuter moralement.
(1370-1408). Sans oublier Marie de
Jean Lacouture, biographe très respecté,
Médicis (1573-1642) qui occupe une place
partage l’opinion de Giesbert selon laquelle
à part dans le cœur des Français.
Pesquet a dit la vérité au moins sur ce point.
Mitterrand en savait trop et devait disparaître.
Sinon physiquement, alors du moins de la
scène politique.
Nombreux sont ceux en France qui ont toujours refusé de croire que Mitterrand était
complètement innocent dans cette affaire.
L’attentat, il le devait en partie à lui-même pour avoir tenu la police et ses amis à l’écart.
Quelques années plus tard, en 1963, paraît
Le Coup d’État Permanent , un pamphlet virulent dans lequel le futur président se
révèle un écrivain doué et un antigaulliste
inébranlable. Après une telle affaire, on le
comprend ! Comme le parfum de la
vengeance a dû être doux en cette première
journée à l’Élysée en 1981…
Des médaillons Arago traversent le jardin du Luxembourg.
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L e M é r i d i e n d e P a r i s
La soif de pouvoir
de Marie de Médicis
M arie de Médicis, une mère
contre nature, une maman
royale qui se lança à deux
reprises dans un conflit armé
contre son fils Louis XIII. Une femme qui
porte le nom d’une famille florentine connue
pour ses affaires de poisons, même si cette
réputation est due à la reine Catherine,
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