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Le Roi amoureux

Le Roi amoureux

Titel: Le Roi amoureux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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d’Arronces. La voici. Elle est à vous. C’est votre bien.
    – Léonor ! Léonor ! Que contient-elle ? Ah ! dites ! dites !… qu’avant de mourir, au moins, je sache…
    – Elle contient l’histoire d’Agnès de Sennecour…
    – Agnès de Sennecour ! bégaya Ponthus.
    – Votre mère !
    À genoux, le visage dans les deux mains, Clother de Ponthus sanglotait. Ce nom tant attendu, ce nom qui était celui de sa mère, il le répétait doucement, avec une sorte de ravissement. Il le prononçait avec ses lèvres, avec son cœur, il le répétait dans un murmure de caresse… et il pleurait.
     
    Alors s’accomplit un événement qui frappa de stupeur tous ceux qui assistaient à cette scène : le roi fit vivement deux pas vers le prisonnier, il parut vouloir se pencher sur lui comme si quelque irrésistible curiosité l’eût poussé, puis brusquement il se recula et passa une main sur son front, et il apparut si pâle, si tremblant, que quelques gentilshommes s’avancèrent en disant :
    – Le roi s’affaiblit… qu’on coure chercher un médecin.
    – Silence, messieurs ! dit le roi d’un ton rude. Je n’ai pas besoin de médecin.
    Et il parut soudainement s’enfermer en quelque profonde méditation ou plutôt en quelque mystérieuse évocation, car ses yeux agrandis, d’un regard fixe, s’attachaient dans le vide à des choses que lui seul voyait.
    Tout à coup, il se tourna vers M. de Guitalens.
    – Monsieur le gouverneur, dit-il d’une voix altérée, conduisez-moi à votre appartement.
    Guitalens s’empressa.
    – Dona Léonor, continua le roi, veuillez me suivre.
    Léonor se pencha sur Clother de Ponthus, posa sa main sur sa tête d’un geste de caresse, et dit :
    – Venez, monseigneur.
    Ponthus se releva, jeta sur sa fiancée un regard, et dit :
    – Allons !
    Il vivait un rêve.
    Tous les regards se fixèrent sur le roi comme pour lui demander s’il approuvait l’étrange attitude de Léonor d’Ulloa, et le roi, sourdement, les yeux baissés, prononça :
    – C’est vrai. Le prisonnier doit venir avec moi. Qu’on lui ôte sa chaîne. Marchez, monsieur le gouverneur.
    Tous reculèrent pour laisser passer le roi. Léonor prit la main de Clother de Ponthus et lorsqu’ils s’avancèrent à leur tour, d’un même geste instinctif et solennel, les assistants se découvrirent et s’inclinèrent.
     
    Dans l’appartement de Guitalens, François I er , Clother de Ponthus, Léonor d’Ulloa se trouvaient seuls.
    Le roi était assis près d’une table, la cassette ouverte devant lui.
    De l’autre côté de la table, Léonor, debout.
    Un peu en arrière de Léonor, Clother, debout aussi.
    Le roi, rapidement, prenait les papiers que contenait la cassette, et les parcourait d’un regard… ses lettres, ses lettres d’amour… et les lettres d’Agnès… c’était toute une vision de jeunesse et de charme qui se levait devant ses yeux. Parfois un sourire d’une grande tendresse détendait ses lèvres, et parfois aussi une larme roulait sur ses joues sans qu’il songeât à la cacher. Par moments, il levait les yeux sur Clother, mais vite il les abaissait, et puis, de nouveau, comme si la curiosité eût été la plus forte, il le regardait en dessous. À un moment, ses sourcils se froncèrent, ses traits se durcirent, et Léonor put l’entendre qui murmurait :
    – Que faire ?… Je ne puis pourtant pas… ah ! que faire ? que faire ?
    – Sire, dit Léonor avec une infinie douceur, demandez-le à la morte qui vous parle…
    François I er baissa la tête, paraissant chercher, chercher encore – et, brusquement, fixant Clother, d’un ton de joyeuse humeur, il s’écria :
    – Mais Dieu me damne, monsieur ! Comment se fait-il qu’on vous laisse ainsi à demi déshabillé ? Holà ! quelqu’un !…
    Les traits de Léonor se détendirent, cette angoisse mortelle contre laquelle elle se raidissait se dissipa, elle eut un long soupir et balbutia :
    – La morte a parlé !…
    La réaction se fit alors, un nuage passa sur le front de Léonor, ses yeux s’emplirent de larmes, elle vacilla… elle s’affaissa… elle tomba… ce fut dans les bras de Clother qu’elle tomba.
    – Léonor ! Léonor ! cria Clother éperdu de terreur.
    Le roi se leva précipitamment… mais déjà Léonor revenait à elle et souriait. Un instant, ils se regardèrent… mais à ce moment Guitalens fit son entrée, tout effaré, en disant :
    – Je crois que Sa

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