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Le Roi amoureux

Le Roi amoureux

Titel: Le Roi amoureux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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de fer !… Voici la cassette de Ponthus !…
    – Cette voix, murmura alors Loraydan, cette voix, ce n’est pas une voix de rêve… je la reconnais… c’est elle !… oh ! si je pouvais l’appeler !… Malheureux ! Mais celle qui parle refuserait de te sauver, car celle-là aussi, j’ai voulu la trahir, j’ai voulu son malheur… à moi !… Léonor ! Léonor d’Ulloa, pardon ! Sauvez-moi, Léonor d’Ulloa !…
    Il crut qu’il avait crié ces mots.
    Mais c’est à peine si de ses lèvres tuméfiées s’était échappé un indistinct murmure pareil à une plainte à peine vagie. Léonor d’Ulloa n’entendit pas… Léonor d’Ulloa, à ce moment, sortait de la chapelle de l’hôtel d’Arronces, emportant la cassette de fer qui contenait le secret de Ponthus.

XXX
 
LES MORTS ÉCRIVENT ET PARLENT
    Le roi François I er ayant quitté l’hôtel Loraydan, comme nous avons vu, et regagné son Louvre, passa fort tristement le reste de cette nuit où il était parti, si joyeux, pour une de ces amoureuses équipées qui l’amusaient si fort.
    L’image de Bérengère morte le harcela ; il pleura ; il se débattit contre les regrets qui l’assiégeaient.
    Le lendemain, Bérengère n’était plus qu’un nom ajouté à la liste…
    Ce jour même commença le procès de Clother de Ponthus.
    Ce procès dura huit jours.
    Tous les soirs, François I er se faisait lire le procès-verbal des questions qui avaient été posées à l’accusé et des réponses que celui-ci leur opposait.
    L’accusé avouait la rébellion de la rue de la Hache, mais niait avoir insulté le roi dans le chemin de la Corderie. Il prétendait même ne pas s’être trouvé sur ledit chemin au jour et à l’heure qu’on lui indiquait…
    Pendant ces huit jours, on ne revit pas le comte de Loraydan au Louvre.
    Il résulta de cet ensemble de faits que la colère du roi alla grandissant de jour en jour. Cette colère éclata tout à coup en un ordre qu’il donna : l’ordre d’en finir avec les dénégations du rebelle, et de lui appliquer la question pour obtenir un aveu.
    L’ordre était terrible.
    La question, c’était la torture.
    L’ordre fut aussitôt emporté au Temple : il devait s’exécuter sur l’heure même.
    À ce moment, un valet en hoqueton aux armes du roi pénétra dans le cabinet, s’agenouilla devant Sa Majesté, et lui présenta un plateau d’or sur lequel il y avait un papier plié et fermé d’un fil de soie.
    Le roi prit machinalement le placet, brisa le fil de soie, ouvrit le papier et y jeta un regard. Au même instant, il se dressa tout debout, et les quelques gentilshommes qui se trouvaient près de lui remarquèrent sa soudaine pâleur et ses yeux hagards.
    D’un geste, il les renvoya – et en même temps il froissait le papier dans ses mains agitées de tremblements convulsifs, comme s’il eût redouté que quelqu’un, de loin, pût en reconnaître l’écriture ou en lire quelques fragments.
    François I er suivit des yeux ses courtisans qui sortaient en grande hâte, et quand le dernier eut disparu, quand la porte se fut refermée, quand il eut, tout autour de lui, jeté un regard soupçonneux pour s’assurer qu’il était bien seul, il posa le papier sur une table, le lissa avec la main, se pencha, le relut…
    Et un frisson de terreur le parcourut.
    Il s’écarta, comme s’il eût reculé devant un spectre, et malgré qu’il s’éloignât, ses yeux qu’emplissait l’angoisse du mystère demeuraient rivés à la signature, et la peur, l’ineffable peur des choses d’au-delà, était sur lui et l’oppressait, car cette signature qui flamboyait, qui évoquait tout un enivrant passé de jeunesse et d’amour, qui le faisait grelotter et lui apparaissait surgir du fond de la mort, cette signature c’était :
    AGNÈS DE SENNECOUR.
    Le papier contenait ces quelques mots :
    Roi François,
    Si vous décidez que la question doive être appliquée à Clother, sire de Ponthus, je vous mande qu’il sera nécessaire que vous assistiez en personne à la torture de ce gentilhomme. En priant Dieu qu’il vous inspire, je signe :
    AGNÈS DE SENNECOUR.
    Le roi replia soigneusement le papier et le déposa dans un meuble dont lui seul gardait la clef. Alors, il appela son capitaine des gardes et lui dit qu’il voulait à l’instant même se rendre au Temple. M. de Bervieux, aussitôt, donna les ordres. En quelques instants, l’escorte qui devait accompagner Sa Majesté se

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