Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
Vom Netzwerk:
découvrir des actes de vandalisme. Le vieil homme a regagné ses appartements. Nous devons partir pour la Maison Dorée.
    — Lucius Petronius et moi-même serons ravis de faire une petite promenade au grand air, assurai-je avec un large sourire.
    Læta n’abandonna pas son air inquiet pour autant.
    La Maison Dorée de Néron était reliée au vieux palais des Césars par un jardin qui occupait toute la vallée du Forum. Il en avait confié la réalisation à des maîtres de l’innovation architecturale et de la décoration. J’avais déjà eu l’occasion d’y entrer, mais j’en eus le souffle coupé une seconde fois.
    Pour l’atteindre, nous avions descendu le Palatin en suivant un portique où étaient postés des gardes à intervalles réguliers, puis avions contourné ce qui avait été jusqu’à une date récente le Grand Lac. Vespasien l’avait transformé en amphithéâtre, comme il l’avait promis – amphithéâtre inauguré tout récemment. Le palais voulu par Néron était beaucoup trop opulent pour la nouvelle dynastie flavienne aux goûts bien plus modestes. Mais il était vraiment magnifique et avait coûté tellement d’argent que le démolir serait apparu comme une extravagance plus grande encore que sa construction. Et puis il aurait fallu bâtir une autre résidence impériale alors que Rome était en ruine. Vespasien et ses fils s’y étaient donc installés – du moins pouvaient-ils blâmer leur prédécesseur dément.
    Claudius Læta nous conduisit à travers un labyrinthe de galeries dallées de marbre et richement décorées. J’eus l’impression que nous nous trouvions dans l’aile est du palais – la partie ouest étant réservée aux appartements privés. Læta connaissait parfaitement les lieux, et à chaque point de contrôle les gardes nous autorisaient à poursuivre notre chemin d’un léger signe de tête. Notre marche était rythmée par le mélodieux bruissement des fontaines et des cascades. À un moment, Petronius, qui déambulait en admirant le plafond peint, se cogna à mon dos. Læta nous obligea à presser le pas et tourna soudain à gauche. Nous traversâmes un vaste hall, toujours au pas de charge, puis une deuxième pièce, avant de déboucher dans la fameuse salle à manger octogonale.
    À l’époque de Néron, elle servait de cadre à des orgies. Manque de chance pour Petro et moi, les temps avaient bien changé. Tout ce qu’on allait nous y offrir, c’était une conférence sur le crime organisé.
    L’immense pièce, qui s’ouvrait largement sur l’extérieur, jouissait ainsi d’une grande clarté et d’une vue extraordinaire que nous n’aurions pas le loisir d’admirer. Elle était décorée d’une cascade théâtrale – dont on avait coupé l’eau – et prolongée d’un certain nombre de petites salles fermées par des rideaux qui avaient abrité la pire débauche – mais étaient aujourd’hui condamnées. Au-dessus de nos têtes, le légendaire plafond tournant en ivoire qui laissait choir une pluie de cadeaux sur les heureux invités – hors service, nous n’avions rien à en attendre.
    Nous trouvâmes l’empereur Vespasien et son fils aîné, Titus, assis sur des trônes – j’étais certain que ça allait plaire à Petronius Longus, toujours très sensible au cérémonial. Titus, une version plus jeune et plus agréablement potelée que son père, m’adressa un signe de tête aimable. En retour, je lui montrai poliment mes dents. Des administrateurs à l’air calme et assuré soumettaient à leur approbation des directives urgentes.
    Des officiels se présentèrent presque en même temps que nous. Arrachés à leur déjeuner, nous vîmes arriver le préfet urbain, qui se donnait l’illusion de diriger la cité, et le préfet des vigiles, qui se chargeait de tout le travail. Chacun des deux hommes s’était fait accompagner par une escouade d’assistants divers qui furent dirigés sur une pièce annexe. Pour s’exprimer en leur nom – car comme la plupart des responsables, ils ne tenaient pas à s’encombrer le cerveau de données pratiques –, les préfets avaient en outre invité les sept tribuns des cohortes de vigiles, sans oublier Rubella, l’homme important de la quatrième cohorte, à qui Petronius Longus était censé soumettre tous les problèmes avant de les rendre publics. Rubella tenait à la main un cornet de graines de tournesol où il ne cessait de puiser discrètement. En dépit du mépris que Petro

Weitere Kostenlose Bücher