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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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éduqués, qui viennent de terminer leur dîner et se demandent s’il va pleuvoir le lendemain. Et voilà que j’interviens dans ce charmant tableau, conscient de ma condition inférieure et prêt à en découdre avec quiconque se risquerait à me gratifier d’une mauvaise plaisanterie.
    — Qu’est-ce qu’il a bien pu faire ? demanda Silvia en pouffant par avance.
    — Il avait simplement l’air de vouloir avaler tout le monde, dit posément Helena. On aurait dit que Titan venait juste de lui écraser tous les orteils. J’étais l’invitée de parents adorables qui me gâtaient, et voilà que notre héros débarque, épuisé, renfrogné, apparemment dégoûté d’avance de la mission qu’il avait acceptée.
    Rien de surprenant jusqu’ici.
    — Et il n’a pas hésité à se montrer insolent avec moi.
    — Oh ! la brute épaisse !
    — Insolent au point que j’ai eu envie…
    — De coucher avec moi ? suggérai-je.
    — De te le faire payer ! corrigea Helena Justina.
    Et, au seul souvenir de la scène, son visage s’empourpra.
    Quand je l’avais rencontrée dans l’île Bretagne, je m’étais d’abord trompé à son sujet. Je l’avais jugée prétentieuse, stricte, sans humour, peu charitable et intouchable. Puis, changeant radicalement d’avis, j’étais tombé désespérément amoureux d’elle. Sans entretenir la moindre lueur d’espoir. Si bien que j’avais à peine pu croire à ma chance quand elle avait accepté de venir dans mon lit.
    — Et tu cherchais quoi exactement, Falco ?
    Il était clair que Silvia espérait presque une réponse salace. Or, très sincèrement, j’avais tout de suite désiré qu’Helena devienne ma partenaire pour la vie. Mais pas question d’offrir une telle confidence à la petite femme de Petronius. Pour toute réponse, je tendis la main vers la coupe de fruits et me saisis d’une poire dans laquelle je mordis sauvagement.
    — On ne sait toujours pas de quoi l’empereur vous a chargés, tous les deux !
    Impossible de rebuter la curiosité de Silvia. Si vous ne répondiez pas à une question, elle changeait de sujet et en posait une autre, susceptible de ne pas vous plaire davantage.
    Je vis Petro froncer légèrement les sourcils. Sans avoir encore pu nous concerter pour adopter une version commune de notre mission, nous récusions d’emblée la curiosité des deux femmes.
    — Lequel de vous deux va être le chef dans cette aventure ? demanda Helena Justina.
    Elle avait le chic pour poser des questions embarrassantes !
    — Moi, dit Petro sans l’ombre d’une hésitation.
    — Excuse-moi, le contrai-je, je te rappelle que je travaille en indépendant et que je ne reçois d’ordres de personne.
    J’avais eu l’intention de mettre ce petit détail au point avec lui en tête à tête. Et voilà qu’Helena venait d’aborder un sujet extrêmement délicat.
    — Je suis chargé de cette enquête très spéciale, insista mon ami. Et tu es censé travailler avec moi.
    — Tu oublies quelque chose. C’est Vespasien lui-même qui m’a engagé et il me laisse toujours faire les choses à ma guise.
    — Pas dans mon district.
    — Je n’ai jamais pensé qu’il pourrait y avoir un conflit entre nous, dis-je.
    — Alors, c’est que tu n’as pas vraiment pensé, murmura Helena.
    — Il n’y a pas de conflit, déclara Petro calmement.
    — Ah, non ? Tout est clair, d’après toi ? Ça veut dire que tu as l’intention d’organiser le travail, de donner les ordres et de mener toute l’équipe. Et tu as prévu quoi, pour moi ? Je vais balayer le bureau, peut-être ?
    Il ne put s’empêcher de rire.
    — Ça c’est une idée ! Je suis sûr que tu t’acquitteras très bien de ce genre de boulot.
    — Je sais parfaitement manier un balai, assurai-je bien décidé à ne pas céder d’un pouce.
    — On finira bien par trouver une solution, murmura Petronius d’un ton léger.
    — Oh ! on peut travailler en tandem. On est amis depuis assez longtemps, non ?
    C’était d’ailleurs la raison pour laquelle aucun de nous deux ne pouvait commander l’autre. Helena Justina avait tout de suite cerné le problème.
    — Bien sûr, acquiesça Petro avec un sourire un peu forcé.
    Rien n’était vraiment décidé, mais d’un commun accord, nous évitâmes de creuser la question davantage pour ne pas risquer de déclencher une vraie dispute.

13
    La Cour de la Fontaine, par cette tranquille soirée d’automne, conservait

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