Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
Vom Netzwerk:
même, j’ai aperçu une vieille femme en haillons qui fouinait par là, pas plus tard que cet après-midi.
    Catastrophe ! Il ne manquait plus que nous ayons des clochards comme voisins. Alors que j’accomplissais tant d’efforts pour devenir plus respectable.
    Partout le plâtre s’écaillait, et les cloisons semblaient tenir debout par miracle. À chacun de nos pas précautionneux, les lattes du parquet s’enfonçaient dangereusement sous nos pieds. Les solives devaient être complètement pourries. Et comme c’étaient les solives qui maintenaient en principe la maison debout, la situation était vraiment grave. Toutes les portes intérieures avaient également disparu, ainsi que le plancher dans les autres pièces – comme Lenia me l’avait déjà signalé.
    — Qu’est-ce qu’on aperçoit, là, en bas ?
    — Ma réserve de bois, dit Cassius.
    Exact. On voyait le tas de bûches par les trous du plafond. Nul doute que quand le boulanger se mettait à chauffer son four au milieu de la nuit, le bruit pouvait tenir un régiment en éveil.
    Personne de sensé n’aurait songé à s’installer ici. Pas question de demander un bail à Smaractus pour ce taudis.
    Cassius, sa curiosité satisfaite, décida de regagner sa boutique.
    Une fois au bas de l’escalier, il cria :
    — Y’a ton chien qui t’attend, Falco.
    — C’est pas mon chien. Jette-lui une pierre.
    — C’est une fille.
    — Peut-être, mais elle n’a rien à voir avec moi. J’ai pas l’intention de l’adopter !
    Helena et moi étions trop découragés pour avoir seulement envie de bouger. Elle me regarda. Elle savait exactement pourquoi je cherchais un autre logement, mais à moins d’admettre qu’elle était enceinte, elle ne pouvait pas discuter de mes motivations. Pour une fois, c’était moi qui menais le jeu.
    — Désolé, dis-je.
    — De quoi ? On n’a rien perdu.
    — Cette masure était à louer depuis si longtemps, que je m’étais persuadé que je pourrais l’arracher à Smaractus pour une bouchée de pain.
    — Oh ! je suis certaine qu’il serait ravi de trouver un locataire ! pouffa Helena. D’après toi, on pourrait la réparer ? C’est toi l’expert, Marcus.
    — Par Jupiter ! Le travail ici dépasse de beaucoup mes compétences.
    — Je croyais que tu aimais les défis ?
    — Merci de ta confiance. Mais tout l’immeuble devrait être démoli. Je ne comprends pas pourquoi Cassius reste là. D’après ce que je viens de voir, il risque sa vie tous les jours. À vrai dire, comme beaucoup de gens à Rome.
    — L’avantage, c’est qu’on pourrait avoir du pain frais chaque matin, dit rêveusement Helena. Sans avoir à sortir du lit. Il suffirait de passer le bras à travers le plafond.
    — Pas question d’habiter au-dessus d’une boulangerie. Outre les risques d’incendie…
    — Le four est à l’extérieur de la maison.
    — Peut-être, ma belle, mais tu as pensé aux odeurs ? Celle du pain, c’est parfait, mais ensuite Cassius cuisine l’affreuse bouffe de toute la rue. Des trucs qui baignent dans une sauce immonde. J’aurais dû y penser avant de t’entraîner ici.
    Pendant ma tirade, Helena s’était approchée de la fenêtre et haussée sur la pointe des pieds pour se pencher au-dehors. Elle ne fit aucun commentaire sur ce qu’elle voyait, préférant changer de sujet.
    — Je n’aime pas beaucoup ce malentendu qui s’est glissé entre Petronius et toi.
    — Il n’y a aucun malentendu.
    — Pas encore, mais ça va venir.
    — Je connais Petro depuis très longtemps.
    — Et il y a aussi très longtemps que vous n’avez pas travaillé ensemble. Et à l’époque, vous étiez dans l’armée, et c’était quelqu’un d’autre qui donnait les ordres.
    — J’accepte qu’on me donne des ordres. La preuve : j’ai toujours accepté les tiens.
    Elle laissa échapper un petit rire malicieux. Je la rejoignis à la fenêtre et causai une diversion en faisant semblant de la déséquilibrer. Elle jeta un bras autour de mon cou pour assurer sa stabilité et l’y laissa. Nous examinâmes tous les deux les environs. Ce côté de la Cour de la Fontaine était construit plus bas à flanc de colline. Nous avions d’ici une vue complètement différente sur le voisinage. La papeterie, le barbier, les pompes funèbres, des inventaires en plein air, une colonnade branlante supposée soutenir cinq étages d’appartements identiques, imaginés par un architecte

Weitere Kostenlose Bücher