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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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scepticisme.
    — Donc, son Esculape à la manque lui a annoncé qu’il était condamné et que le seul moyen pour lui de vivre plus longtemps, c’était de se ménager, de mettre de côté tous ses soucis… et de le laisser prendre soin de lui.
    — Une solution coûteuse !
    Je saisissais parfaitement le raisonnement de mon ami.
    — Le remède à sa maladie, poursuivit Petro, c’est apparemment une vie de luxe dans l’oisiveté la plus totale ! J’ai eu la bonne fortune de le rencontrer à un moment où, pas encore remis de l’affreuse nouvelle, il cherchait un moyen de suivre à la lettre les conseils de son médecin. Alors, je l’ai écouté avec compassion. Puis je lui ai fait remarquer qu’il avait passé de nombreuses années à s’éreinter pour Balbinus en prenant tous les risques, tandis que ce bon à rien restait étendu sur un divan de lecture, occupé à compter ses gains. Et avec quel résultat ? Le moment était peut-être venu de solder les comptes, non ? Naturellement, il ne pouvait que tomber d’accord avec moi. L’idée de dépouiller Balbinus et de mener la grande vie sans lever le petit doigt lui a soudain paru lumineuse.
    — Vive la loyauté des voleurs ! m’exclamai-je en riant. Et il s’est déclaré prêt à témoigner ?
    — En échange de la récompense habituelle.
    — Tu as passé un marché avec lui ?
    — Dans le strict respect de la loi, assura Petro. Il a comparu devant Marponius et s’est mis à pousser la chansonnette sans qu’on ait besoin de l’encourager beaucoup. En échange, il aura droit à une portion des biens de Balbinus qui pourront être saisis. Mais il faut qu’il nous aide à mettre la main dessus. Je ne m’inquiète pas pour ça, parce qu’il y va de son intérêt. Ça vaudrait même la peine pour lui d’engager des comptables. Et comme c’est lui qui ramassait une grande partie de l’argent depuis un bon moment, il doit posséder de sérieux tuyaux sur les planques de Balbinus.
    — Ton histoire me plaît, Petro ! assurai-je, sincèrement ravi.
    Nous emplîmes de nouveau nos gobelets.
    — Mais dis-moi, de quoi as-tu réussi à faire accuser Balbinus pour le coincer ?
    — De meurtre. Il fallait au moins ça.
    — Ouais, ou il aurait réussi à s’en tirer une fois encore, convins-je.
    — Avec une amende, tout au plus, renchérit Petro. Et cette crapule peut se permettre de payer une fortune sans en ressentir les effets sur sa trésorerie.
    D’autre part, s’en prendre à Balbinus pour qu’il se retrouve libre peu de temps après aurait placé Petronius lui-même dans une position fort dangereuse. Il était inutile d’aborder ce sujet, car nous en étions douloureusement conscients tous les deux.
    — Alors, dis-moi qui est passé de vie à trépas et comment tu as réussi à coller le meurtre sur le dos de Balbinus. (Je me doutais bien qu’il n’avait pas pris le risque de planter lui-même une dague dans le ventre de quelqu’un.) Éclabousser sa tunique de sang n’a jamais été son style.
    — Encore un hasard heureux, avoua mon ami. Ça s’est passé à l’Académie de Platon, le bordel que tu as mentionné tout à l’heure. Ils se sont spécialisés dans le vol des visiteurs étrangers. C’est ainsi qu’ils ont essayé de gruger un pauvre voyageur venu de Lycie. Tandis qu’une fille lui en donnait pour son argent, il a remarqué que la paillasse bougeait. C’était le complice caché de la fille qui se préparait à le soulager de sa bourse. Au lieu d’aller se plaindre discrètement à la tenancière et de quitter le bordel en acceptant ses excuses, ce fou a serré les poings et déclenché une bagarre. Alors, surpris par l’attaque, le détrousseur l’a poignardé sans réfléchir.
    Je laissai échapper un sifflement.
    — Il faudrait apprendre aux voyageurs à se méfier ! Mais où as-tu été chercher des preuves ? Je suis bien certain que la tenancière a tout nié.
    — Évidemment. Et Lalage n’est pas née de la dernière pluie, tu peux me croire. Je n’aurais jamais réussi à prouver qu’elle mentait – je ne suis même pas sûr que j’aurais osé m’en prendre à elle directement… Mais – merci Jupiter ! – l’Académie de Platon appartient au secteur de la sixième cohorte, qui hérite des emmerdements.
    Je comprenais parfaitement son point de vue. Les péripatéticiennes hantant les alentours du Circus Maximus étaient aussi féroces que des lynx, et la réputation de

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