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Le train de la mort

Le train de la mort

Titel: Le train de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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les deux morts du « wagon infirmerie » La Perraudière-Segelle) soit 483 morts. Ce bilan, confirmé par Robert Mangin qui a additionné les chiffres à la craie portés sur les wagons, l’est également par les « boutades » des convoyeurs qui (au moins à trois reprises) lancent aux responsables de la Croix-Rouge : « Vous aurez cinq cents rations de trop ». Et effectivement, après le départ du train, il restait « en gros » cinq cents rations (procès de Metz). Ce bilan de 483 morts à Sarrebourg paraît donc « raisonnable ». Mais, comme après Sarrebourg, il ne semble pas qu’il y ait eu beaucoup de décès, le total à l’arrivée devrait être proche de 483 (minimum).
    L’idéal, évidemment, aurait été de retrouver la liste originale du départ de Compiègne. Ce document (en un seul exemplaire, dactylographié ou manuscrit selon les pages et abondamment surchargé) n’a été remis que pour quelques jours à la Section politique de l’Administration de Dachau et envoyé par la suite à la Sicherheitpolizei (Police de Sécurité SIPO) de Paris repliée en Wurtemberg. Cette expédition du document original a été effectuée le 9 octobre 1944 (l’envoi semble prouver qu’une enquête était en cours). À la fin de la guerre les archives brûlèrent et la liste de départ fut perdue à tout jamais.
    Comment, dans ces conditions, établir la liste des morts du 2 juillet… ? Peut-être, tout simplement en consultant le livre des morts de Dachau. J’ai compulsé le registre original. Il ne porte en date du 5 juillet qu’un seul nom de mort : Franz Ryz (il était au camp depuis plus d’un an). Les corps retirés du Train de la Mort sont donc passés directement par le Crématoire sans avoir été enregistrés.
    Depuis 1945, au ministère français des Anciens Combattants, Pierre Garban et une équipe d’enquêteurs reconstituaient les archives des camps de concentration et en particulier les listes nominatives. Ils devaient réussir dans cette recherche « impossible » à 99 %. Le Train de la Mort leur posa de nombreux problèmes et fut l’objet d’une étude particulière. Étude incomplète mais intéressante.
    En reprenant le livre matriculaire des entrées à Compiègne et en le complétant par les différents documents du camp (listes d’appels, de coiffeur, d’infirmerie, de corvées, de transferts, de départs partiels, etc.) cette équipe reconstitua pratiquement l’ensemble nominatif des internés de Royallieu. Sur le livre matriculaire, plus ou moins bien tenu suivant les périodes par les secrétaires prisonniers, figurent en général : le nom de l’interné, son prénom, son block d’affectation suivi de l’initiale du camp A, B ou C, sa date de naissance et sa date de départ en convoi. Pour plusieurs centaines de prisonniers, ces colonnes comportent des blancs. Ces blancs furent partiellement complétés par les autres listes du camp et en particulier celles des appels. Après plusieurs mois de compilation méthodique, de recoupements, de lecture à la loupe, M. Garban dressait une liste alphabétique (qui n’a jamais été publiée) de 464 morts.
    En 1969, M. Garban me conseilla de reprendre son travail : « incomplet certes, mais qui ne devait pas être trop éloigné de la vérité ». Je ne me doutais pas, en acceptant, que cet essai de reconstitution allait me demander un an et mobiliser sur ce dossier quatre personnes.
    Cependant, avant de commencer cet « essai » j’avais en ma possession un « bilan » me semblait-il, le plus proche possible de la réalité. L’enquête ouverte pour retrouver témoins et témoignages m’avait permis de recueillir plus de cent soixante manuscrits inédits rédigés par des « voyageurs » du Train de la Mort. C’était là une source d’information irremplaçable, qu’aucun chercheur n’avait possédée avant moi. Ces rescapés me citaient au moins mille noms de survivants à l’arrivée ou de morts pendant le parcours. Ces 161 « voyageurs » se répartissaient dans l’ensemble du convoi et j’avais ainsi un « échantillonnage » suffisant pour chaque wagon. Ces 161 déportés m’apportaient le nombre exact de morts de leur wagon (dans tous les wagons, on a compté les morts plusieurs fois en route). Il suffisait d’additionner wagon par wagon.
    1) Wagon métallique d’André Gonzales : un seul survivant vivant à l’arrivée : 99 morts.
    2) Wagon Rohmer (d’après sept

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