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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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de balles – et qui ne reprendrait pas la route de sitôt.
    Je fis ronfler le moteur du quad et fonçai vers les écuries. Munro roulait à ma hauteur, maintenant.
    En doublant les écuries, nous vîmes le nuage de poussière soulevé par la Jeep. Navarro venait de disparaître derrière l’épais bouquet d’arbres qui marquait la limite de l’enceinte.
    La route traversait la lourde végétation qui laissait à peine passer la lumière. Dans une quasi-obscurité, nous serpentions sur des corniches en zigzag. Quelques minutes plus tard, nous débouchâmes sur une clairière inondée de soleil. Je freinai brutalement.
    Trois routes partaient de là, dans trois directions différentes.
    Je n’avais aucun moyen de savoir laquelle des trois Navarro avait prise.

67
    Je coupai mon moteur et fis signe à Munro de m’imiter – je me disais que nous pourrions entendre la Jeep et connaître ainsi la direction qu’elle avait prise –, mais il n’en fit rien. J’allais lui demander ce qu’il foutait, quand il sortit un appareil de la poche de cuisse de son battle-dress noir. Il ouvrit l’étui de plastique et regarda l’écran. Je me demandais toujours comment il était parvenu à nous retrouver. Clairement, Munro lisait dans mes pensées.
    — Predator, fit-il en montrant le ciel.
    Il se concentra sur son écran.
    Je levai les yeux vers le ciel d’un bleu féerique. Je ne voyais aucun drone.
    — Un des nôtres ? demandai-je.
    — Oh, ce ne sont pas les federales , c’est sûr, fit-il sans lever les yeux de son écran.
    — Vous nous avez tracés ? Depuis quand ? Pourquoi vous ne nous avez pas récupérés avant que nous quittions le sol américain ?
    Il me jeta un regard puant le mépris.
    — Nous ne savions pas si Navarro était là. Quel est le problème ? Tu es toujours en un seul morceau, non ?
    — Hé, ducon ! Navarro a enlevé Alex.
    Haussant les épaules, il fourra l’appareil dans sa poche.
    — Par là.
    Il désigna la route de gauche, qui semblait quitter le plateau pour plonger vers un niveau inférieur.
    J’avançai mon quad et lui coupai la route. Je lui jetai un regard mauvais.
    — Alex est la priorité absolue, quoi qu’il arrive.
    Il leva les mains, dans un geste de feinte soumission.
    — Absolument.
    Je ne le croyais pas, et ça devait se voir.
    — Quoi-qu’il-arrive.
    — D’accord, mon pote ! protesta-t-il.
    Je n’étais toujours pas convaincu, mais il me faudrait faire avec.
    Je mis les gaz et repartis en trombe, Munro dans mon sillage.
    La route se mit à descendre et se transforma en une piste de terre si étroite qu’il nous était impossible de rouler de front. Elle était à peine assez large pour laisser le passage à une Jeep. Mais la nuée d’oiseaux qui venait de s’envoler, huit cents mètres devant nous, semblait confirmer que Navarro n’était pas loin.
    Nous suivîmes la piste jusqu’à la fin des arbres, et nous retrouvâmes à découvert. Avec une idée plus précise des lieux, je compris que la piste que nous avions empruntée longeait le bord d’un large ravin. Devant nous, elle formait une épingle à cheveux au pied d’une muraille rocheuse qui fermait le ravin à l’autre bout.
    Après avoir négocié le tournant à cent quatre-vingts degrés, nous fûmes récompensés par un panorama donnant sur toute la longueur de la vallée, totalement ouverte à l’autre bout, même si le ravin se rétrécissait avant d’y arriver. Visiblement, c’était l’objectif de Navarro, et l’endroit parfait pour se faire évacuer par hélico. Isolé et totalement indécelable, le ravin étoufferait le bruit du rotor, et il était sûrement invisible des airs grâce au couvert de la jungle environnante.
    Je vis en effet un hélico au sol, rotor en mouvement, dans un espace découvert tout au fond de la ravine. La Jeep fonçait vers lui, hors d’atteinte.
    Fou de rage, j’actionnai au maximum la poignée des gaz. Mon moteur rugit tandis que je dévalais la piste, tirant du quad tout ce qui était possible, dérapant dans les virages à la limite de chavirer, le corps penché à l’extérieur pour faire contrepoids, le cœur battant à tout rompre…
    J’arrivai dans la clairière, droit sur l’hélico, au moment où Navarro et ses deux hommes de main quittaient la Jeep en se bousculant. Navarro tenait Alex. On m’avait vu, bien sûr. Navarro entraîna Alex vers l’hélico, tandis que les pistoleros se positionnaient devant le véhicule, leurs armes pointées

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