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L'épopée d'amour

Titel: L'épopée d'amour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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occasions où vous pourriez vous trouver… Vous voyez, monsieur, qu’en accourant à votre aide, je n’ai fait en somme qu’obéir à ma reine, à qui je dois ma vie et mon sang, si elle en a besoin… elle ou ceux qu’elle aime !…
    – La reine a dit cela ! s’écria Marillac d’une voix altérée.
    – Ce sont ses augustes paroles que j’ai l’honneur de vous répéter, monsieur le comte. Aussi, tout en acceptant le rendez-vous que vous me faites l’honneur de me donner, je vous prie de me tenir pour votre très dévoué.
    Maurevert, après s’être incliné, fit un pas pour se retirer.
    – Attendez, monsieur ! dit Marillac.
    Sombre, bouleversé, la voix tremblante, malgré tous ses efforts, Marillac reprit :
    – Monsieur, les paroles que vous prêtez à Sa Majesté ont pour moi une importance de vie ou de mort. Me jurez-vous que la reine s’est bien exprimée ainsi en parlant de moi ?
    – Je vous le jure, dit Maurevert avec une évidente sincérité. Je dois même ajouter que si les paroles de la reine étaient affectueuses, le ton l’était plus encore. Ce n’est un secret pour personne, monsieur le comte, que vous êtes fort avant dans les faveurs de Sa Majesté, et qu’elle vous destine un haut commandement dans l’armée que M. l’amiral va conduire aux Pays-Bas.
    Un soupir qui ressemblait à un rugissement, gonfla la poitrine de Marillac.
    – Ma mère ! ma mère ! balbutia-t-il au fond de lui-même. Serait-ce donc vrai ? Me serais-je donc trompé ?… Monsieur de Maurevert, reprit-il tout haut, je regrette de vous avoir mal accueilli.
    – Tout le monde s’y fut trompé, monsieur le comte ! dit Maurevert avec un sourire.
    – Adieu donc et merci. Veuillez, je vous prie, me conduire à M. de Pardaillan, afin que nous partions ensemble.
    – M. de Pardaillan ?
    –Oui. Qu’y a-t-il là qui vous étonne ?
    – Monsieur le comte, je vous le répète : vous êtes libre. Mais quant à M. de Pardaillan, c’est autre chose, vu que M. de Pardaillan est rebelle, accusé de lèse-majesté et que c’est mon devoir de l’arrêter.
    – Vous l’arrêtez ?
    – C’est fait.
    – De quel droit ? Etes-vous donc officier des gardes ?
    – Non, monsieur. J’ai simplement reçu un ordre d’avoir à me saisir de la personne de M. de Pardaillan, et j’étais justement à sa recherche quand j’ai eu l’honneur de vous rencontrer.
    – Un ordre ! gronda Marillac. De qui ?
    – De la reine mère !
    Sur ce mot, Maurevert saluant une dernière fois le comte, sortit, laissant la porte ouverte. Marillac demeura un moment tout étourdi. Mais bientôt, se frappant le front, il murmura :
    – Cette fois, je vais voir quelle peut être l’affection de la reine pour moi !… car je vais lui demander la vie et la liberté d’un homme qui l’a cruellement offensée…
    Marillac sortit de la cellule, et se trouva dans un couloir en présence d’un moine qui le salua et lui dit :
    – Monsieur le comte, je suis chargé de vous faire sortir du couvent par une porte de derrière.
    – Pourquoi pas par la grande porte ?
    – Ecoutez, monsieur, fit le moine en souriant.
    Marillac écouta. Au loin, vers la rue, il entendit une rumeur furieuse.
    – Cela, reprit le moine, c’est la voix du peuple qui réclame sa victime. Et sa victime, c’est vous. Mais nous savons trop quelle serait la douleur de notre grande reine, s’il vous arrivait malheur… Venez donc, monsieur.
    Marillac, sans plus d’observations, suivit le moine, qui le conduisit jusqu’à une petite porte donnant sur une ruelle solitaire.
    Le comte prit aussitôt le chemin du Louvre.
    q

Chapitre 14 LE TEMPLE
    S i vite que Marillac eût pris sa course vers le Louvre, Maurevert y arriva avant lui. En effet, Maurevert était poussé par la haine, tandis que Marillac l’était par l’amitié. Les ailes de la haine sont plus rapides que celles de l’amitié.
    Il paraît que Maurevert était attendu avec impatience dans cette partie du Louvre où se trouvaient les appartements de la reine mère. Car à peine le capitaine des gardes Nancey, l’eut-il aperçu, qu’il lui fit signe de le suivre et, le conduisant par un couloir privé, l’introduisit dans une antichambre où se trouvait la suivante florentine Paola, laquelle, à son tour, l’introduisit aussitôt dans le fameux oratoire.
    Catherine de Médicis était là, écrivant fiévreusement ; elle avait devant elle un monceau de lettres déjà terminées et elle venait

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