Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

L'épopée d'amour

Titel: L'épopée d'amour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
le savoir.
    – Et vous désirez que j’y assiste ?
    – Mon bonheur ne serait pas complet si vous n’étiez là.
    – Bon. Comment et à quelle heure entrerai-je dans l’église ?
    – Trouvez-vous à onze heures à la petite porte qui donne sur le cloître… mais soyez seul.
    – Très bien, mon cher comte !…
    Et le chevalier songea :
    « J’y serai avec quelques bonnes épées que je connais. Car je veux donner mon âme au diable si la douce Catherine ne cherche pas à faire assassiner son fils !… »
    – Sortons, voulez-vous ? reprit Marillac. Je veux passer avec vous cette fin de journée. Nous entrerons en quelque guinguette du bord de l’eau, et nous viderons bouteille…
    – Je ne demande pas mieux, car moi-même, je ne serais pas fâché de voir un peu ce qui se passe dans Paris. Avez-vous remarqué, mon cher comte, comme Paris a l’air fiévreux… on dirait que quelque orage se prépare, sinon dans le ciel, du moins sur terre…
    – Non, je n’ai pas remarqué, mon ami. Que voulez-vous ? le bonheur est égoïste… mais une chose que je remarque parfaitement, c’est que vous, si gai tous ces jours-ci, vous êtes triste…
    – Triste ? Non pas… mais inquiet.
    Les deux amis étaient dehors. Il faisait un beau soleil, et, comme le gros de la chaleur était passé, la rue était pleine de gens endimanchés…
    – Et le sujet de cette inquiétude ? demanda Marillac en prenant le bras du chevalier.
    – Voici. Mon père a disparu depuis trois jours et je crains qu’il ne se soit jeté en quelque périlleuse aventure.
    – Quoi ? Vous n’en avez aucune nouvelle ?
    – Aucune. Mercredi soir, il est sorti de l’hôtel de Montmorency en disant au suisse que s’il n’était pas rentré au matin, c’est qu’il aurait entrepris un voyage. Quel peut-être ce voyage ? Et comment a-t-il pu sortir de Paris ? Je connais mon père, je sais son esprit entreprenant, et je le crois capable d’avoir franchi quelque porte, du moment qu’il était seul. Mais où peut-il être allé ?…
    – C’est un homme d’une rare prudence et, sans aucun doute, vous avez tort de vous inquiéter.
    – Je le sais. Aussi ne suis-je pas trop inquiet pour lui. Et d’ailleurs, s’il y eût eu un danger immédiat, il m’eût prévenu. Seulement, pendant qu’il travaillait de son côté, je travaillais du mien et son absence peut compromettre la réussite de mon plan.
    – Voyons votre plan, fit Marillac.
    – Je suis arrivé à séduire un sergent qui doit être de garde à la porte Saint-Denis mardi prochain. Il m’a promis de ne défendre que mollement le passage, pourvu que j’attaque avec vigueur. En outre, il s’arrangera pour que le pont-levis soit baissé au moment où je l’attaquerai… Je compte sur vous, mon cher ami.
    – Très bien. Mardi, quelle heure ?
    – Mais vers les sept heures du soir. Il y aura une voiture dans laquelle seront Loïse et sa mère, ainsi que le maréchal de qui j’ai pu obtenir qu’il ne se montrât pas. Nous serons une vingtaine…
    – Bon. Je vous promets de vous en amener autant.
    – Ah ! si mon père était là !…
    – Il sera rentré d’ici mardi, sans doute… Mais que veut tout ce monde ?…
    – Ma foi, dit le chevalier, les voilà qui se mettent à genoux ! …Avançons.
    – Vous ne craignez pas d’être reconnu ?
    – Bah ! par qui donc ?
    – En voilà deux ! hurla à ce moment une voix qui fit tressaillir le chevalier.
    Marillac et Pardaillan, tout en devisant, s’étaient heurtés à une foule qui entourait quelque chose devant la porte d’un couvent. Et cette foule criait :
    – Miracle ! Noël !…
    Les deux jeunes gens qui avaient continué à avancer jusqu’au moment où ils se trouvèrent devant la porte du couvent, au milieu de gens dont les uns entonnaient des cantiques, dont les autres, comme en délire, s’embrassaient sans se connaître, faisaient des signes de croix et se frappaient la poitrine. Puis tout ce peuple était tombé à genoux, tandis que Marillac et Pardaillan demeuraient debout.
    Et comme les miracles de la chaudière étaient toujours un ordre du ciel d’avoir à occire quelques hérétiques, la foule, tout en s’agenouillant, clama d’une voix le cri qu’elle croyait être le plus agréable à tous les saints du paradis :
    – Mort aux huguenots !…
    C’est à ce moment que la voix en question cria :
    – En voilà deux !…
    Pardaillan reconnut aussitôt Maurevert qui le désignait

Weitere Kostenlose Bücher