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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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en ce moment près de Sa Majesté pour des affaires importantes. À ces mots, il monta l’escalier pour rentrer au palais, ajoutant, par manière de résumé : – George Heriot est un trop vieux coq pour se laisser prendre avec du son.
    Richie resta pétrifié quand il le vit rentrer dans le palais ; et qu’il se trouva, comme il le croyait, pris au piège. – Peste soit de toi ! dit-il entre ses dents, vieux et rusé pince-maille ; parce que tu es honnête toi-même, faut-il que tu agisses avec tous les autres comme s’ils étaient des fripons ? mais que le diable m’emporte si je me tiens pour battu. – Que Dieu nous protège ! Voici Laurie Linklater qui vient de ce côté, et il va venir me demander des nouvelles de la pétition. Par saint André je ne l’attendrai pas.
    À ces mots, et en changeant la démarche altière avec laquelle il était entré le matin dans l’enceinte du palais contre une tournure gauche et embarrassée, il retourna rejoindre sa barque, qui était à l’attendre, avec une vitesse qui, pour me servir de la phrase usitée en pareille occasion, ressemblait beaucoup à une fuite.

CHAPITRE XXXII.
    BENDICT. « Ceci ne ressemble guère à une noce. »
    SHAKSPEARE . Beaucoup de bruit pour rien.
     
    Maître George Heriot ne fut pas plus tôt de retour dans l’appartement du roi, que Jacques demanda à Maxwell si le comte de Huntinglen était dans l’antichambre, et, sur la réponse affirmative qu’il en reçut, il ordonna qu’on l’introduisît. Après que le vieux lord écossais eut présenté son hommage dans les formes d’usage, le roi lui présenta sa main à baiser, et commença ensuite à lui parler d’un ton grave et sérieux.
    – Nous avons dit à Votre Seigneurie, dans notre lettre confidentielle de ce matin, écrite de notre propre main, et qui prouve que nous n’avons ni méconnu ni oublié ses fidèles services, que nous aurions à lui faire une communication qui exigerait de sa part de la patience et du courage, et nous l’exhortions en conséquence à lire quelques-uns des passages les plus pathétiques de Sénèque et de Boëtius, de Consolatione, de peur que la charge, comme on dit, ne fasse plier le cheval – Nous vous recommandons cela d’après notre propre expérience,
    Non ignara mali, miseris sucurrere disco {124} ,
    dit la reine de Carthage, et je pourrais dire pour mon propre compte, non ignarus ; mais le changement du genre serait contraire à la prosodie, à laquelle nos sujets du midi sont attachés. Ainsi, lord Huntinglen, j’espère que vous avez agi d’après notre conseil, et que vous vous êtes muni de patience avant d’en avoir besoin. – Venienti occurrite morbo {125} . – Préparez le remède avant que la maladie ne vous surprenne.
    – N’en déplaise à Votre Majesté, répondit lord Huntinglen, je suis plutôt un vieux soldat qu’un savant ; – et, si mon naturel endurci ne peut me soutenir dans quelque calamité, j’espère obtenir grace en cherchant à mettre à profit un texte de l’Écriture.
    – Oui-dà ! voulez-vous faire des citations ? dit le roi. La Bible, mon ami, ajouta-t-il en portant la main à son chapeau, est en effet principium et fons {126} . Mais c’est dommage que Votre Seigneurie ne puisse la lire dans l’original. Quoique nous ayons nous-même favorisé la traduction de cet ouvrage, – car vous pouvez lire, au commencement de chaque Bible, que lorsqu’on crut voir quelques nuages sombres et épais obscurcir la contrée, après la disparition de cet astre brillant, la reine Élisabeth, notre apparition, comme celle du soleil au milieu de sa carrière, chassa aussitôt ces brouillards dont je viens de parler ; – quoique, dis-je, comme cela y est mentionné, nous ayons encouragé la prédication de l’Évangile, et particulièrement la traduction des Écritures des langues originales et sacrées, néanmoins nous convenons nous-même que nous trouvons du plaisir à les consulter dans le texte hébreu, plaisir que nous ne trouvons même pas dans la version latine des Septante, et encore moins dans la traduction anglaise.
    – Avec la permission de Votre Majesté, dit lord Huntinglen, si, pour me communiquer les mauvaises nouvelles dont elle me menace dans la lettre qu’elle m’a fait l’honneur de m’écrire, elle attend que je sois en état de lire l’hébreu comme elle-même, je crains de mourir sans connaître le malheur qui est arrivé ou qui est au moment d’arriver à ma

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