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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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yeux, et s’écriant : – Fin renard, sors de ta tanière ! il fit sortir de derrière la tapisserie le corps allongé de Richie Moniplies, qui riait encore avec une gaieté plus immodérée que ne l’avait jamais fait aucune commère de son pays un jour de baptême. – Taisez-vous, drôle, taisez-vous ; vous n’avez pas besoin d’approcher davantage, comme un cheval de sa mesure d’avoine, quoique ce soit une fort bonne plaisanterie, et que nous l’ayons imaginée nous-même. Il me semble voir encore Geordie Tin-tin qui se croit plus sage que tout le monde. – Je le vois encore, ha ! ha ! ha ! comme Euclio dans Plaute, qui se tourmentait pour retrouver ce qui était auprès de lui :
    Perii, interii, oceidi. – Quò curram ? quò non eurram ? –
    Tene, tene. – Quem ? quis ? Nescio : – nihil video {122} .
    Ah ! Geordie, vous, avez l’œil fin pour vous connaître à l’or, à l’argent, aux pierreries, aux rubis et autres choses semblables ; mais vous ne savez pas les découvrir quand ils sont perdus. Oui, oui, regardez-les, regardez-les bien, ils sont en bon état, et il n’en manque pas un ; ce sont bien là tous les mêmes, on n’en a pas glissé un faux parmi eux.
    Lorsque sa première surprise fut passée, George Heriot était un trop vieux courtisan pour interrompre le triomphe imaginaire du roi, quoiqu’il lançât un regard de mécontentement sur l’honnête Richie, qui continuait ses éclats de rire. Il examina tranquillement les pierres, et les trouvant toutes intactes, il félicita franchement et sincèrement le roi d’avoir retrouvé un trésor qui n’aurait pu être perdu sans quelque déshonneur pour la couronne, demanda à qui il devait payer les sommes pour lesquelles il avait été engagé, et annonça que l’argent était prêt.
    – Vous êtes diablement pressé, Geordie, dit le roi, quand il s’agit de payer ! Pourquoi tant se dépêcher ? Les joyaux ont été rapportés par un de nos braves et honnêtes compatriotes : le voilà. Et qui sait s’il a besoin d’avoir l’argent en main, ou s’il n’aimerait pas autant un bon sur notre trésor à six mois de date ? Vous savez que notre échiquier est mal garni maintenant, et vous criez de payer, de payer, comme si nous avions toutes les mines d’Ophir.
    – N’en déplaise à Votre Majesté, dit Heriot, si cet homme a réellement droit à cet argent, il est libre d’accorder du temps pour le paiement, si bon lui semble. Mais, quand je me rappelle la manière dont je le vis la première fois, avec son manteau déchiré et sa tête fracassée, j’ai peine à concevoir cela. – N’êtes-vous pas Richie Moniplies, avec la permission du roi ?
    – Justement, maître Heriot, de l’ancienne et honorable maison de Castle-Collop, près du West-Port d’Édimbourg, répondit Richie.
    – Avec la permission de Votre Majesté, c’est un pauvre domestique, dit Heriot ; cet argent ne peut lui appartenir honorablement.
    – Pourquoi pas ? dit le roi ; voudriez-vous que nul autre que vous ne pût gravir la montagne, Geordie ? Votre manteau était assez mince quand vous êtes venu ici, quoique vous l’ayez bien garni et embelli depuis. Et, quant aux domestiques, il y a plus d’un bas rouge qui a passé la Tweed avec la besace de son maître sur les épaules, et qui maintenant la traverse avec six laquais derrière lui. Voilà l’homme lui-même ; interrogez-le, Geordie.
    – Je ne sais trop si l’on peut s’en rapporter à son témoignage, répondit le prudent citadin.
    – Fi donc ! fi donc ! dit le roi ; vous êtes trop scrupuleux. Les fripons de braconniers ont un proverbe : Non est inquirendum undè venit LA VENAISON {123} . Celui qui porte les marchandises a sûrement le droit de demander l’argent. Écoutez-moi l’ami : dites la vérité, et faites honte au diable. Avez-vous plein pouvoir pour toucher le remboursement ? Pouvez-vous accorder un délai de paiement, oui ou non ? Parlez enfin.
    – J’ai tout pouvoir, si Votre Gracieuse Majesté me permet de le dire, répondit Richie Moniplies ; et je consens de tout mon cœur à souscrire aux arrangemens qu’il plaira à Votre Majesté de prendre au sujet du remboursement, dans l’espoir que Votre Très-Gracieuse Majesté voudra bien m’accorder une légère faveur.
    – Oui-dà, mon brave, dit le roi ; en êtes-vous déjà là ? je me doutais que vous feriez comme tous les autres. On dirait que la vie et les biens de nos

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