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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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faveur pour lui.
    – Bien, milord ; vous pouvez y compter ; et si Votre Seigneurie, ajouta le monarque, peut nous dire ce qui pourrait lui être agréable…
    – La précieuse amitié de Votre Majesté, dit lord Huntinglen, m’a déjà procuré toutes les consolations que je pouvais espérer sur la terre ; j’attends le reste du roi des rois.
    – Je l’implore pour vous, mon vieux et fidèle serviteur, dit Jacques avec émotion.
    Lorsque le comte se fut retiré, le roi resta quelque temps absorbé dans ses pensées, et dit ensuite à Heriot : – Geordie Tin-tin, vous connaissez depuis trente ans tous les secrets de notre cour, quoiqu’en homme sage vous entendiez tout, voyiez tout, et ne disiez rien ; maintenant il y a une chose que je voudrais savoir, par manière d’observation philosophique. Avez-vous jamais entendu parler de feu lady Huntinglen, l’épouse de ce noble comte ? On dit qu’elle n’a pas toujours marché droit dans son pèlerinage sur cette terre, c’est-à-dire qu’elle glissait quelquefois, laissait tomber sa jarretière, ou autres choses semblables ; vous m’entendez ?
    – Sur mon honneur, dit George Heriot, un peu surpris de la question, je n’ai jamais entendu dire qu’elle ait donné lieu au moindre soupçon. C’était une femme estimable, très-circonspecte dans sa conduite, et qui vivait dans une grande union avec son époux ; seulement la bonne comtesse, un peu trop attachée à la secte des puritains, était plus souvent avec les ministres que ne l’aurait voulu lord Huntinglen, qui, comme le sait très-bien Votre Majesté, est un homme de la vieille roche, aimant à boire et à jurer.
    – Oh ! Geordie, s’écria le roi, ce sont des faiblesses de vieillard dont nous ne répondons pas que nous soyons nous-même tout-à-fait exempt. Mais le monde devient de plus en plus mauvais, Geordie. Les jeunes gens de ce siècle peuvent bien dire avec le poète :
    Ætas parentum, pejor avis, tulit
    Nos nequiores {129} …
    Ce Dalgarno ne boit ni ne jure autant que son père ; mais c’est un débauché, Geordie, et il manque à sa parole et à son serment. Quant à ce que vous dites de la dame et des ministres, nous sommes tous des êtres sujets à erreur, prêtres et rois aussi-bien que d’autres ; et qui sait si cela ne peut rendre raison de la différence qu’il y a entre ce Dalgarno et son père ? Le comte est l’honneur même, et ne s’occupe pas plus des misères du monde qu’un noble chien de chasse ne s’amuse à poursuivre un vil animal ; mais, quant à son fils, on aurait dit qu’il allait nous faire tous sauter, – nous, Steenie, Bambin Charles, et notre conseil, jusqu’au moment où il a entendu parler d’argent. Mais alors, par ma couronne royale ! il s’est mis à sauter comme un coq sur du fumier. Il y a entre le père et le fils des différences qu’il serait difficile d’expliquer dans un sens naturel, suivant Battista Porta, Michaël Scott de Secretis, et autres. Ah ! Geordie Tin-tin, si le tintamarre de vos chaudrons, de vos pots, de vos casseroles, et autres ustensiles de toute sorte de métaux, ne vous avait pas tiré toute votre grammaire hors de la tête, j’aurais traité plus longuement cette matière avec vous.
    Heriot était trop franc pour exprimer beaucoup de regrets en cette occasion sur la perte de ses connaissances en grammaire ; mais après avoir insinué qu’il avait bien vu des hommes dont la tête ne pouvait remplir le bonnet de leur père, quoique aucun n’eût été soupçonné de porter leur bonnet de nuit, il demanda si lord Dalgarno avait consenti à faire justice à lady Hermione.
    – Ma foi, dit le roi, je ne doute guère qu’il n’y consente ; je lui ai donné l’état de la fortune de cette dame que vous nous avez remis dans le conseil, et nous lui avons accordé une demi-heure pour y réfléchir. C’est le meilleur argument pour le ramener à la raison. J’ai laissé Bambin Charles et Steenie lui exposer la nature de ses devoirs ; et s’il peut résister à faire ce qu’ils lui demandent, je voudrais bien qu’il m’en apprît le moyen. Oh ! Geordie, Geordie Tin-tin, c’était une belle chose d’entendre Bambin Charles discourant sur le crime de la dissimulation, et Steenie raisonnant sur la turpitude de l’incontinence !
    – J’ai peur, dit George Heriot avec plus de vivacité que de prudence, qu’on ne puisse citer à ce sujet le vieux proverbe de Satan gourmandant le

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