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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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secours, et, comme la présence d’esprit n’était pas son fort, il allait et venait dans son cabinet en s’écriant : – Mon ancien et bien-aimé serviteur, – qui as sauvé notre personne sacrée ! Væ atque dolor ! Milord de Huntinglen, remettez-vous, – remettez-vous, remettez-vous, mon ami, et votre fils épousera la reine de Saba, s’il le veut.
    Pendant ce temps Maxwell et Heriot avaient relevé le vieillard, et l’avaient placé sur une chaise, tandis que le roi, voyant qu’il commençait à revenir à lui, continua à répéter ses consolations avec plus de mesure.
    – Levez la tête, levez la tête, et écoutez votre prince, votre compatriote, votre ami. S’il y a de la honte, ce n’est pas sans profit. Il y a de l’or pour dorer la pilule. C’est une bonne compensation, et la famille n’est pas mauvaise ; si elle s’est mal conduite, c’est la faute de votre fils, et il peut encore en faire une honnête femme. Ces paroles, quelque sages qu’elles fussent dans la manière ordinaire de raisonner, ne servirent nullement à consoler lord Huntinglen, si même il les comprit entièrement ; mais l’émotion et le bon cœur de son vieux roi, dont les paroles commencèrent à être interrompues par des pleurs, produisirent un effet plus prompt. De grosses larmes s’échappèrent malgré lui de ses yeux, tandis qu’il baisait les mains de son maître, qui, pleurant avec moins de dignité et de contrainte, les lui abandonna, d’abord l’une après l’autre, et ensuite toutes les deux à la fois, jusqu’à ce qu’enfin, les sentimens de l’homme prenant tout-à-fait le dessus sur la dignité du souverain, il serra les mains de lord Huntinglen avec l’expression d’une franche amitié, comme s’il eût été son égal.
    –  Compone lacrymas ; prenez patience, mon ami, prenez patience, dit Jacques ; – qu’ils aillent tous au diable, le conseil, Bambin Charles, et Steenie. – Il ne l’épousera pas, puisque cela vous est si pénible.
    – Il l’épousera, de par Dieu, répondit le comte en se relevant, en s’essuyant les yeux et en cherchant à se remettre. J’en demande pardon à Votre Majesté ; mais il l’épousera, avec son déshonneur pour dot, fût-elle la plus franche courtisane de toute l’Espagne. S’il a donné sa parole, il faut bien qu’il la tienne, quand même ce serait la plus vile créature du monde. Il le fera, ou je lui arracherai moi-même la vie que je lui ai donnée. S’il a pu s’abaisser jusqu’à employer une ruse aussi vile, serait-ce même pour abuser l’infamie, hé bien ! qu’il épouse l’infamie.
    – Non, non ! continua le monarque, le mal n’est pas si grand. Steenie lui-même n’a jamais pensé qu’elle fût une coureuse des rues, même quand il en avait la plus mauvaise idée.
    – Si cela peut achever de consoler lord Huntinglen, dit le citadin, je puis lui certifier que cette dame est d’une bonne naissance, et qu’elle jouit d’une réputation parfaite et sans tache.
    – J’en suis fâché, dit lord Huntinglen ; – puis s’arrêtant, il ajouta : Dieu veuille me pardonner d’être ingrat à de telles consolations. Mais je serais presque fâché qu’elle fût comme vous la représentez ; c’est plus que ne mérite l’infâme : être condamné à épouser beauté, innocence et naissance honorable !
    – Oui, et fortune, milord, ajouta le roi : c’est une punition plus douce que sa perfidie ne le méritait.
    – Il y a long-temps, dit le père affligé, que je me suis aperçu de son égoïsme et de la dureté de son cœur ; mais être menteur et parjure ! – je n’avais jamais craint qu’une semblable tache déshonorât ma race. – Je ne le reverrai plus.
    – Bah ! bah ! milord, dit le roi, il faut le tancer d’importance. Je conviens que vous auriez raison de lui parler plus tôt comme Demeas que comme Mitio, vi nempè et via pervulgatâ patrum {128}  ; mais quant à ne plus le voir, votre fils unique, c’est tout-à-fait hors de raison. Je vous le dis, mon cher (mais je ne voudrais pas pour tout au monde que Bambin Charles m’entendît), le mien pourrait conter des balivernes à la moitié des filles de Londres avant que je pusse prendre sur moi de parler aussi durement que vous l’avez fait de votre diable de Dalgarno.
    – Je prie Votre Majesté de permettre que je me retire, dit lord Huntinglen, et de décider la chose suivant sa conscience et la justice, car je ne désire aucune

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