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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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massifs
glaciers du nord. Sur la vaste étendue des steppes, quelques sapins, quelques
bouleaux tordus et rabougris se blottissaient au long des cours d’eau, afin d’y
puiser l’humidité qu’absorbaient les vents desséchants. Près de la rivière,
roseaux et massettes étaient encore verts, en dépit d’une bise qui faisait
crépiter les branches dénudées des arbres à feuilles caduques.
    Latie traînait un peu les pieds. Elle lançait de temps à autre
un coup d’œil vers les chevaux et vers l’étrangère. Mais quand plusieurs autres
personnes apparurent, après un coude de la rivière, elle s’élança : elle
voulait être la première à annoncer l’arrivée de visiteurs. A ses cris, les
gens se retournèrent et restèrent bouche bée.
    D’autres émergeaient de ce qui apparut aux yeux d’Ayla comme un
grand trou ouvert dans la berge de la rivière. Une grotte, peut-être, mais
comme elle n’en avait encore jamais vu. Elle semblait émerger de la pente qui
descendait vers l’eau, mais sans rien emprunter aux lignes naturelles du rocher
ni de la terre. De l’herbe poussait sur son toit, mais l’entrée avait une forme
trop régulière qui faisait une étrange impression : c’était une voûte
parfaitement symétrique.
    Soudain, au plus profond d’elle-même, une idée frappa la jeune
femme. Ce n’était pas une grotte, et ces gens n’étaient pas le Clan ! Ils
ne ressemblaient pas à Iza, la seule mère dont elle gardât le souvenir. Pas
davantage à Creb ou à Brun, petits et musclés, avec leurs grands yeux embusqués
sous des orbites saillantes, leur front fuyant, leur mâchoire proéminente
dépourvue de menton. C’était à elle qu’ils ressemblaient, ces gens-là. Aux
êtres dont elle était née. Sa mère, sa vraie mère, avait sans doute été
semblable à l’une de ces femmes. Ces gens-là étaient les Autres ! Ils
vivaient dans cet endroit ! La révélation lui apporta tout ensemble une
bouffée d’excitation et un frisson de crainte.
    Un silence ébahi accueillit les étrangers – et leurs
chevaux plus étranges encore – lorsqu’ils parvinrent à ce qui était,
en hiver, la résidence permanente du Camp du Lion. Brusquement, tout le monde
se mit à parler en même temps.
    — Talut ! Que nous apportes-tu, cette fois ? Où
as-tu trouvé ces chevaux ? Qu’as-tu bien pu leur faire ? De quel Camp
viennent ceux-là, Talut ?
    La troupe bruyante se pressait, dans un désir commun de voir, de
toucher ces deux êtres humains et leurs bêtes. Ayla était désorientée, affolée.
Elle n’était pas habituée à un tel nombre de curieux. Moins encore à des gens
qui parlaient à haute voix et tous ensemble. Whinney esquivait, agitait les
oreilles. La tête dressée, l’encolure arquée, elle s’efforçait de protéger son
poulain effrayé et d’éviter ceux qui l’entouraient de plus en plus près.
    Jondalar voyait bien la détresse d’Ayla, la nervosité des
chevaux mais il ne pouvait les faire comprendre à Talut et à ses compagnons.
Couverte de sueur, la jument battait de la queue, dansait en rond. Soudain,
elle n’y tint plus. Avec un hennissement de peur, elle se cabra, lança en avant
ses durs sabots. Les curieux reculèrent.
    L’attention d’Ayla se porta sur l’agitation de Whinney. Elle l’appela
par son nom, dans ce qui ressemblait à un bref hennissement réconfortant, et,
par les signes dont elle s’était servi pour communiquer avec Jondalar, avant qu’il
lui eût appris à parler, lui adressa un message.
    — Talut ! Personne ne doit porter la main sur les
chevaux avant qu’Ayla le permette ! Elle seule peut en venir à bout. Ils
sont très doux, mais la jument peut devenir dangereuse si on l’irrite, ou si
elle croit son poulain menacé, dit Jondalar.
    — Reculez ! Vous l’avez entendu, clama Talut, d’une
voix tonnante qui fit taire toutes les autres.
    Quand bêtes et gens se furent calmés, il reprit d’un ton plus
normal.
    — La femme s’appelle Ayla. Je lui ai promis qu’il n’arriverait
rien aux chevaux si elle venait séjourner chez nous. Je l’ai promis en ma
qualité de chef du Camp du Lion. Voici Jondalar, des Zelandonii, mon
parent : il est le frère du second époux de Tholie.
    Il ajouta, avec un sourire satisfait :
    — Talut a amené des visiteurs ! Il y eut des signes d’approbation.
    Les gens faisaient cercle. Ils regardaient les nouveaux
arrivants avec une franche curiosité mais se tenaient assez

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