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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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cependant à la plus légère impulsion du guide, qui se tenait derrière le jeune maître de l’équipage, ils s’arrêtaient immobiles comme s’ils étaient subitement transformés en pierre sans vie mais ayant l’apparence de la vie semblables aux merveilles de Praxitèle qui paraissaient respirer. Leur maître lui-même possédait ces belles et gracieuses lignes dont la symétrie servait de modèle aux sculpteurs d’Athènes ; son origine grecque se révélait dans ses cheveux dorés et retombant en boucles, ainsi que dans la parfaite harmonie de ses traits. Il ne portait pas la toge qui du temps des empereurs avait cessé d’être le signe distinctif des Romains et que ceux, qui affichaient des prétentions à la mode, regardaient comme ridicule ; mais sa tunique resplendissait des plus riches couleurs de la pourpre de Tyr et les fibule, les agrafes, au moyen desquelles elle était soutenue, étincelaient d’émeraudes. Son cou était entouré d’une chaîne d’or qui descendait en se tordant sur la poitrine et présentait une tête de serpent ; de la bouche de ce serpent sortait un anneau en forme de cachet du travail le plus achevé ; les manches de sa tunique étaient larges et garnies aux poignets de franges d’or. Une ceinture brodée de dessins arabes et de même matière que les franges ceignait sa taille et lui servait en guise de poches à retenir son mouchoir, sa bourse, son style et ses tablettes.
    « Mon cher Glaucus, dit Claudius, je me réjouis de voir que votre perte au jeu n’a rien changé à votre façon d’être. En vérité vous avez l’air d’être inspiré par Apollon ; votre figure est rayonnante de bonheur : on vous prendrait pour le gagnant et moi pour le perdant.
    – Eh ! qu’y a-t-il donc dans le gain ou dans la perte de ces viles pièces de métal qui puisse altérer notre esprit, mon cher Claudius ? Par Vénus, tant que jeunes encore, nous pouvons orner nos cheveux de guirlandes, tant que la cithare réjouit nos oreilles avides de sons mélodieux tant que le sourire de Lydie ou de Chloé précipite dans nos veines notre sang prompt à s’y répandre, nous serons heureux de vivre sous ce brillant soleil et le mauvais temps lui-même deviendra le trésorier de nos joies. Vous savez que vous soupez avec moi cette nuit ?
    – Qui a jamais oublié une invitation de Glaucus ?
    – Mais où allez-vous maintenant ?
    – Moi ? J’avais le projet de visiter les bains mais j’ai encore une heure devant moi.
    – Alors, je vais renvoyer mon char et marcher avec vous. Là, là, mon Phylias, ajouta-t-il tandis que sa main caressait le cheval à côté duquel il descendait et qui, hennissant doucement et baissant les oreilles, reconnaissait joyeusement cette courtoisie ; mon Phylias c’est un jour de fête pour toi ! N’est-ce pas un beau cheval, ami Claudius ?
    – Digne de Phébus, répliqua le noble parasite, ou digne de Glaucus. »

Chapitre 2
  La bouquetière aveugle et la beauté à la mode. – La confession de l’Athénien. – Présentation au lecteur d’Arbacès d’Égypte
     
    Les deux jeunes gens, en parlant légèrement de mille choses, se promenèrent dans les rues ; ils se trouvaient dans le quartier rempli des plus attrayantes boutiques, dont l’intérieur ouvert laissait voir le luxe et les harmonieuses couleurs de peintures à fresque incroyablement variées de forme et de dessin. Les fontaines brillantes, qui de toutes parts lançaient leurs gracieux jets dans l’air pour rafraîchir les ardeurs de l’été ; la foule des passants ou plutôt des promeneurs nonchalants vêtus de leurs robes pourprées ; les joyeux groupes rassemblés autour des boutiques qui les séduisaient le plus ; les esclaves passant çà et là avec des seaux de bronze d’une forme agréable et qu’ils portaient sur leurs têtes ; les filles de la campagne s’échelonnant à peu de distance les unes des autres près de leurs corbeilles de fruits vermeils ou de fleurs plus appréciées des anciens Italiens que de leurs descendants (on dirait que pour ceux-ci « latet anguis in herba » et que chaque violette ou chaque rose cache un parfum malfaisant) {4}  ; les divers lieux de repos, qui remplissaient pour ce peuple paresseux l’office de nos cafés et de nos clubs ; les vases de vin et d’huile rangés sur des tablettes de marbre, les entrées garnies de bancs et de tentures de pourpre, qui offraient un abri contre le soleil et invitaient la fatigue

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