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Les émeraudes Du Prophète

Les émeraudes Du Prophète

Titel: Les émeraudes Du Prophète Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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séjours à Massada puisque, selon Khaled, elle n’y venait guère que deux fois l’an ?
    Le vieillard haussa les épaules avec colère :
    — Comment pouvez-vous imaginer que, l’apprenant, je ne serais pas allé vers elle pour tenter de la ramener ? Quant à ses visites à la vieille forteresse, je suppose qu’elles devaient obéir à je ne sais quelle position du soleil, les solstices peut-être… et aussi de la lune. Les anciens Nabatéens nomades suivaient les astres. De leurs connaissances réelles il a subsisté des extraits plus ou moins transformés par les siècles. À travers ce que racontait sa mère, elle a dû faire une sorte d’amalgame appliqué à ces deux pierres dont la légende dit qu’elles venaient de Dieu lui-même… Vous pensez bien, ajouta-t-il avec un petit rire, que si j’avais pu croire à la moindre chance de les trouver à Massada, je ne m’en serais pas privé… D’autant que j’ai travaillé sur le site pendant longtemps.
    La voix et le visage d’Adalbert devinrent un poème de candeur naïve pour poser la question qui lui brûlait les lèvres :
    — Mais… d’où vous vient la certitude que ces… enfin ces objets n’y sont pas ? La suivante de Bérénice n’avait-elle pas juré de les rapporter ?
    Cette fois, sir Percy se mit à rire :
    — Allons, mon cher, ne me dites pas qu’un archéologue de votre valeur gobe toutes les légendes qui traînent ?
    — Toutes non, mais celle-là pourquoi pas, étant donné que je n’ai jamais entendu parler de ces pierres ni de leur histoire ?
    — C’est vrai, vous êtes surtout égyptologue. Néanmoins vous vous êtes pris d’intérêt pour les Esséniens puisque vous m’avez demandé des conseils ?
    — Parce que j’ai eu l’occasion de les rencontrer sur mon chemin avant que le baron de Rothschild ne nous invite, mes amis Morosini et moi, à une croisière en Orient et que, du coup j’ai voulu en apprendre un peu plus. Je suis comme ça, ajouta-t-il avec un bon sourire. J’attrape tout ce qui passe à portée de ma curiosité. Et votre histoire est belle…
    — Et comme je le connais bien, relaya Morosini qui commençait à trouver le temps long, je devine qu’il est en train de tomber amoureux de ces émeraudes magiques. Moi aussi d’ailleurs, puisque les joyaux sont ma spécialité et j’avoue ne pas comprendre comment vous pouvez être sûr que la légende nabatéenne se trompait ? Comment pouvez-vous être certain qu’il n’y a plus rien à Massada puisque la femme avait juré de les rapporter ?
    — Oh, j’ai pour cela la meilleure des raisons… Vous qui êtes Français, monsieur Vidal-Pellicorne, connaissez-vous les écrits d’un voyageur bourguignon du XV e siècle qui se nommait Bertrandon de La Broquière ?
    — L’envoyé du duc de Bourgogne, Philippe le Bon ? Celui qu’il avait chargé de reconnaître une route terrestre entre la Terre sainte et la Bourgogne ? Philippe, en effet, avait fait vœu solennel au cours du fameux banquet du Faisan de partir en croisade et, en bon prince terrien, se méfiait des voies maritimes. Il n’a d’ailleurs emprunté ni l’une ni les autres…
    — Inutile de nous régaler d’une conférence, coupa Morosini amusé. Je connais La Broquière encore mieux que toi. Guy Buteau, quand il était mon précepteur, m’en a parlé à mainte et mainte fois en bon Bourguignon qu’il est. Il m’a raconté ses voyages mais j’avoue n’avoir jamais rien lu…
    — C’est un livre plutôt rare, dit sir Percy, mais il se trouve que je le possède. Voulez-vous me ramener à l’intérieur ? La nuit tombe et il nous faut de la lumière…
    On le ramena près de sa bibliothèque où il prit un livre dont la reliure basanée, usée au point de montrer ses nerfs dorsaux disait assez le grand âge. Il s’ouvrit de lui-même à une page souvent lue. Son propriétaire le tendit à Adalbert.
    — Lisez, s’il vous plaît ?… Ceci relate les évènements de l’an 1432… à Damas.
    — « … plusieurs marchands français, vénitiens, génois, florentins et catalans entre lesquels il y avait un Français nommé Jacques Cœur qui, depuis, a eu grande autorité en France et a été argentier du Roi… »
    — La page de droite, grogna l’Anglais.
    — « … Damas, navrée et brûlée il y a trente ans par un fils de Satan nommé Timour le boiteux {1} , nous est apparue pourtant belle et prospère. Nous avons vu le naïb ou gouverneur marcher

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