Les fils de Bélial
parfois éviter des effusions de sang.
Rochas, pefias bravas, casas fuertes et, évidemment castillos, les châteaux souvent très haut perchés se défiaient avec une arrogance qui semble particulière à l’Espagne. Foin de ceux qui ont survécu et sont accessibles, il faut avoir peiné pour visiter certaines ruines sublimes afin de respirer les effluves de ce temps révolu et – faut-il le préciser ? -grandiose. D’ailleurs l’Espagne encore, pour tout ce qui concerne son Moyen Age, est une source d’émotions et d’émerveillements.
Chaque noble pouvait se reconnaître plusieurs suzerains après son roi. Comme en France, le baron faisait aveu à un seigneur puissant. Le roi instituait un rico hombre en lui remettant solennellement une bannière et un chaudron. La première pour guider ses hommes d’armes, le second pour les nourrir. Le seigneur ainsi désigné acceptait de se plier aux volontés de son suzerain.
Les ordres de chevalerie furent créés en Espagne vers le milieu du XII e siècle. Un maître y régnait rigoureusement sur ses frères.
L’Ordre de Calatrava fut fondé en 1158 pour défendre la cité de Calatrava contre les Maures. Il dépendait de Cîteaux. Le vêtement de ses fidèles consistait en un manteau blanc frappé de la croix rouge de Calatrava.
L’Ordre d’Alcantara, fondé en 1156, par un groupe de chevaliers de Salamanque (cisterciens) se distinguait, sur son blanc manteau, par une croix verte.
L’Ordre de Santiago, créé en 1161, se consacrait surtout, dans le royaume de Leôn, à la protection des pèlerins de Compostelle. Un manteau blanc, lui aussi, vêtait les chevaliers. Une croix rouge figurait dessus. Elle avait la forme d’une épée dont les quillons et le pommeau se prolongeaient par une fleur de lis.
Ces ordres s’allièrent le 2 avril 1318. On sait que certains, les uns spontanément, les autres après quelques réticences, accueillirent des Templiers en fuite.
Des joutes sans merci
Comme partout en Europe, les joutes et les tournois passionnaient les ricos hombres et les populations. Mais on vit, contrairement aux usages, des perdants égorgés par leurs vainqueurs comme aux plus beaux jours (?) des cirques de Rome. En fait, un livre sur la Chevalerie espagnole reste à écrire. Il nous fournirait des précisions sur sa naissance, ses ordres militaires et les anecdotes inhérentes à cette sorte d’ouvrage.
Il nous fournirait aussi quantité de renseignements sur l’Ordre de l’Écharpe institué par Alphonse XI.
Los caballeros de la Banda arboraient une écharpe large comme la main qui descendait de l’épaule gauche à la hanche droite. Elle était, à l’origine, prieta, c’est-à-dire d’une couleur très foncée, presque noire. Elle devait devenir dorée.
L’ordre n’était pas si fastueux, semble-t-il, que celui de l’Étoile truaginé par Jean le Bon. Il ne réunissait sans doute pas dans son sein autant de chevaliers que le roi de France en avait voulu dans son institution. Contrairement aux règles qui présidaient à l’élection des prud’hommes français, la sélection des membres de l’Ordre de l’Écharpe semble avoir été sévère. Autant que pour l’Ordre : la Table ronde créé par Édouard III et où ne figuraient je des preux avérés.
Annexe IV
Juan Pérez de Rebolledo était-il coupable ?
Les circonstances de la mort de Blanche de Bourbon n’ont jamais été élucidées. Daniel, Turquant et quelques autres Juifs ? Juan Pérez de Rebolledo ?
Gabriel Laplane qui a excellemment commenté l’Histoire de Don Pèdre I er roi de Castille, de Prosper Mérimée, rééditée par Didier, à Paris, en 1961, rapporte que des précisions sur le châtiment de l’arbalétrier figuraient dans une chronique manuscrite du temps de Pèdre, ce récit ayant pour auteur Diego Gômez Salido, arcipreste de Leôn y beneficiado de la parroquial jerezana de San Mateo. Ce manuscrit aurait disparu, mais un autre, du XVI e siècle, s’en inspire. Il fut publié dans l’ouvrage El libro del Alcâzar, Mémorias antiguas de Jerez de la Frontera, ahora impresas par primera vez (Publicaciones histôricas de Jerez, de la Frontera, Jerez, 1928).
Après le départ de don Pèdre de Séville (19 mai 1366), Juan Pérez qui était à la fois alcade de l’Alcâzar de Jerez et du château de Medina Sidonia, dut faire face à un soulèvement des Enriquistas. Il s’enfuit vers Medina Sidonia mais fut rejoint, blessé et
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