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Les joyaux de la sorcière

Les joyaux de la sorcière

Titel: Les joyaux de la sorcière Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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Débarrassé du sang et de la poussière qui le maculaient, le visage de Jacqueline était empreint d’une sérénité inattendue par la vertu du léger sourire figé sur ses lèvres. Elle n’avait pas vu venir la mort et c’était vers une vie nouvelle, pleine d’espérance qu’elle courait quand la voiture meurtrière l’avait fauchée. Warren lui-même en fut ému :
    — On dirait que, grâce à vous, elle est morte heureuse, murmura-t-il. Ce n’est pas donné à tout le monde…
    — Et ce n’est pas une raison pour oublier l’assassin.
    — Telle n’est pas mon intention !
    Mais les nouvelles qui attendaient Warren au Yard n’étaient guère réconfortantes. À Levington Manor, la Police avait trouvé visage de bois. Seul, le gardien de la propriété put donner un renseignement : Ricci, son secrétaire, son valet et son chauffeur avaient embarqué le matin même à Southampton sur le paquebot américain Leviathan qui devait, à cette heure, avoir atteint la pleine mer. Quant au numéro minéralogique de la voiture criminelle qu’un passant avisé avait relevé, c’était celui du doyen de la cathédrale Saint-Paul…
    — Et voilà, conclut le Superintendant, comment on peut commettre en toute impunité un crime en plein cœur de Londres !… Nous n’avons pas le plus petit brin de preuve pour attaquer Ricci. Vous et moi savons que c’est lui mais il est impossible d’obtenir contre lui le moindre mandat… outre le fait que sur un navire yankee il est déjà en terre américaine…
    — Est-ce que vous ne vous dépêchez pas trop ? s’insurgea Morosini. Si le doyen n’a rien à voir là-dedans, l’automobile qui a tué doit appartenir à quelqu’un, non ?
    — C’est sans doute une voiture volée et si elle est maintenant au fond de la Tamise comment voulez-vous qu’on la retrouve ?
    — Bon, admettons ! Reste ce David Fenner dont la carte a été retrouvée dans son sac et qui doit rentrer vendredi soir ! S’il l’aimait, il aura peut-être quelque chose à dire ?
    — C’est notre seule chance.
    Warren n’ajouta pas ce qu’il pensait. À savoir que si le jeune homme trempait dans des affaires louches il n’aurait sûrement pas l’envie – ou la folie ! – de se mouiller pour une femme qu’il connaissait à peine selon le monde et ne connaîtrait jamais bibliquement. Surtout s’il avait quelqu’une idée du danger qu’il courrait en désignant Ricci à la Police… Il aurait peut-être pris des risques si Jacqueline avait vécu mais à présent…
    La suite n’allait lui donner que trop raison. Prévenu par son serviteur que la Police le cherchait, David Fenner se présenta le lendemain. C’était un homme d’une quarantaine d’années, plutôt séduisant qui exerçait le métier de courtier en bourse. La voix douce, le ton affable et aussi souriant que le permettait la circonstance, il ne nia pas s’être pris d’amitié pour la « fille adoptive » de Mr Ricci et lui avoir proposé de se mettre à sa disposition quand elle viendrait à Londres pour lui faire visiter la capitale britannique. Il se montra navré d’apprendre sa fin tragique mais ne voyait pas en quoi il pouvait être utile à Scotland Yard, ses relations avec l’homme d’affaires américain – à l’exception de deux courts séjours à Levington Manor ! – ne dépassant pas le niveau du travail.
    — Qu’en pensez-vous ? demanda Warren à Morosini auquel il avait fait la faveur de permettre d’assister à l’entrevue, à condition qu’il se taise !
    — Qu’il ment ! Je jurerais qu’il était prêt à demander la main de celle qu’il croyait la pupille de Ricci mais la mort de celle-ci lui a fait comprendre qu’il valait mieux adopter un profil bas. Il est probable qu’il aurait servi le même plat à la malheureuse. En changeant la sauce avant de lui conseiller gracieusement de rentrer au logis le plus vite possible. Une éventuelle héritière pouvait l’intéresser mais certes pas une future épouse fuyant un aussi redoutable Othello. Ce serait risible, si ce n’était aussi écœurant !
    — Je partage ce sentiment. Aussi ai-je l’intention de faire surveiller discrètement le personnage. La nature exacte de ses affaires, officielles ou non, pourrait être instructive. On y mettra le temps qu’il faut !… À présent, cher ami, je crois que vous pouvez retourner auprès de votre épouse. Elle doit commencer à trouver le temps long…
    — Sans

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