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Les joyaux de la sorcière

Les joyaux de la sorcière

Titel: Les joyaux de la sorcière Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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encerclait son poignet et m’a fait quitter ma chambre des Batignolles pour m’installer avec lui au Ritz. Rien n’était trop beau pour moi et vous avez même pu voir qu’il voulait commander mon portrait à ce grand peintre avec qui vous déjeuniez. Son refus l’a mis fort en colère.
    — Je veux bien vous croire : au lendemain de cette rencontre la maison de Boldini a flambé et n’a été sauvée que par miracle…
    — Vous pensez que c’est lui qui a mis le feu ?
    — Pas lui en personne mais un de ses hommes. Vous avez sans doute dû remarquer son entourage ?
    — Oui. Son secrétaire, son chauffeur et son valet de chambre. J’avoue qu’ils ne me plaisaient guère, surtout Agostino, le valet. Il a absolument l’air d’un traître de cinéma. Pourtant c’est lui qui m’a conseillé de fuir et m’a donné un peu d’argent…
    — Pas beaucoup puisque vous n’aviez pas de quoi vous offrir un hôtel convenable ?
    — Il a fait ce qu’il pouvait. Quant à l’incendie chez le peintre j’aurais été indignée à ce moment-là que vous accusiez Ricci de l’avoir commandé, maintenant, cela ne m’étonne pas. Et vous avez probablement raison.
    — Que s’est-il passé ensuite ?
    — Nous sommes revenus ici mais pas à Londres. La voiture nous attendait en gare de Victoria pour nous ramener à Levington Manor, près d’Oxford où Ricci m’avait conduite après m’avoir autant dire enlevée de chez Patou. C’est au bord de la Tamise une belle maison isolée par un parc immense où je ne me suis jamais plu vraiment à cause de l’atmosphère. On voyait venir beaucoup d’hommes et pas de femmes et j’ai compris qu’en fait c’était le centre d’affaires de Ricci pour l’Angleterre. Certains étaient anglais et c’est là que j’ai rencontré David Fenner. Il m’a plu tout de suite et c’était réciproque. Je ne le montrais pas mais je pensais que peut-être mon « père » verrait d’un bon œil une union avec un jeune homme avec lequel il semblait s’entendre. Sur ces entrefaites nous sommes revenus à Paris et c’est là que nous vous avons rencontré. Le soir même nous reprenions le train pour Londres et Levington Manor. David y est venu le lendemain et je dois dire que j’ai entendu les échos d’une explication orageuse. J’étais désolée mais j’ai réussi à lui parler avant qu’il ne parte et c’est à ce moment qu’il m’a donné sa carte en disant que si j’avais besoin d’aide… vous savez la suite. Ricci, lui, était furieux et comme j’essayais de plaider la cause de David il l’a été encore davantage. C’est alors que dans sa colère, il m’a déclaré qu’il ne voulait plus en entendre parler et qu’il espérait que je n’avais pas eu l’idée de m’en amouracher parce qu’il voulait faire de moi sa femme. Eh oui, le bon « père » se changeait en fiancé ! Il m’a dit qu’il m’aimait et que nous nous marierions dès notre – très prochain ! – retour aux États-Unis. J’ai eu beau lui expliquer que mes sentiments pour lui – j’avais de l’affection jusque-là ! – n’avaient rien à voir avec ceux d’une épouse, il s’est entêté : j’étais appelée à un grand destin, je serais la femme la plus enviée, la mieux parée et avec le temps je finirais par lui rendre ses sentiments. De cet instant il a exigé que je l’appelle Cesare…
    — Ah, c’est ça le C. qui suit Aloysius ?
    — Oui. D’après ce que j’ai compris, c’est son prénom, l’autre n’ayant été ajouté que pour faire plus américain. Je me suis exécutée pour ne pas le pousser à bout mais j’ai été affolée quand il m’a annoncé avant-hier que nous partirions le surlendemain, donc aujourd’hui, pour Southampton afin de nous y embarquer. Je n’ai rien dit sur l’instant mais j’étais terrifiée. Pour essayer de me calmer je suis allée faire un tour dans le parc. En fait, je cherchais comment fuir. C’est alors qu’Agostino m’a rejointe. Il m’a dit qu’il fallait que je m’en aille parce qu’en Amérique il m’arriverait malheur et comme je lui répondais que je ne demandais pas mieux mais que je ne savais comment faire, il m’a appris que « Cesare » serait absent le lendemain matin puis il m’a demandé si je savais ramer…
    — Ce doit être une seconde nature chez les gens d’Oxford ? sourit Morosini..
    Elle lui rendit son sourire.
    — Heureusement je sais : je suis née au bord de

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