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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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forgé éclairaient le spectacle devant lequel Aldo s’offrit le luxe d’un sourire ironique :
    — Eh bien ! Quelle mise en scène ! Vous êtes quoi ? L’Inquisition ? La Sainte-Vehme ? Les Compagnons de Jéhu ? Une maigre survivance du Conseil des Dix réduits à trois ? La confrérie des Pénitents noirs ou…
    — Les Vengeurs de la Reine !
    — Tiens donc ! Moi qui croyais qu’il n’y en avait qu’un ? Aurait-il fait des petits ?
    — Pensez-vous que le sarcasme soit à l’ordre du jour ?
    L’inconnu avait une voix sourde, basse, presque feutrée et cependant précise. Aldo haussa les épaules :
    — L’ordre du jour ? Il me semble qu’il devrait être limpide aussi bien pour vous que pour moi. Un marché a été passé. J’ai accompli ma part en suivant scrupuleusement vos instructions. J’attends à présent que vous fassiez la vôtre. Autrement dit : vous avez les bijoux, rendez-moi M lle  Autié et les moyens de rentrer à Versailles. En conclusion je ne vois pas ce que je fais ici.
    — Je pourrais vous dire que ces joyaux ne sont à mes yeux qu’une faible contrepartie au fait que je n’ai jamais reçu la larme de diamant que je réclamais…
    — Et dont vous continuez à payer en vies humaines l’absence. Vous êtes un étrange négociateur, monsieur Sylvain Delaunay !
    — Ah ! Vous connaissez mon nom ?… C’est surprenant mais à la limite cela ne me déplaît pas. Les choses n’en seront que plus claires !
    — Moi, je les trouve franchement boueuses et j’attends que vous me remettiez M lle  Autié, votre cousine !
    — Et aussi ma fiancée, ne l’oubliez pas ! Nous devrions nous marier…
    — En prison alors ? C’est le seul endroit qui me paraisse en adéquation avec vos actes. À ce propos une question s’impose : si elle est votre fiancée, pourquoi la faites-vous souffrir ? Je viens de l’entendre crier et même vous supplier de l’épargner ? Je veux la voir !
    — Ce serait difficile : elle dort ! Cessez, je vous prie, de vous occuper d’elle et revenons à vous ou plutôt à votre situation actuelle. Je ne vous cache pas que votre présence à Versailles n’était pas prévue au programme et qu’elle m’a gêné…
    — Qu’est-ce à dire : pas prévue au programme ?
    — Eh non ! Quand nous avons monté l’opération « Magie d’une reine » vous deviez nous envoyer vos girandoles, comme l’ont fait la comtesse de Huntington et M. Kledermann. Et voilà que vous arrivez en personne ! Mieux encore vous vous permettez de vous introduire chez Caroline dont vous vous constituez le défenseur avec un tel art qu’elle a fini par tomber amoureuse de vous. Du moins elle le croit ! En conséquence, ne vous en prenez qu’à vous de ce qui vous arrive. Vous n’aviez qu’à rester chez vous !
    — Autrement dit : vous avez décidé de me tuer ?
    — Peut-être mais pas dans l’immédiat ! J’ai encore besoin de vous. Lorsque j’ai arrangé la remise des joyaux de la Reine, il m’est apparu que je serais stupide de ne pas profiter de la situation. Vous êtes une véritable aubaine, mon cher prince, et je tiens, avec vous, la clef d’une fortune d’autant plus séduisante que je n’y songeais pas a priori.
    — Je ne possède pas d’autres bijoux ayant appartenu à Marie-Antoinette.
    — Non, mais vous en avez de provenances différentes et aussi illustres. Sans oublier un compte en banque certainement confortable…
    — Encore ?
    Le mot était parti tout seul. C’était la seconde fois qu’on lui jouait le tour : l’escamoter afin de le mettre à rançon ! Sans d’ailleurs la moindre intention de le libérer et, à cette époque, il avait échappé d’un cheveu à une mort affreuse !
    — Que signifie cet encore ?
    — Que vous n’êtes pas le premier truand qui ait eu l’idée de faire argent de moi. Seulement vous oubliez une chose : en ne nous voyant pas revenir, M lle  Autié et moi, on nous cherchera…
    Sylvain Delaunay eut un rire aussi déplaisant que possible :
    — Sans aucun doute mais pas pour ce que vous pensez : à l’heure qu’il est ce brave commissaire Lemercier qui s’est toujours méfié de vous est persuadé que vous avez pris la fuite avec les bijoux de la rançon…
    — Des bijoux qui m’appartiennent en partie ? Ça ne tient pas debout !
    — Pour le commun des mortels, sans doute, mais pas pour ce type. Il vous a détesté d’emblée et il doit

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