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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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qu’il en soit ainsi. Quant à votre question : « Pourquoi elle ? », je répondrai…, surtout elle ! Cela vous semblera peut-être difficile de le croire mais ce beau titre de « Vengeur de la Reine » dont je me suis paré n’était qu’un masque comme ceux dont je signais mes victimes. En réalité, j’avais juré l’extinction des porteurs du sang de l’infâme Léonard Autié ! C’est moi qui ai tué son grand-père. Je ne vous dirai pas comment : ce serait trop long…
    — Ne perdez-vous pas un peu la tête ? Vous oubliez que vous en êtes un vous aussi ? Votre mère…
    — … n’était Autié que de nom. Sa mère à elle l’avait eue hors mariage d’un amant dont elle ne m’a pas révélé le nom. Ce qui comptait d’ailleurs c’était le sang paternel : ce Delaunay qui aurait dû s’écrire de Launay. Dès l’enfance, on m’a appris que je descendais d’un brave officier du général de Bouillé, assassiné par l’ignoble Léonard au lendemain de l’arrestation de la famille royale à Varennes, dans le but de lui reprendre les joyaux de la Reine qu’on lui avait donnés en garde ! C’est lui que poursuivait ma vengeance. La Reine – que je révère réellement comme certains élèves de ce digne Ponant-Saint-Germain qui m’ont rejoint dans mon action – m’a offert une occasion magnifique avec cette exposition que Léonora et moi avons pu convaincre Crawford de mettre sur pied. Mais ma chance a été ma rencontre avec elle à Nice.
    — À Nice ? protesta Caroline. Je croyais que c’était à Monte-Carlo et qu’elle…
    — … m’avait sauvé du suicide ? C’est la version, ma chère, destinée à une jeune fille romantique. En réalité nous nous sommes rencontrés au casino de Nice et je suis devenu son amant. C’est elle qui sous le nom de Baldwin m’a introduit chez son époux ! Oui, je suis béni des dieux, ajouta-t-il avec orgueil, et je suis persuadé que l’âme de mon aïeul, Frédéric, sera définitivement apaisée dans quelques minutes…
    — Si j’avais les mains libres j’applaudirais ! ironisa Morosini. Quelle histoire édifiante !… Le malheur, mon vieux, c’est que vous ne vengez rien ni personne et qu’à la limite vous avez tout à recommencer. Si l’on peut dire ! Léonard n’a jamais tué votre ancêtre : il s’est contenté de reprendre la cassette pendant que celui-ci se battait avec un autre soldat dans la nuit de Stenay !
    — Quelle bêtise ! glapit Sylvain. Vous diriez n’importe quoi pour sauver votre vie et celle de cette dinde qui n’a jamais été fichue de retrouver la fameuse larme ! Dieu sait pourtant que je lui ai laissé assez de temps…
    — C’est vrai, au fait ! Pourquoi ne l’avez-vous pas tuée plus tôt puisque c’est elle surtout que vous vouliez atteindre ?…
    — Mais parce qu’elle m’était utile. Si elle était morte sans héritier, la maison aurait été vendue à je ne sais qui et je suis sûr qu’elle cache un secret.
    — Ne l’avez-vous pas trouvé, ce secret ? Le journal de Léonard dissimulé derrière une plinthe. Malheureusement dans votre hâte vous n’avez pas fouillé à fond et il vous manque une page. La plus importante selon moi puisqu’elle innocente le coiffeur du meurtre de votre aïeul.
    — Comment le savez-vous ?
    — C’est moi qui l’ai. Vous voyez, vous n’avez plus aucune raison de tuer M lle  Autié… ni moi non plus d’ailleurs !
    Si Morosini espérait quelque chose de sa révélation, il déchanta. La surprise peinte un instant sur le visage du jeune homme fit rapidement place à sa froide cruauté naturelle :
    — Vous voulez rire ! fit-il avec un haussement d’épaules méprisant. Je dois au contraire me débarrasser de vous dans les meilleurs délais : vous laisser derrière moi serait la pire des sottises…
    — Sylvain ! pria Caroline sortant de la torpeur accablée où la plongeait ce qu’elle venait d’entendre, je croyais que tu m’aimais ?
    — Je l’ai cru, figure-toi ! Tu es une très jolie fille même si tu n’es pas très intelligente. Et cela m’a gêné. C’est pourquoi je t’ai envoyée en Italie auprès de ta marraine soi-disant malade. Avoue que tu as passé un bon moment avec elle ?
    — C’est vrai elle était si heureuse de me voir que je me suis attardée volontiers.
    — Ce qui m’a laissé toute latitude pour réaliser mon idée de faire exposer à ton nom une fausse larme que Léonora

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