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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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de
commenter ni de discuter, « et puis tous vos créneaux sont endommagés. Il
y a des endroits où ils ont même disparu. Cela laisse vos archers et vos
chevaliers exposés…
    — Je
sais à quoi servent les créneaux, fit le comte avec agacement. Rien
d’autre ?
    — Si.
Le donjon a un magasin avec une porte en bois. Si j’attaquais le château, je
passerais par là et je mettrais le feu aux provisions.
    — Et
si tu étais le comte, comment empêcherais-tu cela ?
    — Avec
une pile de pierres déjà taillées, une réserve de sable et de chaux pour le
mortier et un maçon prêt à bloquer cette porte en cas de danger. »
    Le comte
Bartholomew dévisagea Tom. Ses yeux bleu pâle étaient mi-clos et un pli
soucieux barrait son front. En voulait-il à Tom d’avoir ainsi critiqué les
défenses du château ? On ne pouvait jamais dire comment un seigneur
réagirait aux critiques. Mieux valait dans l’ensemble les laisser commettre
leurs fautes. Mais Tom était dans une situation désespérée.
    Le comte
enfin sortit de ses pensées. Il se tourna vers Matthew et dit :
« Engage cet homme. »
    Un cri de
joie s’éleva dans la gorge de Tom et il dut faire tous ses efforts pour le
réprimer. Il n’en croyait pas ses oreilles. Ellen et lui échangèrent un sourire
ravi. Martha, qui n’avait pas la réserve des adultes, cria :
« Hourra ! »
    Le comte
Bartholomew se détourna et se mit à parler avec un chevalier. Matthew sourit à
Tom. « Avez-vous dîné aujourd’hui ? » s’enquit-il.
    Tom avala
sa salive. Il était si heureux qu’il se sentait au bord des larmes. « Non,
pas encore.
    — Je vais
vous conduire à la cuisine. »
    Ils
suivirent avec empressement l’intendant qui leur fit traverser le hall et
franchir le pont jusqu’à l’enceinte inférieure. La cuisine était un grand
bâtiment de bois avec des fondations en pierre. Une douce odeur flottait dans
l’air : on faisait cuire des pâtisseries. Tom sentait gronder son estomac
douloureux. L’intendant ressortit avec un grand pot de bière qu’il tendit à
Tom. « On va vous apporter du pain et du jambon froid », dit-il avant
de les quitter.
    Tom avala
une gorgée de bière et offrit le pot à Ellen. Elle fit boire Martha, puis but à
son tour et tendit la cruche à Jack. Alfred voulut s’en emparer avant. Jack
pivota, gardant le pot hors de portée d’Alfred. Tom ne voulait pas d’une autre
querelle entre les enfants, pas maintenant où tout enfin s’arrangeait. Il
allait intervenir – enfreignant ainsi sa règle de ne pas se mêler des querelles
des enfants – quand Jack se retourna et tendit humblement le pot à Alfred.
    Alfred le
porta à ses lèvres. Tom, qui n’avait bu qu’une gorgée, pensait que le pot
allait lui revenir ; mais Alfred semblait décidé à le vider. Une chose
étrange alors se produisit. Comme Alfred renversait la tête en arrière pour ne
pas perdre une goutte de bière, quelque chose comme un petit animal tomba sur
son visage.
    Alfred
poussa un hurlement et lâcha le pot. Il écarta d’un geste la petite chose
inerte. « Qu’est-ce que c’est ? » grinça-t-il. L’animal tomba
par terre. Il le contempla, tremblant de dégoût. C’était le roitelet mort.
    Tom
surprit le regard d’Ellen. Tous deux se tournèrent vers Jack. Jack avait pris
le pot des mains d’Ellen puis avait tourné le dos un moment, comme pour
échapper à Alfred, puis il lui avait tendu la cruche avec une étonnante bonne
volonté…
    Maintenant
il attendait sans rien dire, regardant Alfred horrifié avec un petit sourire
satisfait sur son malin visage de vieux gamin.
    Jack
savait qu’il le paierait. Alfred trouverait moyen de se venger. Quand les
autres ne regarderaient pas, Alfred, peut-être, lui donnerait un coup dans l’estomac.
C’était sa méthode favorite, car c’était très douloureux, mais ne laissait pas
de marque.
    Alfred
détestait Jack. C’était pour celui-ci une expérience nouvelle. Sa mère l’avait
toujours aimé et il n’avait jamais connu personne d’autre. Il n’y avait aucune
raison apparente à l’hostilité d’Alfred. Il semblait avoir les mêmes sentiments
pour Martha. Il ne cessait de la pincer, de lui tirer les cheveux, de lui faire
des croche-pieds et il saisissait chaque occasion de l’embêter. La mère de Jack
voyait bien ce qui se passait et désapprouvait, mais le père d’Alfred semblait
trouver cette attitude parfaitement normale, bien qu’il fût lui-même

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