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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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un homme
bon et doux qui de toute évidence aimait Martha.
    Jack
n’avait jamais connu de toute sa vie une période aussi excitante. Malgré
Alfred, malgré la faim qui le tenaillait la plupart du temps, malgré le dépit
qu’il éprouvait à voir sa mère prodiguer ses attentions à Tom et non à lui,
Jack était fasciné par toutes ces expériences nouvelles.
    La
découverte du château n’était pas la moindre. Il avait entendu parler des
châteaux forts : dans les longues soirées d’hiver passées dans la forêt,
sa mère lui avait appris à réciter des chansons de geste, des poèmes en
français où il était question de chevaliers et de magiciens, la plupart longs
de milliers de vers ; et les châteaux figuraient dans ces récits comme des
lieux de légende.
    Jusqu’alors,
il les imaginait comme des versions élargies de la grotte où il vivait. La
réalité le laissait stupéfait : c’était si grand, avec tant de bâtiments
et une telle foule de gens, tous si affairés : à ferrer les chevaux, à
tirer de l’eau, à nourrir des poules, à cuire du pain et à porter des fardeaux,
sans cesse des fardeaux, de la paille pour mettre par terre, du bois pour les
feux, des sacs de farine, des balles de tissu, des épées, des sels et des
cottes de mailles. Tom lui expliqua que la douve et le rempart ne faisaient pas
partie naturellement du paysage, mais qu’ils avaient été creusés et édifiés
grâce aux efforts conjugués de douzaines d’hommes. Jack ne mettait pas en doute
la parole de Tom, mais il n’arrivait pas à imaginer la chose.
    A la fin
de l’après-midi, quand il commençait à faire trop sombre pour travailler, tous
gravitaient vers la grande salle du donjon. On allumait les chandelles à mèche
de jonc, on ranimait le feu et les chiens venaient s’abriter du froid. Des
serviteurs prenaient des planches et des tréteaux entassés dans un coin de la
pièce et dressaient des tables en forme de T, puis alignaient des chaises le
long de la barre du T et des bancs de chaque côté du montant.
    Un peu
plus tard, chacun s’asseyait sur les bancs. Un des serviteurs du château
distribuait de grandes écuelles et des cuillers de bois, puis il refit le tour
de la table pour déposer une épaisse tranche de pain bis rassis au fond de
chaque écuelle. Un autre serviteur apporta des coupes en bois et les remplit de
bière puisée à une série de grandes cruches. Jack, Martha et Alfred, assis tout
au bout de la table, reçurent une coupe de bière chacun, ce qui évita toute
bagarre. Jack allait porter la coupe à ses lèvres, mais sa mère lui dit
d’attendre un moment.
    Une fois
la bière servie à la ronde, le silence se fit dans la salle. Jack attendit. Au
bout d’un moment, le comte Bartholomew apparut en haut de l’escalier qui menait
à sa chambre. Il descendit dans la salle, suivi de l’intendant Matthew, de
trois ou quatre hommes bien vêtus, d’un garçon et de la plus belle créature sur
laquelle Jack eût jamais posé les yeux.
    C’était
une jeune fille, ou peut-être déjà une dame. Vêtue d’une tunique blanche munie
de manches évasées qui traînaient sur le sol derrière elle tandis qu’elle
semblait glisser le long de l’escalier. Sa chevelure formait une cascade de
boucles brunes autour de son visage, et elle avait des yeux très, très noirs.
Jack comprit ce que voulaient dire les chansons de geste quand elles parlaient
d’une belle princesse dans un château.
    Quand elle
fut parvenue au pied de l’escalier, Jack vit qu’elle était très jeune, à peine
quelques années de plus que lui ; mais elle tenait la tête haute et
s’avançait vers la table comme une reine. Elle s’assit auprès du comte
Bartholomew.
    « Qui
est-ce ? chuchota Jack.
    — Ce
doit être la fille du comte, répondit Martha.
    — Comment
s’appelle-t-elle ? »
    Martha
haussa les épaules en signe d’ignorance, mais une fillette au visage sale,
assise auprès de Jack, s’empressa de l’informer : « Elle s’appelle
Aliena. Elle est merveilleuse. »
    Le comte
leva sa coupe vers Aliena, puis parcourut lentement du regard toute la table et
but une gorgée. C’était le signal que l’on attendait. Les convives l’imitèrent,
chacun levant sa coupe avant de boire.
    On apporta
le souper dans d’énormes chaudrons fumants. On servit d’abord le comte ;
puis sa fille, le jeune garçon et les hommes qui se trouvaient avec eux au bout
de la table ; les autres se servirent

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