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L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

Titel: L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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les devants en écrivant à Himmler.
    — La stérilisation, telle qu’elle est pratiquée normalement sur les personnes atteintes de maladies héréditaires, est ici hors de question, car elle prend trop de temps et est trop coûteuse. La castration par rayons X est non seulement relativement bon marché, mais peut aussi être pratiquée sur plusieurs milliers de sujets eu un temps très court.
    — Un moyen pratique de procéder consisterait à faire approcher les personnes à traiter d’un guichet où on leur demanderait de répondre à quelques questions ou de remplir des formules pendant deux ou trois minutes. La personne assise derrière le guichet manœuvrerait l’appareil et mettrait en action deux ampoules simultanément car les radiations doivent être envoyées de chaque côté. Avec une installation à deux ampoules, cent cinquante à deux cents personnes environ pourraient être stérilisées chaque jour. Par conséquent, avec vingt installations de ce type, trois mille ou quatre mille personnes pourraient être stérilisées chaque jour. À mon avis un nombre quotidien plus important ne pourrait pas être atteint. Je puis seulement donner un chiffre approximatif des dépenses d’un appareil à deux lampes : environ 20 000 à 30 000 Reutenmarks. Il y aurait cependant en plus le prix de la construction d’un nouveau bâtiment car les installations devraient être préparées pour la protection complète des manipulateurs.
    Le docteur strasbourgeois Robert Lévy, déporté, dirigeait le Block chirurgical de Birkenau.
    — Leurs blessures se transformaient souvent en cancer des rayons. Je suppose que les testicules étaient enlevés pour permettre un examen microscopique destiné à contrôler le résultat du traitement par les rayons. Je suppose qu’ils soumettaient les sujets à des rayons de densité variable, afin de découvrir la dose convenable. Ces garçons stérilisés étaient atteints physiquement et mentalement. Ils souffraient énormément car la radiodermite est une affection extrêmement douloureuse. Ils étaient mentalement diminués. Ils n’étaient plus des hommes, mais des épaves humaines.
    Une doctoresse française, M me  Hautval, a soigné plusieurs victimes des stérilisations.
    — Une des expériences les plus lamentables fut la stérilisation par les rayons X de toutes les jeunes filles de seize à dix-huit ans. Elles étaient grecques pour la plupart, des frêles créatures délicates, dont les souffrances révoltaient… Les petites revenaient le soir dans un état effrayant. Elles vomissaient sans cesse et se plaignaient de douleurs abdominales atroces. Nombreuses furent celles qui durent s’aliter durant des semaines et même des mois. Nombreuses furent celles atteintes de brûlures radiologiques fort étendues nécessitant des pansements de longue durée…
    Le docteur Lettich reçut la visite de l’un des expérimentateurs, le docteur Schumann.
    — Nous avons eu personnellement la faveur insigne de lui être présenté, et il nous a déclaré vouloir mettre dans notre service (au Block 12), quarante détenus qui étaient en traitement chez lui, sans nous dire de quoi il s’agissait. Il nous demandait de faire pour chacun une feuille d’observations, de prendre la température et le pouls deux fois par jour et d’observer les modifications qu’ils pourraient présenter.
    — Nous ne pouvions observer que de légers érythèmes au niveau du scrotum. Ces détenus déclaraient qu’ils avaient été amenés au camp des femmes. Là, leurs testicules avaient été exposés sur un appareil où l’on faisait passer un courant électrique. D’après la description, on reconnaissait l’appareil à rayons X.
    — De huit jours en huit jours, on venait en chercher plusieurs que l’on amenait au camp d’Auschwitz. À leur retour, ils nous racontaient qu’on leur avait prélevé du sperme en leur faisant, avec une brutalité indescriptible, un massage de la prostate.
    — Deux mois plus tard, on les reconduisait de nouveau au camp d’Auschwitz et lorsqu’ils rentraient, après huit ou quinze jours, ils nous montraient qu’on leur avait enlevé un testicule.
    — Beaucoup d’entre eux mouraient rapidement, affaiblis moralement et physiquement : on les forçait à retourner au travail, qui les achevait. Ceux qui survivaient étaient ramenés, au bout de deux mois à Auschwitz pour que le deuxième testicule leur fût enlevé. Ces opérations furent

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