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L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

Titel: L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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de mer non salée, resta onze à douze jours dans l’expérience. Le troisième groupe six jours et demi, le groupe ayant bu 1 000 cm 3 d’eau de mer resta quatre à cinq jours dans l’expérience. Les autres personnes sept jours, un sujet huit jours, et un autre neuf. Il était difficile de déceler ceux qui avaient bu de l’eau fraîche : lorsque je m’en aperçus, par la plus grande quantité d’urine, les sujets jetèrent la moitié de leur urine, ce qui provoqua des erreurs dans mes conclusions.
    — Pour la plus grande partie du groupe qui ne but que de l’eau de mer, ce fut donc un échec complet. Quant au groupe qui but 500 cm 3 d’eau de mer, la plupart amenèrent des résultats utiles, car plusieurs d’entre eux ne burent pas d’eau fraîche. Aucune expérience n’approcha de la zone dangereuse ; j’ai tout calculé très soigneusement, et je suis persuadé que la déshydratation n’atteignit pas la limite dangereuse chez un seul de mes sujets. La plus haute température fut de 37,5° en dehors de deux cas de fièvre après l’injection intraveineuse de solution salée hypertonique. Les expériences furent arrêtées soit par injection intraveineuse d’une solution salée hypertonique, soit par l’absorption d’eau ou de lait.
    — Dans le cas des injections intraveineuses, 150 à 200 cm 3 , la sensation de soif s’arrêta immédiatement, et l’apparence extérieure changea d’une façon frappante. Lorsque le témoin Bauer dit qu’on arrêtait l’expérience seulement dans les cas où les sujets agonisaient, je pense qu’il s’agissait seulement d’une certaine apathie, avec somnolence ; une fois, j’entendis un sujet supplier les infirmiers de lui donner de l’eau ; je le fis retourner à son lit, où il fut attaché, et préparai l’injection pour terminer l’expérience. C’est ainsi qu’on a raconté que certains sujets étaient devenus fous, et que je les avais attachés à leur lit. En dehors de cela, je n’ai été le témoin que de crampes musculaires, et j’interrompis dans ce cas l’expérience par une injection de calcium. J’avais d’ailleurs donné l’ordre strict d’être appelé au cas où quelque chose d’inhabituel surviendrait, et il me fallait à peine quelques minutes pour me rendre dans la salle d’expériences.
    — J’ai pratiqué également huit à dix ponctions du foie, sur le conseil d’Eppinger, pour étudier les changements survenus dans le foie, à la suite d’une augmentation temporaire de cet organe.
    — Aucun de mes sujets ne fut transféré à l’hôpital pendant l’expérience. Lorsque les expériences furent terminées, je gardai les sujets du premier groupe pendant seize à dix-sept jours, ceux du deuxième groupe, au moins dix jours, et je demandai au commandant du camp de ne pas les faire travailler avant quinze jours, et de leur donner des rations supplémentaires, bien que la plupart aient repris leur poids antérieur.
    — Je demandai également de réexaminer la raison de leur détention. À ma demande également, les étudiants français furent retirés des compagnies de travail, et employés à l’hôpital, mais dans leurs cas, il s’agissait de prisonniers politiques, et un nouvel examen de leur dossier était sans espoir.
    — Personne ne mourut de ces expériences, personne n’en souffrit ; tous les sujets furent renvoyés en condition satisfaisante. J’ai envoyé à plusieurs reprises des sujets à la salle de radiologie. Je les avais fait recouvrir, pour leur éviter de boire de l’eau ; c’est l’explication des morts transportés sur des brancards. Eppinger vint une fois avec Berka, pendant une heure : je ne pense pas qu’il ait essayé pendant cette visite de convertir des prisonniers au national-socialisme.
    — Ce témoignage a sans doute joué un rôle dans sa décision de se suicider ; il avait perdu son fils unique pendant la guerre, et son petit-fils avait été tué par une bombe ; son gendre avait été envoyé en Russie, sa maison avait été démolie par un raid aérien, il avait dû quitter la clinique, et on lui avait défendu de publier son travail scientifique ; tout cela, pour un homme honoré dans le monde entier, le conduisit au désespoir, à la fin d’une existence aussi riche. Eppinger ne participa à ces expériences que pour donner son opinion scientifique, et dire si elles avaient été correctement réalisées, ou non.
    — J’examinais tous les sujets à

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