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L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

Titel: L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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métabolisme ; il commit l’erreur impardonnable de ne pas découvrir comment l’eau de mer agissait par elle-même, et il rapporta tout à l’usage de la méthode de Berka. De plus, il n’établit aucun groupe de contrôle, de sorte que Berka alla trouver Eppinger avec les résultats des expériences de Sirany, à savoir que l’eau de mer est potable, et beaucoup moins dangereuse lorsqu’elle est traitée par la méthode de Berka. Comme beaucoup de charlatans, Berka avait un certain pouvoir de suggestion, qui agit sur Eppinger ; Schaefer, qui était un chimiste, avait parfaitement raison de rejeter en bloc la méthode de Berka…
    — Si les expériences m’ont paru nécessaires, c’est à cause du problème expérimental à résoudre : « Vaut-il mieux la soif ou l’eau de mer, et dans ce dernier cas, quelle quantité ? » À cette époque, je savais des camps de concentration qu’il s’agissait d’institutions où des prisonniers politiques et criminels étaient gardés ; à partir de 1938, rien ne transpira dans la presse autrichienne. C’est à Dachau que je découvris qu’il s’agissait de tsiganes porteurs d’insignes noirs ; le S.S. qui les accompagnait me dit qu’ils n’avaient pas été arrêtés uniquement parce qu’ils étaient tsiganes.
    Docteur Steinbauer. – Il ne s’agissait pas de persécution raciale, mais de sujets asociaux emprisonnés pour d’autres raisons, et porteurs du triangle noir.
    Le Président. – Pourriez-vous expliquer au tribunal ce que vous entendez par le mot « asocial » ?
    S. – C’est un terme bien connu, même aux États-Unis, où il est employé avec la même signification qu’en Europe. La méthode appliquée dans le III e  Reich a, bien entendu, été beaucoup plus loin, et dans un sens beaucoup plus large que la loi américaine et française. Nous désignons sous le nom d’asocial, une personne qui commet sciemment des actes contre la société, un ennemi de la société.
    Juge Sebring. – À votre avis, un acte criminel isolé peut-il faire entrer un homme dans la catégorie des asociaux, ou pensez-vous que ce type d’individus est constitué par des gens qui se montrent en permanence, coupables d’un comportement antisocial ?
    S. – Votre Honneur, si je puis vous donner mon avis sans que mon collègue d’en face, M. Hardy l’utilise contre moi, je désire dire qu’à mon sens, un seul délit ne fait pas un asocial, mais dans le cas des tsiganes, nous pouvons observer que très fréquemment, il s’agit de vrais asociaux, c’est-à-dire de gens qui éprouvent la plus grande peine à être inclus dans un système normal de travail. J’ai ici un livre publié par le gouvernement de la Bavière, en 1905 : il existe un livre identique à Vienne. Ce livre est destiné à la police allemande et autrichienne : il établit la citoyenneté, la nationalité et l’origine familiale des tsiganes…
    — C’est un caractère social des tsiganes de renier leur nationalité et leur origine, pour vagabonder. C’est ainsi qu’on peut lire dans ce livre la description des activités asociales appelées « la peste des tsiganes ».
    — On a la plus grande difficulté à les recenser ; la plupart d’entre eux essayent de dissimuler leur identité par de fausses déclarations au moment des naissances et des décès.
    Hardy. – Puis-je demander si l’avocat désire montrer au tribunal que le terme asocial veut simplement dire qu’une personne peut être asociale si elle est tsigane ?
    S. – C’est une interprétation erronée ; j’ai simplement dit que les sujets d’expériences n’avaient pas été internés pour des raisons raciales, mais parce qu’ils étaient considérés comme asociaux.
    Juge Sebring. – Docteur Steinbauer, si je comprends bien, vous rangez dans la catégorie des asociaux les crapules, les vagabonds, les fainéants, les errants, les paresseux, les flâneurs et les rôdeurs, qui errent sans maison, sans métier, et sans source visible d’existence ?
    S. – C’est une interprétation trop étroite, particulièrement aujourd’hui où des millions d’êtres humains ont perdu leur maison. En Autriche, nous ne poursuivons que ceux qui sont vraiment asociaux, les souteneurs, par exemple qui ont une maison, qui vivent bien, et qui sont cependant des asociaux.
    Beigelbock. – Du point de vue médical, on entend par asocial, une personne qui présente d’une façon innée, parfois héréditaire, un

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