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L'holocauste oublié

L'holocauste oublié

Titel: L'holocauste oublié Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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6 juin 1941, le préfet demande au sous-préfet de Châteaubriant, une enquête au sujet de cette lettre.
    Camp de concentration de Choisel.
    Châteaubriant, le 11 juin 1941
     
    Le capitaine Leclercq, chef du camp à monsieur le sous-préfet de Châteaubriant.
    Vous avez bien voulu me transmettre copie d’une lettre adressée à M. le préfet de la Loire-Inférieure par M. Chevallier, actuellement interné au camp de Choisel, section nomades, pour protester contre la mesure prise à son encontre. Vous me prescrivez de vous fournir les renseignements sur cette requête.
    1. Situation des intéressés . La famille Chevallier actuellement internée au camp se compose de :
    BRANCARD Berthe, 40 ans, épouse du requérant.
    CHEVALLIER Alphonse, 16 ans, fils du dit.
    CHEVALLIER Marcel, 15 ans, fils du dit.
    CHEVALLIER Claude, 9 ans, fils du dit.
    CHEVALLIER Berthe, 2 ans et demi, fille du dit.
    Cette famille est arrivée le 18 mars 1941 et a été internée à la section nomades.
    Le procès-verbal de la gendarmerie justifiant cet internement, s’exprime ainsi :
    « Agissant en vertu de la note n° 902/2 Cie du 8 novembre 1940 et chargée de notifier l’arrêté préfectoral en date du 7 novembre 1940, à tous les membres d’une tribu de nomades résidant à la Mouette en Château-Thébaud, laquelle avait loué une maison dans ce hameau en avril 1940 et dont le travail régulier du chef de tribu en novembre 1940, procurant les ressources nécessaires à sa famille avait permis à l’autorité administrative de surseoir à leur assignation à résider dans un lieu fixé, conditions qui ne sont plus remplies en raison de la détention du chef de tribu par l’autorité d’occupation et le désœuvrement des autres membres de cette famille, nous nous rendions au hameau sus-indiqué et notifions ledit arrêté au sus-nommé. »
    Le procès-verbal signale que les intéressés ont fait quelques difficultés pour se conformer aux ordres qui leur étaient donnés.
    2. Avis sur la suite à donner . Les procès-verbaux ne laissent aucun doute sur la qualité de nomades des gens qui ont été internés. Il est à remarquer en effet que tous, sauf les plus jeunes qui n’y sont pas astreints, sont dotés d’un carnet anthropométrique.
    Le fait que le chef de tribu travaille, dans une entreprise de Nantes, ne justifie pas la libération de toute la famille, puisque d’après le constat de la gendarmerie, cette famille a repris en fait l’existence des nomades.
    En conséquence, la demande du sieur Chevallier ne paraît pas devoir être accueillie favorablement, tout au moins pour le moment.
    *
*   *
    Nantes, le 19 juin 1941
     
    Le préfet de la Loire-Inférieure à monsieur le sous-préfet de Châteaubriant.
    Comme suite à ma communication téléphonique de ce matin, je vous confirme que j’ai décidé de libérer du camp de Choisel :
    — BRANCARD Berthe.
    — CHEVALLIER Alphonse.
    — CHEVALLIER Marcel.
    — CHEVALLIER Claude.
    — CHEVALLIER Berthe
    Femme et enfants Chevallier Louis, demeurant actuellement à Château-Thébaud.
    Vous voudrez bien prendre toutes dispositions utiles pour leur mise en liberté immédiate.
    M. Chevallier étant pourvu d’un emploi stable, il pourra désormais subvenir aux besoins de sa famille.
    Pour le Préfet, le Chef de Cabinet
    Signé : Jaquet.
    *
*  *
    II e  Légion de Gendarmerie nationale 
    Cie de la L.-I.
    Section de Châteaubriant
    Brigade de Nozay.
    Rapport du gendarme JOLY
    Commandant provisoire la brigade
     
    Les forains époux CHARNEAU qui ont loué jusqu’au 1 er  novembre 1941, un local, rue Alexis-Letourneau, à Nozay, ne l’ont habité que peu de temps. Ce local leur sert de débarras où ils déposent leurs marchandises, mais eux continuent à vivre en roulotte, sur le champ de foire de «  Beaulieu » en Nozay (Loire-Inférieure).
    Le père Chameau Léon, de santé précaire, et sa femme Dupuis Rachel n’ont fait l’objet d’aucune remarque défavorable.
    Quant au fils, Eugène, il n’en est pas ainsi. Il mène une vie vagabonde, abandonnant fréquemment ses parents et passe pour être paresseux, buveur, violent et voleur. Il a fait l’objet du procès-verbal n° 247 de la brigade en date du 11 novembre 1940 pour avoir outragé publiquement le chef de brigade. Des renseignements recueillis, il résulte qu’il serait préférable d’interner les époux Chameau que de libérer le fils qui continuera ses vols.
    Les époux

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