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L'holocauste oublié

L'holocauste oublié

Titel: L'holocauste oublié Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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traduit pas la compassion qu’en ressent le visiteur.
    Une première solution s’impose d’urgence : envoyer vêtements et linge. Le Secours National, dans la mesure de ses moyens, fera le nécessaire sous trois jours. Mais, ces vêtements et ce linge, dans un temps relativement court sera perdu, car il n’aura pas été lavé et entretenu.
    Certaines améliorations sont envisagées :
    1. l’installation de douches,
    2. l’installation de lavabos,
    3. l’installation de réfectoires.
    Il y a aussi nécessité de soustraire les enfants à ce milieu vicieux. Un problème angoissant se pose : celui de la dislocation de la vie familiale. Le sentiment maternel chez le nomade est très développé et, cette mesure prise à leur égard va à l’encontre des sentiments qu’il est un devoir de développer dans tout individu. Ne pourrait-on solutionner le cas, en créant à proximité du camp des nomades, un quartier spécial pour les enfants et les adolescents.
    Dans ce camp, ou plus exactement dans ce nouveau centre de jeunesse, il y aurait :
    – école pour les enfants d’âge scolaire,
    – jardin d’enfants pour ceux de 3 à 6 ans,
    – crèche pour ceux de 0 à 3 ans,
    – création d’un ouvroir que fréquenteraient les grandes fillettes,
    – atelier de bricolage pour les jeunes gens.
    Les enfants, selon leur âge et leur sexe, coucheraient dans un dortoir auquel seraient annexés lavabos et douches.
    Les parents seraient autorisés chaque jour, à une heure déterminée, à pénétrer dans le quartier des enfants à la condition toutefois qu’ils aient préalablement consenti à passer à la douche.
    À mon avis, j’estime que seul, un ordre religieux aura assez d’abnégation et d’autorité pour entreprendre une tâche aussi lourde.
    En résumé, il s’agit là de former la jeunesse élevée, jusqu’alors, dans la malpropreté physique et morale.
    Cette lourde tâche ne peut être confiée qu’à une élite.
     
    M lle  Orgebin est appuyée par les dirigeants régionaux de la Société Saint-Vincent-de-Paul qui interviennent à la sous-préfecture et auprès des différents fonctionnaires de Nantes.
    Le préfet s’inquiète. Il écrit au sous-préfet de Châteaubriant.
    — De l’avis de MM. Billot et Duméril qui ont vu Moisdon en hiver, cet endroit est pratiquement inhabitable en cette saison à cause de l’humidité et des crues possibles. Moisdon est d’autre part très difficile d’accès pour les provisions, les visites de médecin, etc.
    — C’était pour évacuer Moisdon, à la suite de nombreux décès d’enfants, que M. Duméril avait demandé et obtenu de la Kommandantur le camp de Châteaubriant.
    — Il semble que le camp soit de nouveau aussi insalubre qu’il y a un an. Des enfants y meurent et il y a des tuberculeux. Un aménagement ou un transfert semble urgent.
    — Vous voudrez bien me fournir un rapport détaillé et me donner toutes précisions utiles et votre avis sur cette question.
     
    Quant au capitaine Moreau, il est bien obligé de répondre au rapport de M lle  Orgebin. Il s’adresse au sous-préfet :
    — Tout d’abord, j’attire l’attention de cette dame sur le fait que les nomades sont arrêtés pour n’avoir pas de domicile fixe, ce qui est exact mais par ordre des autorités d’occupation.
    — Le camp de Moisdon-la-Rivière a été organisé, pour bien dire créé, en août 1941 ; les difficultés rencontrées, l’état des lieux ne permirent pas de faire de cet endroit « un modèle du genre ».
    — Il fallait dans un délai minimum héberger les gens en leur donnant le confort qu’exige la vie en commun. C’est ainsi qu’un ruisseau a été contourné, permettant à des internés de laver leur linge ; un lavabo a été construit, l’eau potable amenée, des baraques type Adrian montées, des literies complètes en nombre suffisant amenées du camp de Choisel, l’électricité montée, etc.
    — Il est faux de dire que l’air et le soleil ne pénètrent pas dans les baraques citées plus haut ; elles sont grandes, possèdent de nombreuses ouvertures et sont du modèle réglementaire de l’armée.
    —  Les caisses qui servent de lit (comme le dit si bien le rapport), sont des lits qu’avaient les prisonniers français, lits à étages, confortables, avec une paillasse, un sac de couchage et deux couvertures.
    — Si les nomades, menteurs, voleurs, vicieux, cassent et brisent tout, le chef de camp n’y

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