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L'Iliade et l'Odyssée

L'Iliade et l'Odyssée

Titel: L'Iliade et l'Odyssée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Homère
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s’empressa de renvoyer Chryséis sur
un bateau aux ordres d’Ulysse. Mais il n’oubliait pas sa querelle
avec Achille. Il dépêcha deux hérauts à la baraque d’Achille, pour
lui ramener Briséis.
    Quand les hommes eurent emmené Briséis en
pleurs, Achille, la mort dans l’âme, se retira au bord de la mer.
Et il appela sa mère, Thétis, la nymphe marine, qui était assise
auprès de son père, le dieu de la mer. Elle sortit des eaux, comme
une vapeur, vint s’asseoir à côté d’Achille et le caressa de sa
main.
    « Mon enfant, lui dit-elle, pourquoi
pleures-tu ? Parle-moi sans détour, afin que je puisse
partager ton chagrin. »
    Aussi, quoique la déesse connût toute chose,
Achille lui raconta ce qui lui était arrivé ce jour-là.
    « Va trouver Zeus, lui demanda-t-il quand
il eut fini son histoire. Prends-lui les genoux, et persuade-le, si
tu peux, d’aider les Troyens et de refouler vers leurs vaisseaux
les Grecs décimés. Cela montrera à Agamemnon quelle fut sa folie
d’insulter son meilleur guerrier. »
    Thétis s’éleva aussitôt vers le ciel. Là, elle
trouva le père des dieux assis à l’écart sur le plus haut sommet de
l’Olympe. Elle s’accroupit à ses pieds et lui prit les genoux.
    « Zeus père, lui dit-elle en suppliant,
si jamais je t’ai rendu quelque service, exauce le voeu que je
fais. Honore mon fils qui est destiné à mourir si jeune, et qui
vient d’être insulté par Agamemnon. Donne la victoire aux Troyens,
jusqu’à ce que les Grecs rendent à Achille l’honneur qui lui est
dû. »
    Zeus soupira d’un air malheureux :
« Voilà une fâcheuse affaire qui va me mettre en conflit avec
Héra, mon épouse. Elle prétend déjà que je favorise les Troyens.
Va-t’en avant qu’elle ne te voie. Mais d’abord, pour montrer que
j’accorde ta demande, j’inclinerai ma tête. »
    Et, au moment où Zeus inclinait sa noble tête
en signe d’assentiment, tout l’Olympe fut ébranlé.

L’Iliade – Scène 2 : Le Songe
d’Agamemnon
     
    S’inquiétant des moyens de faire périr
beaucoup de Grecs sur le champ de bataille pour la gloire
d’Achille, Zeus pensa que le mieux serait d’envoyer à Agamemnon le
Songe pernicieux. Il l’appela donc et l’envoya dire au roi
Agamemnon que la victoire était toute proche.
    Le Songe partit aussitôt pour le camp. Il
trouva Agamemnon endormi dans sa baraque.
    « Tu dors ? lui dit-il. Ce n’est pas
le moment de dormir, quand les immortels ont enfin décidé que tu
t’emparerais de Troie aux larges rues. »
    Puis le Songe s’en retourna et Agamemnon
s’éveilla, croyant toujours entendre cette voix. Il se leva
rapidement. Il revêtit une belle tunique neuve, s’enveloppa de son
manteau, attacha ses sandales et ceignit son épée. Il prit ensuite
son sceptre royal et se rendit auprès des vaisseaux.
    Il convoqua d’abord le Conseil des vieillards,
pour leur donner les fausses bonnes nouvelles. Puis ce fut le tour
des soldats. Comme un énorme essaim d’abeilles, les hommes
sortirent de leurs baraques sur le rivage. Si grand était le
tumulte qu’il fallut neuf hérauts, à grands cris, pour les apaiser
de façon que leurs rois puissent être entendus.
    Quand enfin ils furent tous assis, Agamemnon
se leva, appuyé sur son sceptre. « O mes amis, héros de la
Grèce, leur dit-il. Bientôt la ville du roi Priam succombera, prise
et détruite par nos bras. Cela ne saurait tarder un jour de plus.
Mais d’abord, allez au repas et préparez-vous au combat.
    « Aiguisez vos lances, ajustez vos
boucliers, donnez à manger à vos chevaux et veillez à ce que vos
chars soient prêts pour l’action.
    « Car ce sera une rude journée. Nous
combattrons sans trève, jusqu’à ce que la sueur fasse coller le
baudrier sur votre poitrine, et que votre main se lasse du javelot.
Quant à celui qui restera à traîner près des vaisseaux, il sera la
pâture des oiseaux et des chiens. »
    Les Grecs accueillirent ce discours en
poussant une grande clameur, pareille au grondement de la vague qui
se brise sur les rochers du rivage. Puis les hommes se dispersèrent
à travers les vaisseaux, pour allumer les feux et prendre leur
repas. Chacun fit une offrande à son dieu favori, le priant d’être
encore en vie quand la bataille se terminerait le soir.
    Agamemnon fit aussi son sacrifice à
Zeus : il lui immola un boeuf gras de cinq ans. Et il pria
pour que Troie tombât le jour même, et que son héros Hector roulât
dans la

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