Mathilde - III

présenter mes
hommages, ajouta-t-il en se redressant tout en jetant un regard à
la dérobée vers le salon.
    – Vous me saviez ici ? s’étonna faussement Mathilde.
    – Une Hispano-Suiza ne passe pas facilement inaperçue dans notre
bonne ville de Bourges, et comme elle stationnait devant l’hôtel
des Mauclair…, dit le préfet en souriant. Mais vos charmants
enfants ne sont pas avec vous ? ajouta-t-il sans se départir
de son sourire.
    – J’ai souhaité passer la nuit seule ici pour retrouver certains
souvenirs de ma jeunesse.
    – Ah ! la nostalgie du passé, s’exclama le préfet. Mais je
vous trouve bien courageuse, chère comtesse, ajouta-t-il en prenant
un air mystérieux mi-rieur, mi-sérieux.
    – Que voulez-vous dire ? fit Mathilde un instant
décontenancée.
    – Ne dit-on pas que ces vieilles demeures sont
hantées ?
    – Même petite fille, je n’ai jamais cru aux histoires de
fantôme, dit Mathilde s’efforçant de prendre un ton amusé.
    – Moi, j’y crois, répondit le préfet le plus sérieusement du
monde, et vous devriez les craindre également, comtesse. Mais,
ajouta-t-il en prenant un air songeur, il paraît que le mieux, au
cas où l’on en croiserait un, c’est de l’oublier aussitôt, comme
lui-même, d’ailleurs, vous a déjà oublié, puisqu’il n’est qu’ombre
parmi les ombres et n’appartiendra jamais plus à notre monde.
    – Je vous trouve bien sinistre, cher ami, dit Mathilde sur ses
gardes et emplie d’une sourde appréhension.
    Sur ces entrefaites, le capitaine Markov arriva enfin et
Mathilde s’empressa de mettre fin à cet entretien qui lui causait
un profond malaise, mais le préfet Mafouin tint à
l’accompagner  jusqu’à la voiture.
    Quand l’Hispano démarra, Mathilde ne se sentit pas soulagée pour
autant. Elle avait le sentiment de fuir.
     
     
     

Du même auteur sur Feedbooks
Sombra y
sol
(2000)
    Autor de novelas negras e históricas, socio de la “Société des
gens de lettres de France”, propongo, con su título inicial, esa
autobiografía cuya versión francesa la editó, en el año 2004, la
editorial Cheminements bajo el título “Les Ombres ardentes – Un
Français de 17 ans dans les prisons franquistes”.
Aquel relato de una militancia libertaria durante los años
1962-1966 a favor de una España liberada del franquismo es un
pretexto para relatar la vida diaria y las luchas de los 250
detenidos políticos de los cuales compartió el destino en la
prisión provincial de Madrid, Caramanchel Alto.
Este relato evoca también el “complot” Muñoz Grandes.
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Sombra y sol
- Matricule 44
(2001)
    Auteur de romans noirs et de romans historiques, sociétaire de
la Société des gens de lettres, je propose en téléchargement, sous
son titre originel, cette autobiographie éditée en 2004 par les
éditions Cheminements sous le titre « Les Ombres ardentes – Un
Français de 17 ans dans les prisons franquistes. » C’est le récit
d’un engagement libertaire couvrant les années 1962-1966 pour une
Espagne libérée du franquisme, prétexte à faire revivre la vie au
quotidien et à retracer les luttes des 250 détenus politiques dont
j’ai partagé le sort à la prison provinciale de Madrid, Carabanchel
Alto.
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Un
été pourri
(2002)
    Gustave Lebreton, flic parisien placardisé en raison de son
franc parler et de sa manie de vouloir mener ses enquêtes jusqu’à
leur terme, se rend à Bernay pour répondre à la demande d’aide
angoissée de son grand amour d’enfance, la ravissante Claire, qui a
épousé son rival d’antan, François Ticheux. Lequel aurait
mystérieusement disparu.
Impuissant devant cette énigme qui le dépasse rapidement, Gustave
Lebreton se retrouvera ballotté entre Claire, ses souvenirs
d’enfance et la légendaire « perspicacité » des
gendarmes…
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Sous
le signe du rosaire
(2003)
    Parmi vos téléchargements, deux récits sont en tête, Un été
pourri et Le Sanglot de Satan.
Ce dernier a une suite dans Sans se salir les mains, qui est
également une suite de Sous le signe du rosaire. Aussi pour les
amateurs, je propose en téléchargement ces deux textes qui
encadrent Le Sanglot de Satan.
Évidemment, celui-ci est à lire en premier...
    Les fils qui aiment leur maman au-delà de tout, ça existe, et
Philippe-Henri Dumontar est un de ces fils exemplaires. Professeur
de lettres agrégé à temps plein et serial killer occasionnel. Mais
la rédemption est au bout du calvaire de ses