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[Napoléon 2] Le soleil d'Austerlitz

[Napoléon 2] Le soleil d'Austerlitz

Titel: [Napoléon 2] Le soleil d'Austerlitz Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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trois ponts à Paris, l’un qui doit aboutir au jardin des Plantes, un deuxième qui reliera l’île de la Cité à l’île Saint-Louis, le dernier permettant de passer du Louvre à l’Institut.
    D’ailleurs, là où je ne commande pas, c’est l’échec .
    En Égypte, ce qui reste de l’armée a été battu par les bataillons anglais débarqués. En Allemagne, Moreau – et avec quelles intentions – n’a pas poursuivi et détruit les Autrichiens qu’il avait vaincus.
    Il faut qu’à chaque instant je sois l’impulsion pour décider d’ouvrir une route qui franchisse le Simplon, ou simplement pour inciter les femmes à choisir du linon plutôt que de la mousseline, et ce afin de relancer certaines manufactures !
    L’exercice du pouvoir, ainsi, ne cesse jamais.
     
    Le matin, à neuf heures, Napoléon entre dans la salle des Tuileries où le général Junot, premier aide de camp et commandant de Paris, lui présente ses rapports. Plusieurs officiers entourent Junot. Napoléon marche à grands pas, multipliant les prises de tabac. Le général Mortier, commandant la première division militaire, explique d’une voix hésitante qu’il s’est produit de nouvelles attaques de diligences par des brigands…
    Napoléon l’interrompt, s’écrie :
    — Encore des attaques de diligences, encore des vols des deniers publics ? Et l’on ne sait prendre aucune mesure pour empêcher ces délits ?
    Mortier baisse la tête, silencieux.
    Napoléon continue de marcher, parle en détachant chaque mot. Il parle fort, pour toute l’assistance, et on a cependant l’impression qu’il est seul, emporté par son raisonnement.
    « Il faut, dit-il, faire du haut des diligences des espèces de petites redoutes. Il faut en former les parapets avec des matelas étroits et épais, pratiquer dans ces parapets des meurtrières et placer en arrière autant de soldats bons tireurs qu’il pourra en tenir. Allons, général, occupez-vous de hâter l’exécution des ordres. »
    Il suit des yeux le général Mortier qui quitte la salle.
    « J’aime le pouvoir, moi, mais c’est en artiste que je l’aime. Je l’aime comme un musicien aime son violon pour en tirer des sons, des accords et de l’harmonie. »
     
    Comprennent-ils cela, ceux qui s’opposent à moi ?
    Ils interviennent au Tribunal. Ils contestent l’utilité de mettre en place des tribunaux spéciaux. Ils murmurent. Qui sont-ils pour se permettre cela ?
    « Ils sont douze à quinze métaphysiciens, bons à jeter à l’eau. C’est une vermine que j’ai sur les habits…, dit Napoléon à Roederer. Il ne faut pas croire que je me laisserai attaquer comme Louis XVI. Je ne le souffrirai pas. »
    Que peuvent-ils, d’ailleurs, dès lors que le peuple m’acclame ? et que l’armée m’est fidèle ?
    Et pour cela, il faut une paix victorieuse .
    Elle semble encore difficile en ce début de l’année 1801. L’Autriche a été battue en Allemagne et en Italie. L’Angleterre est irréductible, mais on peut l’isoler par la paix et des alliances sur le continent et ainsi la menacer, la contraindre à traiter.
    Napoléon écrit à Joseph, qui négocie à Lunéville avec M. de Cobenzl, représentant à Vienne.
    « Que l’Autriche se hâte de devenir raisonnable… Faites sentir à M. de Cobenzl que tous les jours changent sa position, et si les hostilités recommencent, les bornes de ma puissance pourront bien être aux Alpes juliennes et à l’Isonzo… »
    Cela, c’est pour Vienne. Reste le grand projet : réussir à devenir l’allié du tsar Paul I er .
    Napoléon reçoit ses envoyés, Kolytchef et le général Sprengportern. Il faut les accueillir avec considération aux Tuileries ou à la Malmaison, les éblouir.
    Une alliance avec Saint-Pétersbourg, c’est la voie ouverte au rêve d’un partage, entre la France et la Russie, de l’Empire turc, l’hypothèse d’expéditions conduites de concert contre les Indes, la possibilité de tenir tout le continent européen entre les mâchoires de l’alliance, et de faire ainsi plier l’Angleterre. De la contraindre à reconnaître les acquisitions françaises de la rive gauche du Rhin, que depuis 1792 elle récuse.
    Napoléon s’avance vers le général Sprengportern, qu’il a invité à dîner aux Tuileries. L’envoyé russe est très entouré. Près de lui, se trouve l’ambassadeur de Prusse en France, qui est le marquis de Lucchesini. Et la Prusse peut aussi être sur le

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