Odyssée
sur le pavé de la demeure de son père, et elle prit la cuirasse de Zeus qui amasse les nuées, et elle se revêtit de ses armes pour la guerre lamentable.
Et elle monta dans le char flamboyant, et elle saisit la lance lourde, grande et solide, avec laquelle, étant la fille d'un père tout-puissant, elle dompte la foule des héros contre qui elle s'irrite. Et Hèrè frappa du fouet les chevaux rapides, et les portes de l'Ouranos s'ouvrirent d'elles-mêmes en criant, gardées par les Heures qui sont chargées d'ouvrir le grand Ouranos et l'Olympos, ou de les fermer avec un nuage épais. Et ce fut par là que les Déesses poussèrent les chevaux obéissant à l'aiguillon. Et le Père Zeus, les ayant vues de l'Ida, fut saisi d'une grande colère, et il envoya la Messagère Iris aux ailes d'or :
. - Va ! h‚te-toi, légère Iris ! Fais-les reculer, et qu'elles ne se présentent point devant moi, car ceci serait dangereux pour elles. Je le dis, et ma parole s'accomplira : J'écraserai les chevaux rapides sous leur char que je briserai, et je les en précipiterai, et, avant dix ans, elles ne guériront point des plaies que leur fera la foudre. Athènè aux yeux clairs saura qu'elle a combattu son père. Ma colère n'est point aussi grande contre Hèrè, car elle est habituée à toujours résister à ma volonté.
Il parla ainsi, et la Messagère Iris aux pieds prompts Comme le vent s'élança, et elle descendit des cimes Idaiennes dans le grand Olympos, et elle les arrêta aux premières portes de l'Olympos aux vallées sans nombre, et elle leur dit les paroles de Zeus :
- O˘ allez-vous ? Pourquoi votre coeur est-il ainsi troublé ? Le Kronide ne veut pas qu'on vienne en aide aux Argiens. Voici la menace du fils de Kronos, s'il agit selon sa parole : Il écrasera les chevaux rapides sous votre char qu'il brisera, et il vous en précipitera, et, avant dix ans, vous ne guérirez point des plaies que vous fera la foudre. Athènè aux yeux clairs, tu sauras que tu as combattu ton père ! Sa colère n'est point aussi grande contre Hèrè, car elle est habituée à toujours résister à sa volonté.
Mais toi, très-violente et audacieuse chienne, oseras-tu lever ta lance terrible contre Zeus ?
Ayant ainsi parlé, Iris aux pieds rapides s'envola, et Hèrè dit à Athènè :
- Ah ! fille de Zeus tempétueux, je ne puis permettre que nous combattions contre Zeus pour des mortels. que l'un meure, que l'autre vive, soit! Et que Zeus décide, comme il est juste, et selon sa volonté, entre les Troiens et les Danaens.
Ayant ainsi parlé, elle fit retourner les chevaux aux sabots massifs, et les Heures dételèrent les chevaux aux belles crinières et les attachèrent aux crèches divines, et appuyèrent le char contre le mur éclatant. Et les Déesses, le coeur triste, s'assirent sur des sièges d'or au milieu des autres Dieux. Et le Père Zeus poussa du haut de l'Ida, vers l'Olympos, son char aux belles roues et ses chevaux, et il parvint aux sièges des Dieux.
Et l'illustre qui ébranle la terre détela les chevaux, posa le char sur un autel et le couvrit d'un voile de lin. Et Zeus à la grande voix s'assit sur son thrône d'or, et le large Olympos trembla sous lui. Et Athènè et Hèrè
étaient assises loin de Zeus, et elles ne lui parlaient ni ne l'interrogeaient ; mais il les devina et dit :
- Athènè et Hèrè, pourquoi êtes-vous ainsi affligées ? Vous ne vous êtes point longtemps fatiguées, du moins, dans la bataille qui illustre les guerriers, afin d'anéantir les Troiens pour qui vous avez tant de haine.
Non ! Tous les Dieux de l'Olympos ne me résisteront point, tant la force de mes mains invincibles est grande. La terreur a fait trembler vos beaux membres avant d'avoir vu la guerre et la mêlée violente. Et je le dis, et ma parole se serait accomplie : frappées toutes deux de la foudre, vous ne seriez point revenues sur votre char dans l'Olympos qui est la demeure des Immortels.
Et il parla ainsi, et Athènè et Hèrè gémissaient, assises à côté l'une de l'autre, et méditant le malheur des Troiens. Et Athènè restait muette, irritée contre son père Zeus, et une sauvage colère la br˚lait ; mais Hèrè
ne put contenir la sienne, et elle dit :
- Très-dur Kronide, quelle parole as-tu dite ? Nous savons bien que ta force est grande, mais nous gémissons sur les belliqueux Danaens qui vont périr par une destinée mauvaise. Nous ne combattrons point, si tu le veux ; mais nous aiderons les
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