Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome I.
mon éloignement est tel, que je reçois les lettres beaucoup plus tard que le ministre de la guerre.
BONAPARTE.
Au chef de l'état-major.
Vous voudrez bien envoyer les ordres pour qu'il soit réuni, au village de Tende, une colonne mobile composée de cinquante gendarmes du département des Alpes-Maritimes ; cinquante gendarmes du département du Var ; trois mille deux cents hommes pris dans la division du général Casabianca ; deux cents hommes pris à Antibes et aux îles Marguerite ; cent cinquante hommes de la garde nationale des Alpes-Maritimes ; deux cents hommes de la garde nationale du district de Grasse ; deux pièces de canon.
Cette colonne mobile sera commandée par le général Casabianca. La commission militaire que j'ai ordonnée pour juger les barbets, tiendra ses séances au village de Tende. Le département des Alpes-Maritimes enverra une commission, qui restera à Tende ; elle sera chargée de recueillir tous les renseignemens que pourront lui donner les municipalités et les habitans pour détruire ces rassemblemens et purger le département des brigands qui l'infestent.
Les généraux, officiers supérieurs, soldats et commission, réunis à Tende, seront payés moitié en argent et moitié en mandats, comme l'armée active.
Le payeur de l'armée fera payer cette colonne mobile par le payeur de Coni ; elle sera nourrie de vivres de la ville de Coni, et aura une ration de viande comme le reste de l'armée.
Les villages seront responsables des secours qu'ils donneraient aux scélérats.
Le général Macquart et le général piémontais seront prévenus de la formation de cette colonne mobile.
Le général Macquart aura ordre de se concerter avec le général Casabianca, pour envoyer de son côté de gros piquets, afin de détruire rapidement les brigands.
BONAPARTE.
Au général chef de l'état-major.
Vous voudrez bien, citoyen général, ordonner au général Gentili d'organiser en compagnies tous les Corses réfugiés qui se trouvent à Livourne, officiers, sous-officiers et soldats.
Les généraux corses, les chefs de brigade ou de bataillon réfugiés commanderont chacun une de ces compagnies.
Il leur sera distribué des fusils de ceux existans dans la place.
Ces compagnies ne feront aucun service autre que celui relatif à l'embarquement pour la Corse. En cas de générale ou d'alerte, le général Gentili prendra les ordres du général de division commandant la place, pour les postes que devront occuper lesdites compagnies. Les capitaines, lieutenans ou sous-lieutenans faisant partie de ces compagnies devront être armés d'un fusil.
Je vous laisse le maître de faire un règlement pour déterminer tout ce que je n'aurais pas prévu, afin que tous les Corses réfugiés, faisant partie desdites compagnies, puissent toucher sans confusion les rations dues à leur grade, et qu'ils puissent, en cas d'événement, remplacer à Livourne le bataillon de la soixante-quinzième demi-brigade que j'en ai retiré.
Vous préviendrez le général Gentili que je lui enverrai incessamment des instructions sur l'expédition de la Corse.
La gendarmerie de la vingt-huitième division, étant organisée, devra concourir au service de la place. Vous autoriserez ses chefs à se recruter parmi les réfugiés corses existans à Livourne.
BONAPARTE.
Donnez l'ordre à deux cents hommes du bataillon de la douzième demi-brigade, qui est à Milan, de partir demain matin pour se rendre, par le chemin le plus court, à Casal-Maggior, pour être aux ordres du général Murat, et remplacer la cinquante-unième demi-brigade.
Donnez ordre à la cinquante-unième demi-brigade de partir aussitôt que ces deux cents hommes seront arrivés, pour se rendre à Livourne par le chemin le plus court.
Donnez l'ordre d'établir, sous trois fois vingt-quatre heures, dans le château de Pavie, un hôpital de vénériens.
On tiendra, dans le magasin du château, cinq cents fusils avec pierres, cartouches, etc., afin de pouvoir armer, en cas d'événement, les vénériens.
Donnez l'ordre au bataillon de la sixième demi-brigade, le premier arrivé, de laisser deux cents hommes dans le château de Pavie. Aussitôt que ces deux cents hommes seront arrivés à Pavie, donnez ordre à la quatorzième demi-brigade de partir pour Livourne par le chemin le plus court. Faites passer en revue la cinquante-unième demi-brigade et la quatorzième, au moment de leur départ.
Ordonnez l'établissement d'un hôpital de cinq cents malades
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